l'argent. cunni mon néro. à venir

Je vous racontais la dernière fois une session de rêve en CG. L'inverse existe aussi. Quand rien ne rentre. Quand rien ne tient jusqu'à la river. Quand même vos full se heurtent à un carré. Ou que la flush en face se transforme en quinte flush. D'autres fois, vous traversez un immense désert, sans jamais voir de bon jeu. Ou sans jamais toucher mieux que la seconde paire au flop (et toujours face à une calling station qui n'aura pas osé miser sur sa top pair...)

C'est ce qu'il y a de plus difficile à gérer. Non pas perdre; même si c'est gros, même si c'est longtemps. Mais être conscient qu'on va perdre alors même qu'on est en train de gagner : on sait que, tôt ou tard, il va falloir "payer le prix" de sa bonne fortune du moment. Certains y voient des cycles de chance (quand ils ne soupçonnent pas la poker room de trafiquer les tirages...). Plus prosaïquement, ce sont juste des "anomalies" statistiques qui n'ont aucune incidence à long terme.

Il y a une semaine, je discutais avec un pote sur messenger et je lui faisais part de ma "chatte" du moment. Mais surtout, je lui faisais part de ma crainte du "retour de baton'". Et ça a semblé le surprendre. Mais, finalement, j'ai réalisé que c'était la première fois que je pensais ainsi alors que j'étais en plein rush. Et, maintenant, alors que je viens de vivre 48h de contre-coup, où chaque main fut un cauchemard et les caves défilèrent à grande vitesse, ce n'est pas aux pertes que je pense. Mais au fait que je les attendais. Que j'y étais préparé alors même que j'étais en plein rush. Ca m'a laissé totalement froid. Au point d'encaisser badbeat sur badbeat pendant des heures sans broncher (là, j'exagère, j'ai tout de même hurlé et tapé du poing à chaque fois, hein). Sans partir en vrille. Sans même réaliser ce que je perdais. Il m'aura fallu attendre d'avoir dormi pour faire les comptes. Et être assez étonné d'avoir finalement perdu si peu... relativement : 5 caves de NL100, c'est loin d'être négligeable. Mais vu les sessions et le nombre de badbeats encaissés, j'étais tout étonné d'être à moins de 15...

Après cette mûre réflexion, donc, il me semble que la différence vient de ce que je parviens (enfin) à détacher le poker de l'argent. Certes, je joue pour l'argent, et même bien plus qu'avant, puisque c'est désormais ce qui me fait vivre. Mais je le fais sans penser à l'argent. Je ne joue plus vraiment de l'argent. Je joue des cartes et des jetons. Je joue des adversaires. Et moi-même. Il n' y a plus d'argent qui circule quand je joue. Je gagne et je perd. Je gagne puis je perd. Je perd un peu chaque ois que je gagne. Et je gagne aussi quand je perd.

Je sais bien évidemment si je suis positif ou négatif sur une session (je ne suis pas non plus débile lol). Sur une semaine. Sur un mois. Mais, dès que je suis à une table, ce sont des données qui m'échappent. Qui sont "détachées" tout comme il faut se détacher des bons rush autant que des mauvais. Les uns et les autres s'alternent. Aucun ne dure jamais bien longtemps. Et seule compte la main en cours. Qui, elle, ne sait pas si vous êtes à 3 caves de déficit ou deux de profit. Qui se fout de savoir si vous avez gagné ou perdu la précédente. Les vingt précédentes. Si vous prendrez tous vos repas au restau la semaine prochaine. Ou devrez vous contenter de cuire des nouilles.

Le poker est un jeu d'argent. D'enchères. Mais c'est un jeu où l'on réussit bien mieux si on parvient à faire abstraction de l'argent. L'argent doit intervenir dans le choix de ses tables. Mais une fois à table, il n'est plus qu'un facteur de distraction. Un des pires.


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Dans un tout autre registre, un coup de chapeau à Allen Cunningham. Pas seulement pour jouer demain la TF du main event. Mais aussi, et surtout!, pour m'avoir fait gagner mon pari. Bon, je n'avais pas mis lourd, c'était plus pour le fun qu'autre chose. Mais j'avais mis moitié sur TF, moitié sur win. Un mois avant le wsop, quand les cotes étaient... hmmmmm :)

Donc, Mr Cunni, plz, to the top !!!

(cela va conclure ma saison de paris, pas si dégueu. In : le superbowl avec l'écart. Deux finales européennes de foot avec le score. France-Suisse et France-Corée [mes amis m'ont interdit de parier ensuite "sur" la France, lol]. Cunni en TF. Out, mais alors complètement out : la finale NBA. Une belle série de chatte, bien plombée par la NBA qui me paraissait un easy gamble...)


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à venir, demain ou après-demain, une session de CG passée en revue dans le détail. Vous l'avez voulu, vous l'aurez. Non mais !

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