Home Sweet Home
De retour hier. Mais je me suis offert une grosse nuit de 24h pour récupérer. Car ce week-end à l'ACF ne fut pas de tout repos...
Tout commence vendredi 18h. Quasiment pas de liste d'attente, je me retrouve sur une table toute molle où je prends dès la première main l'offensive. Une heure plus tard, le tapis a bien monté... mais je reperd tout juste avant que la table ne casse, pour installer le tournoi du soir, avec A6 sur un flop A69, A9 en face. Tant pis, je repars avec un superbe bénéfice de 18€... ça paiera au moins mon steak.
J'hésite beaucoup ensuite entre faire le 50€+rebuys ou attendre 2-3 heures que les tables de cash game ouvrent de nouveau. Et je me dis qu'on est en live, un 50 rebuy doit pouvoir se jouer très cool. Autrement dit, je craque même si ma bankroll me fait les gros yeux ;)
L'heure de rebuy se passe sans souci majeur, sans même avoir pris le rebuy d'entrée. Ce qui, d'ailleurs, n'est pas très malin mais je n'ai vraiment pas envie de m'exploser sur ce tournoi. Et je monte un tapis correct, mais sans plus, le second de la table. Hélas, la suite du tournoi ne sera pas de tout repos. J'isole avec A8s contre un short all-in avec Q7 qui trouve une quinte. Je perds un flip sur un autre short. Puis AK contre AQ. Et mon tapis commence à tirer la gueule. Je trouve une belle occasion quand un joueur très loose limp UTG, payé par une joueuse très weak et envoie la boîte avec KQ. Mais c'est bien sûr la première fois que madame ne va pas lâcher sa main et son A9 tient. Me reste 8BB. Et seulement 6 au retour du break. Je reprend un peu d'espoir an payant avec AT un gars qui s'amuse à envoyer tapis sur tapis depuis 20mn. Mais l'espoir n'est que de courte durée, un premier JJ ne tient pas contre KQ. Et un second 5mn plus tard scelle mon destin. Pas mon tournoi...
A peine le temps de quelques gorgées de bière plus tard avec loorent du club poker et on enchaîne une nouvelle table de cash game. Que je ne quitterai que 21h plus tard... après ma pire session ever. Pas de jeu. Du tout. Pendant des heures. Un maniac à ma droite très, très longtemps mais beaucoup de respect mutuel et on ne jouera quasiment jamais ensemble. Puis des flops toujours à côté (le clou doit être cinq blinds de suite où je reçois AK/AQ quand toute la table est rentrée pour voir des flops bas et connectés). Et aucune de mes belles mains ne résiste au flop. Une très belle épreuve de résistance. Que je passe sans problème en limitant les pertes à tout juste 400€.
Un gros dodo de 12h plus tard et on repart à l'assaut. Deux joueurs déjà joués la veille que je pense bien lire. Et un joueur aggro en position à ma droite (pas un maniaque, un joueur intelligent) sur qui je vais m'appuyer pour installer ma réputation, notamment en le relançant quasi systématiquement. Puis sur une jolie main :
il relance au bouton sur deux limpers et je call simplement cette une fois en petite blinde avec paire de Dix. Un limper plutôt shortstack suit et on trouve un flop Q78 (ou dans le genre). Je check, je vois que le limper est déjà prêt à jeter ses cartes, le relanceur mise assez faiblement, mon tapis part instantanément et il couche son TT. Je vais montrer aussi le mien histoire de l'énerver un peu mais il va presque tout de suite changer de place à la table.
