Courrier des lecteurs, ça meuble, ça meuble

Un lecteur anonyme écrit :

[...] je trouve assez énervant ta manière de parler des "donks", comme tu dis si
bien. Parce que la majorité des lecteurs de ton blog sont des "donks" du dimanche....
Je suis peu étonné de ta facon d'estimer ces joueurs, qui, même s'ils ne jouent pas d'une manière conventionnelle, te sortent quand même d'un tournoi.
Ne jamais sous estimez l'adversaire, et ne jamais croire que c'est lui le nul. Quand on perd, on ne s'en prend qu'à soi même, car comme dit F. Montmirel, on n'est pas plus fort que les autres joueurs, ce sont les autres joueurs qui sont plus mauvais que nous.
Alors rappelons nous que certains joueurs, aujourd'hui très respectés, tels que Gus Hansen, étaient pris pour des "donks" il n'y a pas si longtemps que ça à jouer des poubelles dans toutes les positions.

eh ben! Les donks viennent de trouver un soutien inattendu :)

Allons allons! Donk n'a rien de bien méchant dans la plupart des cas. D'ailleurs, pire même, on les adore ces petites bêtes sans cervelle. C'est comme les blondes, on ne leur demande pas (surtout pas) d'écrire une thèse tous les matins. Comme dirait l'autre : une grande bouche, des gros seins, un petit cerveau... t'es parfaite.

Ben, le donk, c'est pareil. Des grosses cartes, une grosse envie de mettre ses jetons au pot... et le moins de cervelle possible, c'est comme ça qu'on les aime. Je parierais que Phil Hellmuth pense à eux chaque jour que Dieu fait lorsque vient l'heure du bénédicité (quoi qu'il puisse en penser et s'en lamenter tout le long de la journée).

Après, on peut tergiverser des heures sur la définition du donk. Elle varie d'ailleurs fortement d'un joueur à l'autre. Et n'est même parfois pas justifiée. Une première approche serait de considérer que le donk est le gars qui joue plus mal. Et là, Montmireil peut tautologiser à pleines brouettes, le gars plus mauvais, c'est celui contre qui je suis le meilleur. Car ne pas être meilleur contre des adversaires plus mauvais, ça pose tout de même un sérieux problème...

Evidemment, cette définition du donk ne tient pas compte du facteur temporel. Donk aujourd'hui, certes. Mais demain ? Et dans un an ???

Une autre définition, plus large encore, revient à considérer que le donk est le gars en face. L'adversaire. Cela élimine la problématique temporel. Et simplifie le débat. Quiconque a pu voir cette superbe vidéo (http://www.youtube.com/watch?v=Mr1AS-hz-QQ) entre Negreanu et Mattusow appréciera la justesse de la définition, même quand on l'applique aux meilleurs joueurs du monde.

Ce même spectateur observera également que le terme donk déclenche le rire plus que la vexation chez cette même élite. Selon le vieil adage qui rappelle que seule la vérité blesse, le donk occasionnel (ça nous arrive à tous), mais d'ordinaire bon joueur, aura au pire un haussement d'épaules. Parfois une petite phrase d'excuse. Souvent le sourire. Car celui-là sait qu'il faut parfois commettre une erreur pour gagner gros. Et que le hasard est autant un allié qu'un ennemi. De même, sa culture cinématographique dépasse Rounders pour s'étendre au Cincinatti Kid ;)

Bref, traiter de donk quelqu'un qui joue une main comme un manche n'a rien de vexant. Ce n'est que l'expression de la réalité. Si le "donk" en question a du mal à l'accepter, c'est probablement qu'il est un regular de la chose. S'il se foire juste sur un read et push alors qu'on lui annonce zéro fold equity sur le coup, il encaissera en général avec le calme qui convient. Ou en rira.

En conclusion, donk n'est vexant que si c'est une insulte. Et, donc, méritée. Que ceux que cela gêne remplacent chaque occurence par "chatard" si cela leur convient mieux. Moi, je continuerai à les traiter à ma façon : si possible en prenant leur argent. Sinon, en me plaignant de manger un énième badbeat.

Dont acte. Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui en attente de trouver enfin un flop jouable. Ca va venir, ça fait que quatre heures que j'en attend un...

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    # by Anonyme - 11:38 AM

    "Moi, je continuerai à les traiter à ma façon : si possible en prenant leur argent"

    A noter que cela peut poser des problèmes à certains. Il faut savoir adapter son jeu contre quelqu'un qui ne respecte pas les règles de base, et ne pas jouer avec lui de la même façon que contre un "bon" joueur, sinon ça peut faire mal.

