télescopage

J'avais prévu d'écrire aujourd'hui sur le phénomène des "séries" qu'on connait tous au poker. Et puis voila que, en faisant ma balade quotidienne des sites intéressants, je découvre que l'article du jour sur le blog de la team Aladin traite aussi de ce problème. (Au passage, leur blog mérite largement la visite!)

Rien d'étonnant, en fait. Ces passes, plus ou moins longues, où tout vous réussit (ou, à l'inverse, où rien ne marche) font partie du quotidien du joueur de poker. C'est même, probablement, le facteur avec lequel il convient de compter le plus. Et, trop souvent, c'est la façon dont vous gérez cela qui va le plus influer sur vos résultats.

Supposons que vous soyez dans une journée "sans". Vous êtes en plein cauchemard. Très peu de jeu. Jamais de flop qui vous convienne. Quand il vous convient, il vire au drame au turn ou à la river. Et toutes vos (rares) grosses mains se font craquer par la calling station du coin. Même si vous résistez au tilt qui guette, vos adversaires voient bien que vous n'êtes pas dans un jour de chance. N'espérez plus qu'ils respectent vos mises. Attendez-vous même à ce que quelques "chacals" commencent à vous coller avec des mains extrêmement spéculatives (et, non, ce n'est pas une bonne nouvelle, souvenez-vous que vous êtes dans un mauvais jour).

Le mieux est sans doute de faire une pause. Même si cette mauvaise passe n'est que passagère, deux heures de jeu dans ces conditions peut vous coûter un max. Si vous tenez moralement le coup (réellement, pas juste avoir l'impression de tenir : on réalise souvent mal combien son jeu peut se dégrader dans ces situations difficiles). Sortez prendre un verre avec des amis, lisez, regardez un film, occupez-vous de votre femme ou de vos enfants si vous avez fait l'erreur ( ;) )... Bref, changez-vous les idées. Et n'y revenez que si vous avez réussi à tout évacuer, tant pis si c'est le lendemain ou la semaine suivante. Ouvrir une nouvelle table avec l'esprit revanchard, encore plein du souvenir de votre mauvaise séance, serait encore pire.

Evidemment, c'est plus facile à dire (ou écrire) qu'à faire. Hier, par exemple, j'ai vécu une de ces journées noires. Et j'ai tout de même insisté. Au final, je m'en sors avec juste une petite perte, une table ayant largement sauvé la journée. Mais je ne suis pas fier de moi. Certes, j'arrive de plus en plus à gérer ces longues heures de torture (même si, parfois, comme hier, je dois passer par l'étape "allons donc se détendre sur un tournoi à grands coups de all-In avec de la merde"... Une bonne thérapie, soit dit en passant, qui marche aussi en allant se faire plaisir sur des micro-limites). Mais on a toujours mieux à faire qu'à se faire souffrir sur des tables de poker quand rien ne va. Là, ça sent l'accro...


Mais il y a peut-être pire avec ces périodes tout ou rien. C'est quand tout marche comme dans un rêve. Hier, vos AA ne gagnaient pas un pot ? Aujourd'hui, rentrez avec K4s et vous trouverez un flop de rêve et tout le temps quelqu'un pour vous payer. Je crois que ces périodes de chance sont potentiellement encore plus dangereuses. Le jeu se relache, les prises de risques augmentent, l'attention s'amoindrit... et un paquet de joueurs finissent par y laisser une cave ou deux sans même s'en rendre compte. On a beau être dans un bon jour, croire qu'on a la chatte avec soi peut vite tourner au drame. La preuve ? Vous venez de rentrer dans un pot avec K4s. Enfin, je viens de le faire. Mais, en le lisant, vous ne vous êtes pas dit que j'étais trop con de jouer ce genre de main. Après tout, j'ai de la chance en ce moment, pas vrai ?

Aujourd'hui est une journée faste. Il est donc grand temps de faire un break avant que je commence à faire n'importe quoi.

Prochain rdv, quelques rooms récemment visitées et un récap des bonus intéressants du moment.

PS : toujours pas de news en provenance de poker office. Si vous l'avez pris en passant par moi, il va donc falloir attendre un peu pour votre petit "bonus". Wait and see...

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