Je vais toutefois continuer à jouer assez agressivement et monter un petit tapis à 500€. Mais qui va ensuite stagner plusieurs heures, mon problème étant d'avoir deux calling station sur ma gauche : un idiot qui paie n'importe quelle relance avec n'importe quoi. Et l'autre qui est le seul à me couvrir et ne sait pas lâcher postflop. Contraint, du coup, d'en revenir à un jeu plus basique. L'idiot finira par sauter, après tout de même quelques heures à enchaîner badbeat sur badbeat, me laissant enfin un peu d'espace dont je vais profiter pour reprendre le tapis perdu avant que la table ne passe, avec le petit matin, en mode gamble furieux. On resserre le jeu et, cette fois, je trouve quelques belles mains :
AT que je relance en fin de parole, surelancé par la BB. Le gars est très aggro (mais dans le bon sens du terme), sa surelance un peu faible, me laissant penser qu'il a en plus une belle main, et j'ai tout fait pour l'éviter la plupart du temps. Mais on voit tout de même le flop TQQ et je snap call (payer sans même réfléchir) son continuation bet pour le mettre vraiment au test au turn vu que, avec mon image, il ne devrait pas être serein de me voir payer. Le turn est une brique et il va mettre trois minutes avant de se décider finalement à miser quasiment le pot en s'interrogeant sur le fait que je puisse avoir une Dame. Nouveau snap call, essentiellement pour le contraindre à ne pas miser la rivière mais je me sens tranquille à moins qu'il ait JJ et je gagne assez facilement un joli pot.
Une de mes rares mains jouées sans la position (l'autre doit être un KQ dans un pot non relancé où j'ai check-call trois fois de suite sur un board K-rags... KJ en face), ma pp6 trouve son brelan sur le flop KJ6 bicolore et je me contente de check-call contre deux adversaires pour varier un peu mon jeu (j'ai toujours attaqué ou relancé jusque là). Le turn est un 4 hors couleur, je tente alors de miser assez gros en espérant que quelqu'un s'emballe derrière et ça ne loupe pas, le tapis s'envole.
Quasiment la dernière main de la session, j'ai pp6 mais fais face à la super serrure de la table qui doit faire sa seconde relance en plusieurs heures. Sa main fait peu de doute : KK+ mais sa relance à 20, alors qu'il a un tapis de 300 laisse une bonne cote si je trouve mon brelan vu qu'il ne lâchera probablement jamais sa main. Le flop va changer la donne : 9TJ. Et je décide de tenter le coup, en profitant d'avoir la position et une très belle image, avec une mini-relance sur son continuation bet à 20€. Il se contente de payer et j'envoie exactement la même mise sur le turn 9, ce qui lui laisse 200€ derrière que je compte bien lui envoyer si un A/K/Q ne vient pas détruire mon joli bluff. Pour rire, le croupier affiche en fait un 6 qui me met bien dans la merde (façon de parler). Mais je décide de miser 200 comme prévu, juste pour vérifier si mon plan était bon et il couche ses As. Tant pis pour les 100€ que j'aurais certainement pu prendre en plus (ils m'auraient pourtant été bien utiles pour compenser un très mauvais value bet river un peu auparavant).
Et je termine là cette seconde session de... 21h. Bilan : +650€ en 43h de cash game (et -100 en tournoi). Moins bien que mes sessions de l'année dernière mais, après une première journée vraiment affreuse, difficile de se plaindre. 4BB/h, c'est loin d'être mal, surtout vu le rythme "live". Mais ça me reste tout de même très loin de ce qu'il est possible de faire en cercle.
Les bons points sont toutefois ailleurs :
D'abord avoir bien résisté à cette très mauvaise session. Pas d'énervement. Pas d'impatience. Même si j'ai tenté quelques bets/calls limite limite pour tenter de faire un peu bouger les choses, c'était toujours avec de bonnes raisons (il me semble en tout cas). Alors que, l'année dernière, ça avait été loin d'être toujours le cas (que ça ait marché ou pas est très secondaire).
Ensuite avoir été capable de faire varier mon jeu selon la table. De bien m'adapter à l'arrivée des pires calling stations ou de bons gros maniaques.
