Pas trop frais, le rollmop

Retour de Copenhague assez difficile. Passer d'un tournoi à 7k € aux donkaments quotidiens à $11 est plus difficile qu'il n'y paraît. Soirée d'acclimatation lundi. Grosse nuit mardi où je vais monter partout des monster stacks mais m'envoyer en l'air à chaque fois comme un énorme donkey. J'ai vraiment un problème de modération dès que je suis assis sur une montagne. Et il serait bien de le corriger au plus vite car le mois plonge de façon effrayante dans le rouge. C'est pas avec deux TF merdiques (3 dans un $8.80 90pl Deep et 8 dans le $11 HORSE) que je vais m'en sortir...


One time !

Or two...

Or three...

Or one million time ! (ça, ça serait cool)



En attendant d'avoir des choses intéressantes à dire (cette nuit, c'est 2-outed à répétition), revenons à ce qui est vraiment intéressant : Copenhague.


Je terminais la dernière fois le Day 1 et j'avais oublié l'avant-dernière main. Anecdotique, mais amusante : il ne reste donc plus que deux mains à jouer et je limp au SB mon Q9o contre Klausen. Qui check l'air dépité. Flop Q57, je vais pour envoyer un mini barrel quand je remarque que la Petite Sirène semble... tendu. Je check sagement, il bet un bon 2/3 pot, je le regarde et muck ma Q. Il montre Q5 en disant "best flop of the day". C'était une spéciale pour lolo qui ne comprend pas mon fold de bottom set : je peux aussi check-fold top pair entre blinds ;)


retour à l'hôtel en choeur. Et dans l'allégresse : après le 1/3 de Deauville, 3/3 en Day 2 nous semble de bon augure. OK, aucun de nous n'est dans une position confortable. Et il n'y aura que 40 payés sur les 180 et quelques joueurs encore en course. Mais on y croit! Après tout, Tilou a eu un rêve prémonitoire...


Hélas, la belle histoire va s'arrêter à peu près là pour moi. J'ai énormément de mal à trouver le sommeil. Je me hais pour ce 69 checké en pensant avoir 67. Je me déteste pour ce move sur Romanello avec 45s (ou 34 ?) alors qu'il me couvre et a montré n'avoir aucun scrupule à pousser ses jetons. Et peu à peu toutes les mains passent en revue et, forcément, je trouve à redire sur chacune : pas obligé de jouer celle-là; miss de value ici; bad call there, obv value bet; etc etc etc


Je finis tout de même par m'endormir. Mais ne me réveille pas du tout dans le même état d'esprit que la veille. J'étais chauffé à blanc. Je suis bien refroidi. Une journée longue (j'espère!) et difficile (plus que probable) m'attend, va pas falloir se louper...



Je découvre ma table, où je ne reconnais personne mis à part le joueur à ma droite, avec qui j'ai joué la veille (la flush 9 vs flush 8). Lui aussi a connu une fin de journée difficile puisqu'il est passé de plus de 40k à 8000. Seule célébrité, le Suédois Ramzi Jelassi. Mais avec un stack tout juste égal au mien. Ca aurait pu être pire...

400/800/100. 19.500 chips
Et je commence le tournoi au SB. Pas un mauvais tirage puisque ça me laisse un tour complet avant de commencer à vraiment transpirer en pensant à mon stack. En même temps, je pense avoir le droit à un vol avant de devoir passer en mode patience. S'il passe, on va pouvoir commencer à penser aggro sur une table où personne n'a vraiment un énorme stack...

Je vais saisir ma chance au CO avec un 9To... et mange un tapis de la SB qui flash KK.

Reste donc 17k. En mode resteal. Avec encore la possibilité d'un raise-fold. Que j'aurai l'occasion de tester UTG+1 avec pp7, surelancé très légèrement par la SB. J'hésite beaucoup. Mais couche sagement et il flash AA.

Reste donc moins de 20BB. Pas vraiment le scénario espéré. 16BB après le passage de la grosse blind. De SB, tout le monde fold et je push mon 78s pour une bonne bouffée d'oxygène. Quasiment 20BB !

UTG, je trouve une jolie QJs que je devrais coucher mais j'opte pour un plan plus sournois : le min-raise. Tout le monde se tortille en fin de parole, la BB me regarde de travers mais couche. Pff, une bonne chose de faite...

Paire de 9 siège 3, je relance à 1800 histoire de jouer avec les blinds. Flop K76 bicolore, je cbet fièrement un petit 2700 mais mange le tapis de la BB. Mon tour de me tortiller. Quelque chose me dit de payer mais je fais mon gros weak et fold.

