Vous n'auriez pas vu un lapin blanc ?
Pas de posts ces derniers jours... car rien ne le méritait. J'ai très peu joué. Et j'ai, surtout, très mal joué.
Premier problème : toujours ce petit manque d'envie. Même s'il est devenu secondaire. Et probablement réglé.
Second problème : je me suis niqué une cote. Et ça m'empêche de dormir depuis une semaine. Ça ne serait pas trop grave (niqué n'est pas cassé)... si je n'avais pas une gestion totalement chaotique du sommeil en temps ordinaire. Dans mon cas, ce genre de petit déboire tourne vite à la catastrophe.
Mais je m'en sors finalement plutôt bien "grâce" à mon manque de motivation du moment : ça m'aura au moins évité d'insister en vain alors que, visiblement, ce n'était pas un bon jour. Deux ou trois tournois pour se tester, et pas mes plus gros buy-ins, et puis s'en retourne se lamenter sur sa douleur...
Troisième problème : et, celui-ci, de taille. Je joue mal. Tout simplement. Ma spécialité du moment est de monter de beaux stacks pour les foutre en l'air sur une main moisie où je ne dois jamais laisser mon tapis. J'avais mis ça sur la combinaison fatigue + manque de motivation. Mais je doute fortement que cela soit réellement la cause du problème.
Le fait est que... je ne trouve plus mon "fold button". Ou, pour être encore plus précis : je ne cherche plus ce bouton magique. Je ne vois que call et raise. Surtout le Raise, d'ailleurs.
Je pensais jusqu'à hier que cela était dû à mon état général. Et que tout reviendrait à la normale dès que j'irais mieux. Mais un petit poker entre vieux potes, hier soir, m'a prouvé que je me trompais. Bon, c'est pas non plus du grand poker : 4-handed, des verres toujours pleins, des tapis qui montent vite à 200-400 BB, trop aggro, trop loose. Mais tout le monde s'en fout, c'est plus pour le plaisir de passer une soirée ensemble à se foutre sur la gueule que pour l'argent (on joue des caves ridicules, de toute façon). C'est en tout cas mon approche de la chose, qui me sert quasiment d'exutoire pour tous ces loose calls, raises et reraises ou bluffs moisis que je m'interdis à longueur de temps. Parce que la nature "compétitive" de certains commencent à rendre ces parties également plus "tough".
Mais ceci est une autre histoire. Celle de ce jour est que j'ai réalisé hier à deux reprises... que je n'avais pas un instant réfléchi réellement aux mains de mes adversaires. C'est une chose que d'aller chercher sa gutshot en espérant qu'on ait 100% d'implieds sur des stacks de 250BB (oh putain que c'est bon d'être un gros donkey!). C'en est une autre de n'avoir aucune idée de la main en face quand ça s'excite. Et c'est encore pire de systématiquement mettre son adversaire sur la main qui nous arrange.
J'aurais pu accuser l'alcool. Ou l'ambiance fun. Mais j'ai en fait réalisé que c'est ce que j'avais fait toute la semaine.
Je raise 89s à 750 en position moyenne, on me reraise à 1750, je call. Flop TT7, je check-raise all-in son petit continuation bet avec mon draw, il n'a rien de toute façon. Ah! ben non, il a KK comme le laissait prévoir sa surelance préflop et j'ai l'air d'un con à pusher avec zéro fold equity...
L'aggro de service relance du Cut-Off, je surelance AQ au SB, il push (on a tous les deux plus de 50BB à l'approche de la bulle), et je call, il n'a rien de toute façon. Ah! ben merde, il a AK...
Et je pourrais multiplier les exemples à raison d'un ou deux par tournoi joué cette semaine. Même si j'en ai joué très peu, le bilan est plutôt effrayant. Je joue mes mains à fond, en ayant en permanence en face le parfait setup possible. Un max de fold equity. Et tous mes tirages rentrent. En tout cas, c'est de cette façon que je vois le monde depuis quelques temps. Je le vaux bien, non ?
Et ce sera tout ce kipik au pays des merveilles pour aujourd'hui.
Demain, on revient sur terre. J'espère...
This entry was posted on dimanche 11 mai 2008 at 00:23. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response.
# by Anonyme - 3:24 AM
classique sensation d'invulnérabilité après des gros résultats ?
# by Anonyme - 3:35 AM
Encore une fois, un aspect très interessant de la psychologie du joueur au moment ou on dévie du play optimum abordé... Et c'est parfait que ça ne soit qu'abordé, ça invite à réfléchir et ça ne prémache pas une thèse à ingurgiter. Comme "le doigt qui décide"(approximativement)il y a quelque temps, comme beaucoup d'autres.
Le seul blog de poker que je suis assidument, celui qui m'offre les pistes pour l'introspection, un à-coté majeur à la littérature technique pour tenter de progresser, travail fastidieux lorsqu'on est seulement passionné, pas particulièrement talentueux, trop souvent confronté au doute et aux chimères.
"Et si vous n'étiez qu'une chose dans son reve..."
Mon préféré parce qu'ils ne sont pas légion à pouvoir citer Lewis Caroll. Et que ça fasse sens avec le propos, qui résonne ainsi un peu plus longtemps.
Merci. Mak/tyred
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