tout ce kipik

Damnit! Je me lache sur un joli post et paf! plantage. Evidemment, comme chaque fois que j'écris inspiré, c'est d'une traite et sans sauvegarde. Tant pis, on va revenir à du basique...

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Depuis la victoire du $109, j'enchaîne les tournois à vide. Un peu de déchatte (samedi en particulier, pas du gagner plus de deux grosses mains de la soirée) mais, surtout, beaucoup de mauvais jeu. Et de mauvaises décisions. J'ai même décidé d'écourter ma session d'hier après le Warm Up où je n'ai servi à rien. Réveillé trop tôt, pas réussi à me rendormir, et, finalement, jamais vraiment en forme de la journée. Pour ce que j'en vois, la journée d'aujourd'hui a commencé de la même façon et suis le même chemin...



Du coup, cela m'a laissé assez de temps pour enregistrer une vidéo du $109. Qui est actuellement en upload. Première surprise, j'ai vraiment joué super tight. Ce qui, soit dit en passant, ne me dérange absolument pas. Et m'a au moins permis de commettre peu d'erreurs (ce qui est logique puisque j'ai du, du coup, faire face à très peu de situations délicates). Reste quelques mains qui me chiffonnent, comme la paire de 9 jouée super passivement. Une horreur ce call x3 pour finalement coucher river avec du 4:1 sur un board parfait pour un bluff. Pas bien compris ma pensée sur le coup...



Mais la main qui me surprend le plus est en Table Finale.

Pour ceux qui ne verraient pas la vidéo, je résume : je n'arrive pas à trouver de spot pour vraiment chip up la première heure et je décide de prendre un petit gamble avec AK : un short stack pousse ses 15 ou 16 bb, la SB isole all-in. Typiquement le genre de main que je folderais sur un pus petit buy-in car je pense avoir ensuite assez de temps pour trouver une meilleure situation (j'ai 3000 et quelques en fin de 50/100). Mais, sur ces $109 où ça bataille plus durement, vu qu'il me suffit de gagner l'extérieur pour être à jeu, que la SB peut isoler un peu light (pas des masses, probablement, mais certainement des mains comme AQ et AJ au moins), que je doute qu'elle isole ainsi avec les deux mains qui me crucifient (KK et AA pour ceux qui ne suivent pas), je tente le coup et me retrouve en excellente situation face à QQ et 99. Le flip m'est favorable, je monte à 7500. Un tapis quasiment suffisant pour aller jusqu'à la bulle. Ou, au moins, jouer tranquille l'heure suivante.

La suite sera très tight puisque mon tapis me le permet. Je vais juste me réveiller à la bulle pour prendre touts ces jetons pour lesquels personne n'a envie de se battre. Et me donner ainsi le temps de trouver de belles mains pour doubler sur les big stacks qui ne savent pas lacher. Classique. Deux fois. Et j'aborde la TF en chipleader. Mais sans m'exciter. Hélas, les cartes vont un peu se retourner contre moi et mon tapis va fondre jusqu'à une quinzaine de bb.

C'est alors que se passe cette main : je suis de BB. Je reçois AJs. Le joueur le plus aggro de la table, qui s'est systématiquement couché sur des surelances, ouvre. Ca fold jusqu'à moi. Je pousse mon petit cri de guerre, tire la molette à fond à droite et... je reste bloqué. Un bad feeling. Le cerveau sait ce qu'il a à faire. Mais le doigt, cet éternel anarchiste, pourtant d'ordinaire si prompt à partir au baston, décide de n'en faire qu'à sa "tête". Et je fold comme une grosse bouse.

Cette main n'a eu aucun impact sur la suite. Je n'ai à aucun moment remis ma décision en cause. Et la suite du tournoi, que je gagne, semble valider ce choix a posteriori. Pourtant, la vérité est que j'ai beau regarder cette main sous tous les angles, je ne la comprend pas. Sa relance est la même que les autres fois. Ce n'est pas la première fois qu'il s'attaque à mon BB (logique puisque je suis tight et avec un stack difficile à défendre). J'ai le stack parfait pour shove. Le sien lui permet encore de se coucher. J'ai la main idéale. Exactement la situation dont on rêve quand on s'imagine avec un tapis de 15bb. Et je fold...

Après coup, il serait facile de dire "ouais, j'ai eu un mauvais pressentiment, quelque chose dans son timing". C'est même peut-être vrai (je ne m'en souviens pas). Mais la vérité est que ça remet en fait en cause toute ma stratégie : si je joue de la façon dont je joue, c'est pour tenter de préserver aussi longtemps que possible un stack de 15bb avec lequel je vais pouvoir surelancer à tapis. Mais si, le moment venu, je n'applique pas la seconde partie du plan, tout ce que j'ai fait avant (ou, en l'occurence, pas fait) ne sert à rien.

L'expérience m'a appris que, lorsque le doigt décide, on s'en mord ensuite généralement les couilles (oups, je viens de franchir la limite métaphorique). La plupart du temps, cela se traduit surtout par des snap calls absurdes après lesquels on se demande ensuite, pendant des heures, comment on peut être aussi con ? Ou des push de l'espace avec hauteur dix "mais si, ça peut marcher!".


Alors, peut-être ai-je réellement eu un "feeling". Peut-être quelque chose dans son timing m'a mis en alerte. Peut-être. Mais il est bien plus probable que j'ai juste succombé à une crise de faiblesse. Que je n'ai pas osé. C'est moche. Putain de doigt ! (toujours trouver un coupable)



Une nuit de sommeil plus tard...

Mon bad streak a continué hier. Dès que j'ai une bonne main, j'en trouve une encore meilleure en face. Ou je me fais suckouter en règle. Mais cela n'explique pas tout. Mon niveau de jeu s'est clairement détérioré depuis la victoire dans le $109. Et l'AJs dont je parlais auparavant, s'il peut sembler anodin, y est pour beaucoup. Je push beaucoup. Je push trop. Je push mal. Et, en règle général, je refuse toute forme de faiblesse. Ca peut sembler un mieux. Mais, en tournoi, un peu de faiblesse ne fait pas de mal. Ca fait trois jours que j'engraisse la variance. Et quand on enchaîne les $100, c'est effrayant la vitesse à laquelle le puit se creuse...

Je vais donc lever un peu le pied les jours à venir. Au moins le temps de m'accoutumer à cette "escalade financière". De calmer la bête. On ne passe pas de la 205 à la Jag sans quelques petits aménagements. Mais aussi de relativiser cette victoire. Elle est belle. Elle me fait plaisir. Mais ce n'est jamais qu'un tournoi. Ce n'est qu'un 100. Et seulement un field modeste. (et quelque chose me dit que, si j'écris ça, c'est déjà que l'essentiel est fait...).


Et ce sera tout ce kipik qui s'en retourne chasser la TF pour aujourd'hui