Payage de blinds et down à 10BB. On serre les dents... Jusqu'à trouver finalement en milieu de parole un AJ qui ressemble au Saint-Graal. Pas soooooted ni rien mais, eh! me reste 7700 chips, je vais pas faire mon difficile. Shove, SB call avec pp7. La première carte est un As, weeee. Le turn donne un tirage couleur à mon adversaire et je me dis déjà "ok, comme sur PS...". Mais la river brique et je repasse à 17000.


Un peu désabusé, tout de même, le kipik. La confiance s'émiette au même rythme que les jetons rouges. Et, même si je viens de gagner un flip pour survivre, j'aurais nettement préféré ne pas puiser si tôt dans le réservoir de chatte...

Main suivante, le gars à la paire de 7 s'envoie en l'air et la table casse.


500/1000/100. Stack de 17.000
En mode reshove / prions pour une belle main qui tienne.

Sur une toute nouvelle table... remplie de visages connus. A commencer par Eric (Larchevêque pour ceux qui ne suivraient pas ;)), mais loin de moi, il est donc peu probable qu'on se livre à une guerre fratricide. A ma gauche, Luca Pagano. Pas la meilleure nouvelle du monde. Mais, heureusement, avec un short stack dissimulé sous des piles de jetons de 100 (et je serai sur le cul de voir avec quelle passivité la table va le laisser voler, encore et encore, alors qu'il est parmi les plus short). Trois sièges à ma droite, Alain Roy de la Team Partouche, mal en point niveau jetons. Et, à sa droite, Jonas Klausen. Ma troisième journée d'EPT, la troisième avec la Petite Sirène...

Un peu comme sur PS, le dealer décide de se moquer de moi en me donnant une série de petites paires : je les ai toutes eues à la suite entre 2 et 6. Avec chaque fois une grosse relance avant, et donc pas, ou quasiment pas de fold equity, puis en début de parole. Mon tapis est encore un peu gros pour open shove. Et trop petit pour se mettre à voler avec une main délicate à défendre. On fold donc toutes ces "merveilles" avec un énorme pincement au coeur.

Mais la série s'achève en beauté avec une paire de Dames UTG+1. Je relance à 2300 et suis payé par la BB. Flop KJ9 bicolore, à la fois excitant et effrayant. Je pèse rapidement les options sans qu'aucune ne me semble vraiment préférable et j'opte donc pour un check en position. Turn 7, la BB envoie 4100 que je paie assez vite. En le regrettant aussitôt. Ce call me laisse juste un pot size bet derrière. Je suis en train de me dire que j'aurais dû shove en priant le seigneur qu'il se sente commited avec un J/T vu que, de toute façon, je vais devoir payer un KX. Quand le croupier retourne un T. La façon cruelle qu'ont les Dieux du Poker de vous dire que, oui, vous auriez dû envoyer ce qu'il restait... J'ai l'air con maintenant. Mais je shove quand même et ne suis bien sûr pas payé. nh donkey

Eric push sur ma BB et j'ai une décision délicate avec un A3 (ou A5? illisible). Un petit plaisir sadique naît en moi mais son stack est un poil trop gros pour que j'y aille. luckbox !

A4o au BU, je relance à 2200 et ramasse.

AQs UTG, relance kipikienne à 2200, payé par Klausen au CO, Roy au BU mais surelancé à 9000 par la SB. J'ai une envie folle d'envoyer la sauce mais tout me dit le contraire : je sais que Klausen peut payer avec de bonnes paires dans ce genre de situation; Alain Roy est super short et je n'arrive pas à imaginer qu'il ait investi 20% de son stack pour coucher derrière; enfin, la SB me couvre et ne semble pas être du genre à trop savoir coucher. On couche donc comme un gros weak. Et tout le monde m'imite. wtf?

Alain Roy relance à presque 4BB au BU. Ca pue le vol. Et tant pis pour son stack, il a montré qu'il pouvait investir une grosse part et coucher, je pousse donc mon AT et remporte un joli petit pot.

A6o au CO, je relance à 2300 et me fait 3-bet par le vieil espagnol/italien? de BB. Arf! ça ne peut pas toujours passer...

Dernière main du niveau, Luca relance UTG à 4000 et la SB call. J'ai un nouvel AT, sooted cette fois. Je suis certain que Luca relance super light en début de parole. Mais la SB semble une foutue CS. Je n'insiste pas, j'ai plus envie de fumer qu'autre chose et fold. Fumer peut aussi sauver une vie (façon de parler, évidemment), la SB ayant slowplayé QQ (j'avais envisagé un stop n go aussi, qui ne m'aurait pas sauvé sur un flop me donnant FD)

Un niveau qui efface le précédente, j'affiche même un joli bénéfice d'un jeton noir (100) après deux heures de combat, nice!