Enfin, et surtout, car j'ai respecté en permanence position et pot control. Pas si facile sur des tables où la quasi totalité des joueurs ne respectent aucun de ces deux principes (euphémisme).
Du côté des mauvais points, je pense être passé à côté de deux mains sur lesquelles j'ai risqué mon tapis (ou une bonne portion) en mettant l'adversaire sur un probable move... qui ne l'était pas. Et c'est un défaut que j'ai depuis longtemps et n'arrive pas à effacer : la situation est tellement belle pour faire un move que je le ferais. Et pense automatiquement qu'un autre joueur le ferait. J'ai également probablement raté deux jolis value river. Et en ai fait un très mauvais dans une situation où j'avais pourtant tout fait pour éviter que le pot ne grossisse. Mis bout à bout, ça ne fait guère que 5 mains. Mais ça suffit pour ne pas faire 1000€ de bénef sur le week-end :(
Vingt-quatre heures de sommeil plus tard, je suis enfin remis de ce "périple". Le contrat est rempli. Même s'il n'est rempli qu'au minimum. Et mon plus gros regret n'est pas réellement ces cinq mains (une de ces cinq me reste tout de même sur l'estomac). Mais c'est de ne pas avoir su quitter la table samedi matin. Ça s'est finalement bien terminé (ou, en tout cas, pas plus mal). Mais j'ai pris un risque énorme en restant assis après plus de dix heures de frustration complète. A long terme, c'est certainement plus dangereux que 5 mains pas jouées de façon optimale sur plus de 40 heures.
On verra bien le week-end prochain... si j'arrive à trouver un ticket pour le 100€ du dimanche (parce que, fatigué lundi midi, j'ai complètement oublié de le prendre...) :(
En attendant, ce sera tout ce kipik, qui retourne se coucher, pour aujourd'hui
Un petit tour et se met au vert
et s'en va à Paris. Enfin ! Plus d'un mois que j'attendais d'aller jouer un ou deux week-ends en live. D'impossibilité en impossibilité, j'ai dû remettre ce moment à chaque fois à la semaine suivante... pour aller m'empaler dans les grèves RATP/SNCF.
Les prévisions semblant optimistes go go go! D'autant plus que ce repoussage répétitif commençait sérieusement à influencer mon jeu. Je suis nettement plus sujet à la frustration que je ne le pensais. Je m'en rends de plus en plus compte. Ce n'est pas forcément sur le moment même. Je peux rester par exemple des heures sans jouer la moindre main et n'en avoir rien à faire. C'est comme ça. Mais cela se déclenche souvent un peu plus tard, souvent pour un détail insignifiant, et ça part en cascade. Mais que je me fasse surelancer ensuite à répétition et... aïe!
C'est un phénomène que j'avais déjà vécu l'année passée. Mais sans pouvoir mettre un nom/cause, dessus/derrière. J'étais simplement parti en vrille. Cette fois, je vois nettement mieux les choses arriver. Pas forcément que je sache vraiment comment corriger le tir. Mais je peux en tout cas réduire les effets de cette accumulation de frustration. Trop de poker. Et surtout trop de tournois.
J'ai donc nettement réduit le rythme cette dernière semaine. Quand j'ai pu; car, parfois, l'envie est plus forte. Abandonné les $109. Et commencé à remettre du cash game dans mon planning. Il va certainement tout de même me falloir une bonne grosse perf avant la fin du mois pour ne pas finir dans le rouge et tâcher ainsi une belle série. Beaucoup trop d'approximations ces dernières semaines.
Ce petit week-end sur les tapis verts de l'ACF devrait donc me faire le plus grand bien. Non seulement j'en avais besoin; mais l'attendre et le reporter commençait à me rendre "fou". Quand on se réveille le matin (lol, disons... quand on se réveille, tout simplement) frustré de ne pas pouvoir, une fois de plus, jouer en live, on ne peut guère s'attendre à vraiment bien jouer. On peut se forcer. Mais je n'y arrive que très moyennement...