    Quand un bon joueur suit une relance conséquente qui ne lui donne pas de côte pour un éventuel tirage, on peut assumer que ce joueur n'est pas sur le tirage en question, et jouer en fonction de cela la suite de la main. Si on est en train de valoriser un brelan depuis le flop, en misant les 3/4 du pot à chaque tour, le troisième carreau qui tombe à la river ne devrait pas forcément nous effrayer, et on ne va pas hésiter à pousser un peu.

    Par contre, dans la même situation contre le donk, assumer qu'il n'est pas sur le tirage en question est nettement plus risqué, et il convient d'être plus prudent, au risque de se plaindre d'un énième bad beat qui fait mal.

    Certaines personnes n'arrivent pas à s'adapter aux joueurs qu'ils ont en face, il vont s'obstiner à tenter des bluffs contre des joueurs qui ne connaissent pas le mot fold, ou vont chercher des côtes implicites chez des joueurs qui se couchent à la première relance.

    Un call courageux te fait passer pour un mec balaise quand le mec d'en face était en plein bluff, et te fait passer pour le dernier des donks quand le mec en question avait une main énorme.
    Il me semble avoir vu une vidéo où Negreanu se fait sortir d'un WSOP avec Q2 en main, sur un board comprenant une dame (il a donc seulement une paire de dame, kicker 2) il suit un all-in face à un adversaire qui avait une main du genre AQ ou double paire. Si Negreanu avait été un joueur inconnu il serait passé pour le roi des donks...

    Donc respectons ces joueurs au style si particulier, qui peuvent nous faire gagner de l'argent si on joue avec eux de la bonne façon, où nous faire mal si on ne fait pas assez attention.

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    # by Anonyme - 1:29 PM

    putain 2 posts en 3 jours,
    soupçon de doping.....
    a donkey regular reader

  3. gravatar

    # by Anonyme - 2:01 PM

    Un site bien plus "méchant" sur les donks !!!
    Bon moi ca me fais marrer mais c'est aussi parce que je n'y suis pas ;)

    http://lagalinette.blogspot.com/

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    # by Anonyme - 5:46 PM

    Salut.

    Personnellement cette expression ne me plait pas non plus. C'est très relatif. Il ne faut pas oublier que toi aussi tu es certainement un "donk" pour certains joueurs qui ont un niveau bien supérieur au tien.

    Bref, il me semble qu'on est toujours forcément le "donk" de quelqu'un. tout le monde est quelque part un peu "donk" !!! ( toi aussi kipik lol ).

    Spike06

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    # by Anonyme - 11:18 AM

    Bravo Kipik pour ton blog je le suis à chaque fois avec beaucuop d'intérêt et je pense pas être le seul. Concernant ton rabbatage du mot "Donk" et la manière dont tu "traites" les joueurs je suis relativement d'accord avec toi sur la définition que tu donnes à ce terme car il faut bien l'avouer, comment tu veux appeler quelqu'un qui te paieras ton reraise avec un Axo ou bien qui te calleras jusqu'à la mort avec une inside straight draw ?
    Un donk, et comme tu le dis si bien en plus d'être médiocre ce style de joueur semble être protégé par on ne sait quel dieu du poker (doit bien y'en avoir un). Et si la personne en question n'accepte pas d'être traité de donk, de fish et autre, c'est que c'est la pure vérité.
    Quant à comparer Gus Hansen à ce genre de joueur, je suis désolé mais cela revient à comparer de la purée Mousseline avec de la purée faite maison. Gus est peut-être un joueur ultra loose préflop qui peut relancer avec presque n'importe quoi, mais c'est aussi un type qui a un jeu postflop extraordinaire et des reads assez bons pour savoir quand lacher sa main, ce qui n'est sûrement pas le cas des donks auquels kipik peut faire allusion.
    Voilà désolé d'interférer c'était juste pour remettre les choses à leur place.

    Good Job kipik et bonne chance pour la suite :)

    kev50

  6. gravatar

    # by L - 4:52 AM

    Donk ou pas donk, cela reste une expression à la mode que tous les branchés du poker médiatisé utilisent.

    Pourquoi pas, la mode a ses métrosexuels, ubersexuels et le poker ses fishs et ses donks.

    A quand le donksexuel ?

  7. gravatar

    # by Anonyme - 6:09 AM

    un donk reste donk pendant toute la partie, tandis que les autres, frustrés par se donk tente eux aussi des coups a la donk et se font battre par se donk qui pour fois avais de belle carte en main.

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