600/1200/100. 19.600 chips
Klausen relance en fin de parole, la SB flat et je pousse mon tapis avec AQ. Payé très rapidement par Klausen, ça se joue en tête à tête avec la Petite Sirène après que la SB aura pris tout son temps pour se décider. Et sera gratifié par Klausen d'un "folded best hand there" qui va me rassurer avant même de voir sa main : KQ (et ça vaudra bien un "ty for so fast").

Me voici désormais à la tête d'un magnifique capital de 34.400 chips. Un nouveau record. Ou à peine plus que mon stack d'il y a 24h. C'est selon...

pp6 UTG+1, j'ai maintenant assez de chips pour relancer ce genre de mains en début de parole, un petit 2800 suffit à prendre les blinds.

Tour suivant, UTG+2 relance à 3100, je flat call avec pp7 au CO. Flop 8J8, je paie son cbet de 4500. Le turn est un 3 et il check. Je réfléchis à combien miser pour représenter AJ mais réalise tout à coup que je me suis perdu dans mon raisonnement et que mon délai de réflexion ne serait pas très crédible. C'est en plus le même joueur que ma paire de Q et je doute de mon "capital crédibilité". D'autant qu'il est plusieurs fois passé en mode check-call. Je renonce donc à faire coucher une éventuelle paire de 9/T, on va prier pour un checkdown gratuit et une main inférieure en face. No balls. Le 5 rivière est checké et sa paire de 9 me coûte une petite fortune.


800/1600/200. 26.600 chips
Retombé sous les 20BB. Mais encore assez pour surelancer. Ce que je fais tout de suite : le BU relance à 4000, je shove avec KQ et ramasse.

Pour tout aller donner à Pagano. Je limp ma SB, call son raise à 4800 qui peut être tout et n'importe quoi, avec le plan de check-raise all-in tout flop correct. Le croupier dévoile un T52 qui me convient parfaitement, d'autant qu'il me donne tirage couleur. On suit le plan, je check. Et, là, comme dirait Rémy Biechel : il bet et j'ai plus de plan. Ma petite voix me dit : "vas-y, c'est un PS Team Pro, la flush rentre 100% du temps". Mais je n'arrive pas à la croire. Et fold comme une grosse tanche. Il flash un T pour me consoler un peu. But what a wimp!

Eric shove en début de parole et j'ai la certitude qu'il est à poil. Je passe mentalement en revue jusqu'où je peux descendre pour payer. AX, OK. K8+ sans doute. Q9+ aussi. Et je trouve un Valet. OK, JT et on y va. Mais c'est un J7s que je découvre et dois laisser mon capitaine voler (il avouera Q9, got a tell! got a tell!).

Andreas Hoivold remplace Alain Roy qui a sauté. Et notre EV fait un bon en arrière (nope, ça n'est pas un jugement sur la valeur d'A. Roy -je me méfie maintenant, les gens m'imaginent déjà avec le melon-, c'est un jugement de valeur sur Hoivold : pas le gars avec qui vous avez trop envie de voir un flop).

Celui-ci ouvre à 4000 en middle, je trouve JJ au bouton et mes 19000 chips partent tous seuls au milieu. Pour ne jamais en revenir. Hoivold a AK et, malgré un très moche slowroll, gagnera le flip qui m'élimine aux alentours de la 60ème place. Slowroll tellement moche, en fait, que je ne verrai même pas que le flop QT2 est monocolore et lui donne des milliards d'outs. Intérieurement, je bouillais déjà de bonheur tellement je m'attendais à le voir retourner une paire inférieure ou AT/AJ. 'culé! ;)


Et ainsi s'achève ma petite aventure pour ce second EPT. Pas un très bon Day 2. Pas aussi bon, en tout cas, que je l'aurais voulu. Entre la QQ, la pp7 et la SB contre Pagano, pas de quoi être fier. De même, je me suis trouvé passif sur l'ensemble de cette journée. Le stress, l'appréhension de l'ITM dès le second EPT (et surtout cet EPT!), ont clairement pesé sur mes décisions. La peur de sauter. L'envie aussi de faire la première perf de la Team... un peu lourd pour mes frêles épaules.

Espérons que je passe outre pour Dortmund. J'ai reniflé l'argent. Et il sentait bon. J'ai maintenant déjà joué un Day 2. Et la première perf pour l'équipe, Eric s'en est chargé comme un grand.


Il restait encore à soutenir Eric et Rémy dans l'accesion aux places payées. Ce qui fut un plaisir. Puis suivre Eric dans sa marche vers la TF. Qui fut dure et laborieuse.

