Moins c'est long, plus c'est bon

Pas de poker hier. Samedi. Et trop fatigué.

J'avais prévu pourtant de jouer au max en Cash afin de profiter des joueurs du week-end. Mais vraiment pas en assez bonne forme. Et c'est vraiment un point sur lequel je suis devenu un véritable nit. Plus encore qu'en gestion de bankroll...

Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles, quand je joue en cash game, j'essaie de me limiter à des sessions aussi courtes que possible. Il m'est difficile de conserver un niveau de concentration suffisant plus d'une heure. Je ne sais pas pourquoi, c'est juste comme ça. Je n'ai aucun mal à rester 16h à jouer en tournois. Mais, en cash, je sais que passé une heure (online), grand max deux, mon jeu se détériore. J'ai pourtant, comme tout le monde probablement, joué des sessions marathon. Et certaines très profitables. Mais, en général, j'ai constaté que mon rendement baissait passé une heure. Et baissait fortement au-delà de deux.

Un article intéressant d'ailleurs (bon, ok, c'est plus sur les sources du tilt mais cela se rejoint au final) est dispo sur PXF (http://www.pokerxfactor.com/servlet/pxf?a=mv&t=content&contentid=1023). Je ne sais pas si c'est accessible aux non-abonnés (j'en doute). Mais j'ai trouvé son explication du "tilt" particulièrement intéressante. Au cas où vous seriez abonné PXF et l'auriez raté... Pour les autres, c'est un rappel du fonctionnement du cerveau en trois "couches", la première s'occupant des fonctions vitales. La seconde des émotions et de la mémoire. La dernière de "l'intelligence/abstraction" (ouais, je sais, mais je résume). D'ordinaire, la première est discrète. Mais, dès que les fonctions vitales sont en danger, elle est capable de "shunter" les deux couches supérieures. De monopoliser les ressources à son "seul" usage. De même, si la seconde est "surchargée", elle va préempter la couche supérieure. Bilan : plus on a faim, soif, plus on ressent de fatigue, moins on est capable de réfléchir (de même, plus on est anxieux, en colère, etc, moins la réflexion sera bonne).


L'idée est donc de lancer quatre tables, jouer 60-90mn et dégager. Prendre un peu de temps pour soi. Travailler la "théorie". Et revenir pour une nouvelle session quand le cerveau est "reposé". Un changement énorme pour quelqu'un qui a passé l'essentiel de ses "journées" à multiplier les tournois... Et j'ai un peu de mal à m'y habituer. Même si c'est très agréable ;)

On verra bien combien de temps ces bonnes résolutions tiendront. J'espère assez, au moins, pour me remettre à écrire. Beaucoup, beaucoup trop délaissé cette partie de moi-même. C'est mal. Et ça commence à me manquer.

Mais l'objectif n'est pas d'abandonner les tournois. Je sais, je suis probablement masochiste (ou con; c'est vous qui voyez). Mais je ne ressens pas la même satisfaction à jouer en cash. C'est cool, la thune rentre (ok, elle rentre beaucoup plus vite que je m'y attendais et ça me perturbe, lol). Mais c'est tout. Et, en même temps, évidemment, c'est tout de même la priorité du moment (voir en général). Mais, derrière, j'ai besoin de ces bon dieu de tournois de merde.

Reste à trouver le bon dosage. Et c'est là que j'ai un peu de mal. En attendant, donc, priorité absolue au cash pour remonter la pente (les six dernières semaines ont été très dures, avec -$3500 en tournoi... malgré une win dans un petit $109). Et à la réflexion pour tenter de franchir un nouveau palier. J'ai établi un petit planning de tournoi, beaucoup plus concentré dans la durée, histoire de ne plus jouer l'essentiel du temps. Mais je vais essayer de ne pas l'appliquer jusqu'à la fin du mois.

C'est probablement sur cette gestion cash/MTT que j'ai le plus de travail à faire. Et peut-être faudra-t-il même que j'envisage une approche différente, genre par jour ou par semaine. Ou sur une gestion du multi-tabling (mais, ça, ça ne m'a pour l'instant jamais donné de très bons résultats. Le pire étant CG limit HE 6-max et tournois, testé il y a peu... étonnant comme les "rythmes" s'opposent).


En tout cas, aujourd'hui devrait être une petite entorse à ma résolution. Une semaine sans tournois, le manque est trop fort. Il me faut ma dose de variance !!!

Et ce sera tout ce kipik qui fonce se shooter pour aujourd'hui. Viiiiiiiiiiite !

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    # by Anonyme - 8:49 PM

    Il est clair que cette problématique est très importante pour qui choisit de vivre du poker: 2 impératifs opposés, jouer assez pour rentabiliser, pas trop pour ne pas tilter pour cause de fatigue ou de routine ou…. Petit amateur un peu accro car j'apprends (je jouerai tant que j'aurai l'impression d'apprendre et que ce qu'il faut apprendre me semblera accessible), je constate tous les jours la sensibilité de mon jeu à de nombreux facteurs, d'un problème au boulot à une broutille familiale conflictuelle parfois du jour précédent et d'allure pourtant réglée. Dans ces moments là ma bankroll en souffre, la paire de 10 se projette à tapis sans prendre le temps suffisant d'analyser si le timing est bon, mais ouf,ce n'est qu'une cagnotte qui ne m'a rien côuté ! J'imagine si je devais chercher une régularité de gains pour vivre, comme le jeu parfois deviendrait souffrance… Tu parlais de masochisme, je crois…

  2. gravatar

    # by Anonyme - 4:14 PM

    Malheureusement il semble que l'article dont tu parles ne soit pas accessible aux non abonnés. J'aurai aimé le lire, ça a l'air interessant.
    J'aimerais bien savoir sur quelles recherches cette théorie se base. Ca parait trés faisable de monter un paradigme expérimental en vue de confirmer (ou pas) cette théorie (j'ai un diplome de psychologie cognitive).
    Ca fait 2 ans que j'ai laissé la psycho de coté mais je vais surement devoir m'y replonger prochainement, et je pense qu'il y a des liens trés intéressants à faire avec le poker. Si tu t'interesses à ce genre de choses, on pourra échanger la dessus.

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