Pas de panique pour autant. D'abord car, dans moins de 24h je serai assis à l'ACF. Qu'il est en plus très probable que j'enchaîne sur un second week-end parisien le suivant. Et que je compte bien sur cette petite bulle d'air (ouais, je sais, je sais. On est degen ou on ne l'est pas) pour me remotiver et trouver enfin dans la semaine cette grosse Table Finale qui m'échappe depuis quelques temps. L'an passé, mes expériences en live avaient déréglé mon jeu. Cette année, je compte bien utiliser cet "effet" à mon avantage. Je sens que mon jeu se dérègle (ou, en tout cas, que je ne parviens pas à le garder assez "stable"), allons nous (j'adore le pluriel) vider de toutes ces frustrations absurdes sur de vrais gens pour revenir plus motivé (la limite de parler de soi au pluriel, je n'arrive pas à me contraindre à cet accord, désolé) que jamais.
Est-ce que ça marchera ? Aucune idée. Je pense juste que c'est une bonne chose à faire. Et puis, quelle meilleure occasion que le dernier week-end "fumeur" à l'ACF ?
Le plus dommage est que j'ai multiplié les tournois très intéressants ces derniers temps : beaucoup plus aggressifs, avec de très jolis moves... mais sans succès au final. Il a à chaque fois manqué un poil de réussite pour aller loin. Pas vraiment envie d'en faire des vidéos, désolé. Et celle que j'avais faite (11+R je crois ?), je ne l'ai toujours pas visionnée pour savoir si elle en valait la peine. Si j'ai le temps avant de partir, je la mettrai peut-être en ligne...
Et ce sera tout ce kipik tout excité pour aujourd'hui
Ne pas se tromper de colère
A force de me plaindre de mon piètre jeu de fin de tournoi, une bonne âme charitable a accepté de se pencher sur mes historiques de tournoi. Et on a eu une longue causette sur skype hier après-midi.
Sa conclusion : "Franchement, kipik, je ne vois pas où est le problème". OK, me voila bien avancé : d'après lui, mon jeu en late game était correct. De bons moves au bon moment. Quelques plantages, bien sûr, mais inévitables dans ce genre de situation. De la patience. De l'agression. Bref, d'après lui, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes (même si correct ne veut pas dire parfait, hein).
Par contre, il me trouvait très passif en "mid-game". Et, du coup, arrivant souvent en fin avec un tapis permettant peu de marge de manoeuvre. "Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tu ne le fais pas plus tôt ?". Et la lumière fut!
J'ai tellement passé de temps à travailler le "late game", à me focaliser dessus, que j'en avais oublié qu'il était aussi important, sinon plus, de l'entamer dans de bonnes conditions que d'y arriver. Y arriver, c'est bien. Y arriver bien, c'est excellent.
Du coup, hier soir, changement de vitesse. Et je me suis retrouvé dans chaque freezeout de la nuit, à un moment ou un autre, dans le top 10 (sauf ceux déchattés rapidement, normal). Quel changement !
Pour autant, pas de grosse perf à la clé. Car, en retrouvant cette agression, j'ai également retrouvé mon vieux démon et commencé à trop vouloir pousser mon "avantage". Ça a toujours été ma bête noire, cette difficulté à mettre les freins à un moment crucial. Et je réalise que la seule solution que j'avais trouvée pour lutter contre ce problème était de mettre les freins dès le départ. Autrement dit, rouler avec une F1 bridée à 130. Alors qu'il suffit d'apprendre à se servir des freins. En admettant que, parfois, on finira tout de même dans le mur. Être agressif est une force. Et un danger. Mais le danger ne doit pas faire oublier la force.
Ce sera le programme de ce week-end. En évitant du coup les $109, pas besoin non plus de prendre des risques absurdes. Et en ne changeant quasiment rien pour les rebuys puisque le mode "attentiste" marche très bien (la nuit d'hier fut très très mauvaise en rebuys, ces tournois sont des marathons).