Au registre des anecdotes, je ne devais d'ailleurs pas rester pour le Day 3, ayant un avion à 17h15. Mais je vais quitter la salle un peu tard. Me perdre en chemin vers la gare centrale. Rater le train pour l'aéroport de 10s. Et devoir poireauter un quart d'heure à l'enregistrement pendant que les trois hôtesses semblaient incapables de résoudre un problème d'imprimante. Pour finalement m'entendre dire "sorry sir, flight is closed. You're too late". De deux minutes. Bad run 4 life...

Du coup, enregistrement sur un vol à 6h du matin. Et retour surprise au casino pour soutenir le capitaine pendant 4 longues heures de survie acharnée jusqu'à la TF. Que je n'ai pas pu suivre, hélas, ayant cette fois choisi de m'enregistrer 12h à l'avance (bagages inclus, nettement plus problématique). La suite, vous l'avez probablement vécu comme moi sur l'EPT Live. Je n'étais pas là, il a déchatté (mais, ça, ce sera le thème du prochain post, eh eh) ;)


A la question "qu'en retenir ?"
Que j'ai joué un Day 1 totalement libéré par rapport à Deauville. Mais un Day 2...
Que, quand on touche du jeu, il n'est pas difficile de monter un joli stack.
Qu'un ou deux bad setups, et une ou deux erreurs plus tard, un beau stack n'est plus qu'un souvenir.
Et que ça n'a rien d'impossible. Ni même de bien difficile (enfin, tout est relatif aussi, ça n'a non plus rien de facile, hein).


Reste à transformer ça. Online tout d'abord. Puis à Dortmund, pour le prochain déplacement de la Team Cénacle. Où j'espère bien, cette fois, avoir un Day 3 à raconter. Petit scarabée apprend.

Et ce sera tout ce Petit Scarabée pour aujourd'hui

  1. gravatar

    # by Anonyme - 8:58 AM

    salut Kip'

    T'inquiète, ça va venir. On en connait d'autres des petits scarabées qui ont bien grandi depuis. Ok ce n'était pas au poker, mais je te souhaite la même réussite que lui.

    Fanch

  2. gravatar

    # by loorent - 1:41 PM

    bon, VGG quand même gars. la prochaine fois l'ITM ne te passera pas sous le nez comme ça, imo.

    par contre, pour en revenir au day 1, au moment ou tu etais a 40k environ.

    tu devais pas plutot jouer en mode protection de stack plutot qu'autre chose, la ?
    Pas d'implictes, si tu couvrais tout le monde, jeu serré et vols, le tout en low ball ?
    bon je sais, c'est plus facile a dire qu'a faire....

    GL pour la suite, au plaisir de se retrouver ensemble a une table...qui sait ?!.....

  3. gravatar

    # by Unknown - 2:02 PM

    eh! quand je dis que j'ai des soucis à gérer un gros stack...

    le flush vs overflush est 100% évitable... en ne jouant pas cette poubelle pf. alors que je sais que je vais être payé très light. 4k dans mon groin

    le set vs overset : inévitable. Et je n'aurais pas perdu la flush avant, ça se serait peut-être plus mal passé...

    la paire de 5 qui suit : en fait, ce fold de set m'a limite fait tilter alors que c'était du vg fold. Et quand je vois la même main me revenir, c'est pas la partie du cerveau qu'on aime bien qui a pris les commandes. Le call du 3-bet est déjà moche car je suis sûr cette fois qu'il a une bonne main. Le call oop avec une gutshot est à la limite du suicide. Plus sûr mais facile 6k dans le vent

    On ajoute à ça le move à la con avec 45s sur le seul joueur de la table qui ne ressent pas la pression, pour un bon 7k de plus.

    Soit un total de 15+k qui vont manquer ensuite quand les opportunités de steal vont se faire plus alléchantes et facilités par le climat ambiant "ne pas sauter avant la fin du Day 1". Et manqueront cruellement le Day 2. Terminer le Day à 35-40k au lieu de 20 aurait changé beaucoup de choses, obv...


    my bad, j'en suis très conscient. Et quand je dis que je me suis flagellé plusieurs heures avant de dormir, c'est pas du tout une image. Mais, bon, "faire des erreurs est normal". Et je suppose que c'est comme ça qu'on apprend.

    J'espère que ce sera rentré dans ce qui me sert de cerveau pour Dortmund...

  4. gravatar

    # by Anonyme - 12:01 AM

    slt kipik!

    1er EPT : 1 jour!
    2eme EPT : 2 jours!
    ... c'est au bout de combien de jours deja pour la TF!!!! :)

    comme tu le dis,c'est en faisant des erreurs qu'on apprend et a te lire,tu a beaucoup appris! lol

    GG la team! et gg a toi!

  5. gravatar

    # by Anonyme - 12:02 AM

    ah,j'oubliais,VGG pour le fold avec set Vs overset! plutot impressionné!vraiment!

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