Je ne sais pas si c'est le cas pour vous, mais j'ai toujours cette difficulté à changer de style de jeu pendant un tournoi. Je m'explique mieux : je n'ai aucune difficulté à jouer super tight. Ou super aggro. Mais j'ai beaucoup de mal à alterner ces styles dans un même tournoi. A anticiper le moment où il va falloir basculer. Bilan : ou je reste trop tight trop longtemps (et me réveille donc en toute fin de tournoi mais alors que je suis déjà en situation délicate). Ou je pousse trop l'agressivité alors que, visiblement, la table s'est réveillée et est prête à jouer contre moi.
Et c'est probablement ce qui fait la différence entre un joueur correct et un très bon joueur. Les deux maîtrisent parfaitement les techniques. Mais le premier va rester le plus souvent dans un style donné. Quand le second sera capable de déceler très rapidement le moment où il sera possible de changer de rythme. Quand la table lui offre de nouvelles opportunités.
Cela peut sembler trivial. Ça l'est même pour moi. Pourtant, combien de joueurs sont capables d'appliquer réellement ce principe ? En toute honnêteté, ce n'est pas mon cas. J'ai eu mes périodes super agressif. D'autres, les trois derniers mois, par exemple, super serré. Mais combien de fois ai-je été capable d'alterner sur un même tournoi ? (et d'alterner au bon moment, lol). Pas beaucoup. Pas assez. Et toujours sous la contrainte : parce que mon tapis triple et me donne de l'amplitude; parce qu'il prend une claque et me contraint à jouer short; parce qu'on se retrouve enfin dans ce late game qui m'obsède et que je commence à me lâcher... A l'inverse, combien de fois cette décision vient de moi-même ? En réaction à la dynamique de la table ?
Allez! hop! je suis pétri de bonnes intentions, on verra bien ce que cela donnera sur les deux jours à venir. Et j'espère bien vous retrouver lundi avec une belle vidéo de victoire :D
En attendant, ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui. Au boulot ! Au boulot !!!
kipik est un fish
Hier, un lecteur qui me regardait jouer un tournoi a exprimé son étonnement à me voir jouer une main. Avant d'aller plus loin, merci de passer dire un petit coucou. Ca fait toujours plaisir. Même si, hélas, il n'est pas toujours facile, ou possible, de répondre. Parfois, je ne suis en effet pas sur le chat mais sur un autre onglet, à noter quelques infos sur un joueur ou, en particulier si je suis shortstack, l'oeil rivé sur des infos stratégiques cruciales... comme le temps qu'il reste avant que les blinds augmentent.
J'aurais dû insister sur ce point mais j'ai oublié. Quand vous êtes shortstack, dites adieu au chat (sauf, éventuellement, si vous recevez un monstre pour tenter un peu d'intox). La seule chose qui doit vous occuper l'esprit, à en devenir obsessionnel, c'est : combien de minutes avant de perdre le peu de fold equity qui me reste ? Si les blinds augmentent dans 2 minutes, votre stratégie ne sera probablement pas la même que si l'augmentation a lieu dans 11mn. Dans le second cas, vous pouvez par exemple souvent vous permettre de laisser passer les blinds et d'attendre une bonne main/situation la tour suivant. Si vous n'avez que deux minutes devant vous, c'est une toute autre histoire. Ca ne signifie pas qu'il faille à tout prix gambler dans la seconde. Mais, au moins, qu'il vous faut anticiper et prévoir de nouveaux plans. Il n'y a rien de pire que de ne pas faire attention et se retrouver tout à coup à 2 ou 3 BB. Pas seulement parce que votre situation semble tout à coup désespérée (elle l'est, probablement). Mais, surtout, parce que c'est bien plus dur à encaisser moralement. Et c'est souvent dans ce genre de situation qu'on se retrouve à faire un mauvais push...
Ceci dit, je ne suis pas non plus systématiquement shortstack (lol) et si je ne répond pas toujours, c'est aussi parfois car j'ai plusieurs tournois en cours. Et souvent que certains ne sont que de toutes petites fenêtres dans le bas de mon écran. J'expérimente beaucoup en ce moment sur ce sujet. Le système en cascade ne me convient pas du tout; j'ai besoin de me concentrer sur certaines tables. D'observer le jeu de mes adversaires. De même, je note des différences dans mon jeu selon que la table est en haut ou en bas, à gauche ou à droite (ok, ce n'est qu'une impression. J'ai donc en ce moment souvent une table de bonne taille en haut à gauche, une plus petite à droite et des microbes en bas ($11, $3+R, heure de rebuy etc etc etc). Et j'aime bien...
Donc, à propos de la main en question : je ne la posterai pas, elle était en effet immonde... même si je l'ai gagnée :)
La journée d'hier est de toute façon vite à oublier. Je me sentais pourtant en super forme. Mais, puisque je me suis réveillé tôt, j'en ai profité pour faire une petite vingtaine de SNG à $22. Que je finis légèrement perdant à cause, notamment de 4 bulles où, à chaque fois, un abruti paie avec de la merde et chatte. Je ne pensais pas que ça me toucherait (merde, ce ne sont jamais que des SNG) mais le fait est que, après un ou deux badbeats en tournois dans la soirée, ça s'est cumulé et je suis parti un peu en vrille (mais j'ai rapidement mis un terme à la soirée). Ca arrive à tout le monde (et c'est d'ailleurs pourquoi, quand on prend des notes sur un joueur, il faut aussi ne pas oublier qu'il pouvait être dans un mauvais jour -et, donc, dater ses notes).
Néanmoins, ce n'était pas non plus une main totalement débile... avec les notes que j'avais sur ce joueur. Ce n'était certainement pas une raison pour risquer tout mon tournoi à ce moment vu nos stacks. Hélas, ce n'était pas le jour à me surelancer deux fois de suite, lol. Beaucoup de steaming parfois dans ce petit corps :)
Tout ça pour dire que ça arrive. Il y a des nuits où on ferait mieux d'aller aux putes. Et des semaines où on serait bien mieux en Thaïlande (pas que ce soit vraiment moins cher, lol). L'important est de s'en rendre compte à temps et de corriger le tir si on en est capable. Ou de passer à autre chose. Il n'y pas que le poker dans la vie. Même dans la mienne...
Néanmoins, en ce moment, c'est quasiment un jour sur deux. Et c'est plutôt inquiétant. Je me donne en gros jusqu'à dimanche soir pour retrouver la "forme". Et, si ce n'est pas le cas, ce sera fin du mois en cash game avec un ou deux week-ends à Paris pour se remonter un peu le moral sur des parties live.
Et comme je n'avais pas posté de main depuis longtemps, en voici une petite intéressante. Dans ma vidéo sur le jeu short, ou dans ce que j'écris, on pourrait croire que je systématise le jeu "push/fold". Ca n'est pas entièrement vrai. Même si, la plupart du temps, ça reste la meilleure option. Il arrive néanmoins qu'on soit amené à jouer différemment. Ca arrive si, par exemple, vous êtes de big blind avec 78s et qu'un gars se contente de faire une relance minimum qu'un autre paie. Vous ne pouvez pas envoyer le tapis, ce serait stupide. Mais folder est aussi très laid vu la cote que vous avez. Si vous êtes super short, genre 4BB, le fold est défendable. Mais si vous avez 7 ou 8BB, ça reste un très bon coup à jouer.
Un autre cas, très particulier, hier dans un $22 :
Seat 1: StijnDaemen (9571 in chips)
Seat 2: -4M- (9805 in chips)
Seat 3: modou2 (7983 in chips)
Seat 4: Abellyus (1899 in chips)
Seat 5: SentiusPo (8160 in chips)
Seat 6: Schrulle (5045 in chips)
Seat 7: Bhappens (4986 in chips)
Seat 8: KCobra81 (4590 in chips)
Seat 9: Brodie (6056 in chips)
Brodie: posts small blind 100
StijnDaemen: posts big blind 200*** HOLE CARDS ***Dealt to Abellyus [7d 7h]
1 folds
modou2: calls 200
Abellyus: calls 200
SentiusPo: calls 200
1 folds
Bhappens: calls 200
1 folds
Brodie: calls 100
StijnDaemen: checks*** FLOP *** [8d 5h 4h]
Brodie: checks
StijnDaemen: checks
modou2: bets 800
Abellyus: raises 899 to 1699 and is all-in
SentiusPo: folds
Bhappens: raises 3087 to 4786 and is all-in
Brodie: folds
StijnDaemen: folds
modou2: folds*** TURN *** [8d 5h 4h]
*** RIVER *** [8d 5h 4h 8s] [9c]*** SHOW DOWN ***
Abellyus: shows [7d 7h] (two pair, Eights and Sevens)
Bhappens: shows [Th 2h] (a pair of Eights)
Abellyus collected 5398 from pot
modou possède un très beau tapis, est super loose, limp ses belles mains comme les plus spéculatives et paie très facilement.
je suis à 9.5BB et pas encore, donc, en situation désespérée.
nous sommes tous les deux en début de parole et quelques joueurs sont aussi très "gamblers" derrière (comme assez souvent sur un $22).
Envoyer le tapis, ici, n'est pas forcément une bonne idée. Ca n'aurait certainement rien de dramatique non plus. Avec des ante en plus, ce serait même probablement le choix le plus logique. Mais, vu le profil de certains joueurs, et en particulier du limper, je doute de gagner souvent preflop. Et vais donc, en général, devoir jouer un coinflip.
Payer simplement est une option intéressante. Mon tapis est un peu limite pour faire du set mining (aller chercher le brelan au flop) et les bons flops pour une paire de 7 ne sont pas nombreux. Néanmoins, la plupart du temps, je perdrai juste une blind. Ce que je peux encore me permettre. Mais je peux espérer faire venir d'autres joueurs dans le coup (puisque beaucoup sont loose). Et être payé grassement quand je vais toucher et tripler, ou presque, mon tapis dans ce cas. De temps en temps, quelqu'un se réveillera aussi en fin de parole avec une bonne main et relancera. Ce qui me donnera une bonne impression quant à sa main (AK contre qui j'irai tenter ma chance ou paire ?) et un coinflip plus sûr (avec en plus de la dead money) et de meilleures chances de faire folder les autres limpers (ce dont je ne suis pas sûr avec mon tapis).
Evidemment, il arrivera aussi qu'on trouve des flops bancals. Comme ici où il faut serrer les fesses (et remercier très probablement le gars sur tirage). Ou faire un fold/call/shove difficile. Mais c'est le prix à payer pour avoir pris ce genre de risque.
Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parfois oui. Et parfois non. Ca passe par une bonne connaissance de sa table. Si celle-ci est très très loose, par exemple, et qu'il sera difficile d'appliquer une stratégie de shortstack ninja, cela peut éviter de rester "bêtement" à attendre une grosse main en priant qu'elle tienne (ou de trouver une table plus "compréhensive"). A vous de voir selon la situation. Et, évidemment, si vous êtes déjà en situation délicate, évitez.
Mais c'était juste pour rappeler que jouer short n'empêche pas un petit peu de "créativité" (m'enfin, faut pas non plus en faire des caisses, ninja rulz !)
Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui qui va aller chercher sa TF maintenant, banzaï!
Note : pour la vidéo, ça va venir, patience, patience...