The Tourist (today is a radiohead day)

Suite du précédent post... où je tentais d'expliquer pourquoi envisager de grinder est généralement une erreur.

Donc, comme tout bon futur grinder, vous avez monté un joli prévisionnel. x heures par jour, en y tables, à la limite z avec des montées de niveau dès que vous atteignez un nombre de caves qui semble acceptable. Et même un winrate qui diminue progressivement au fur et à mesure de votre "ascension". nice.

Je ne vais même pas revenir sur la faisabilité de la chose. Quel que soit x,y,z, c'est jouable. Sans doute un peu tendu, mais jouable. Ça l'est toujours...


La seule vraie variable dans cette belle équation, c'est tendu comment ?

Un des soucis avec ce genre de projection est, hélas, qu'on sous-estime terriblement les effets du tilt. Ou même d'un bad run. Ça n'a rien d'une nouveauté. C'est même le genre de chose qu'on peut lire un peu partout. Mais ça n'empêche personne de se faire avoir. Et de tout de même s'en étonner quand ça arrive...

L'esprit humain a beaucoup de mal à appréhender l'idée (et l'ampleur) de la variance et de ses effets. Quelle que soit l'idée que vous vous en faites, dites-vous bien que vous en êtes loin. La variance est comme une promenade au pied d'une montagne : chaque pas rapproche un peu de ce sommet qu'on voit au loin. Mais une heure de marche plus tard, rien n'a vraiment bougé. Et surtout pas la montagne...

Et je ne sais même pas pourquoi je raconte tout ça. Vu que, de toute façon, on en fait toujours à sa tête avec la conviction que ce n'est qu'un obstacle parmi tant d'autres. Comme tant d'autres.

Or, ce n'est pas le cas. Le hasard, et la variance par laquelle il s'exprime, ne sont pas des adversaires ordinaires. Ils échappent totalement aux capacités de nos cerveaux qui cherchent en permanence à "rationaliser". Ou à rapprocher d'expériences déjà assimilées. Au mieux arrive-t-on à se "rassurer" en pensant à long terme. Mais cette "rassurance" est en elle-même une approximation : le long terme mathématique n'a pas grand chose à voir avec le long terme tel que l'envisage le cerveau. Au mieux celui-ci peut-il "estimer" sur une vie (au mieux, hein). Ce qui, le plus souvent, sera totalement insuffisant pour prétendre à un véritable "long terme" -et c'est une des raisons pour lesquelles, en tournoi (en particulier), faire le choix +EV ne sera pas toujours le choix le plus intéressant (après tout, que ce soit le meilleur choix sur quatre ou cinq vies, ça nous fait une belle jambe).

Tout ceci pour dire : toute personne qui se lance dans le "grindage", quel que soit la "qualité" de son prévisionnel, sous-estime complètement les risques encourus. Essayez de monter un prévisionnel catastrophe pour voir. Disons... en multipliant la durée du bad run que vous avez envisagé par deux. Puis multipliez encore par deux. Ou triplez les pertes que vous pensez possibles sur un mois. Et imaginez que ça dure en fait deux mois. Je n'ai pas encore vu un seul prévisionnel y résister.

Ce ne sont pourtant que des accidents de parcours très banals. Mais, comme tout aspirant grinder, quand on commence à réfléchir à ce genre de projet, c'est en général qu'on est dans un good run. Ou, au moins, dans un run correct. Alors, forcément, comme on est malin, on imagine qu'on va tôt ou tard rencontrer un obstacle. Mais puisqu'on appréhende mal le hasard, et qu'on sous-estime inévitablement la variance qui en découle, on imagine la montagne bien plus accessible qu'elle ne l'est.

Pire encore, il suffit souvent de réduire un peu le gain horaire prévu pour ruiner un beau projet. Un scénario rarement envisagé, car pas catastrophique. Mais, si une vie n'est pas suffisante pour assurer le long terme mathématique, 6 mois, ou 12, ou 18, de run good/correct est en effet totalement insuffisant pour garantir que ses estimations ne sont pas basées sur de la pure variance ("positive", cette fois). Sans compter que sa performance à un niveau donné ne présage en aucun cas de ses performances un, ou quelques, niveau(x) au-dessus. Pour changer de métaphore (la montagne, ça nous gagne... un moment), ça revient à créer une entreprise, dans un secteur particulièrement concurrentiel, en estimant son chiffre d'affaires à trois ans sur la seule base d'un premier contrat qu'un ami bienveillant nous a consenti... alors que notre activité dépend en plus de nombreux facteurs extérieurs. Bonne chance...


Ceci dit, je ne souhaitais pas écrire sur la difficulté "financière" de ce genre de projet. Mais sur son aspect humain. Parce que je pense de plus en plus que c'est là que les pires erreurs sont commises (comme si le reste ne suffisait pas...). Ce sera pour le prochain épisode.


En attendant, le mois se termine tout mollement. Je n'ai quasiment joué qu'en tournois cette dernière semaine. Et sans aucun résultat. Je ne joue pas mal. Mais je ne joue pas bien non plus. En fait, j'ai surtout un grave manque de motivation que je n'arrive pas à surmonter. J'hésitais entre prendre une semaine de vacances ou tenter de mettre un "coup de collier" histoire d'attaquer juillet et août tranquillement. J'ai, au final, obtenu le pire des deux, jouant à temps partiel (intellectuellement et physiquement). Sans aucun résultat. Ni envie. Même pas écrit. Juste resté à glander en cherchant un prétexte bidon pour ne pas vraiment jouer. nice one, donkey !

Et ce sera tout ce kipik le donkey pour aujourd'hui

Don't let me down & down (DB inside)

J'avais commencé un post hier. Mais il a rapidement terminé à la corbeille. Bien trop chiant.

Donc, pour résumer ces derniers jours : trop de social tue. Et je n'ai quasiment pas joué depuis vendredi. Tout juste le $109 de 15h quand je n'étais pas trop occupé à essayer vainement de récupérer de la veille. Je vieillis, une bonne cuite me demande quasiment deux jours de récupération. C'est moche...

Heureusement que ce $109 "européen" me réussit plutôt bien car, à part finir dans les places payées deux fois sur trois, rien à se mettre sous la dent. Jusqu'à hier. J'étais (enfin) libre pour la soirée, j'avais bien commencé par un nouvel ITM dans le 15h. Mais je me suis retrouvé à jouer quasiment en mode automatique dans les tournois suivants. Pas d'envie. Et, du coup, j'ai sauté... sur la possibilité d'aller boire un verre quand Bertrand a téléphoné.

Bien la peine de pester (joke) sur tous ces amis qui me distraient de mes obligations... si c'est pour en faire autant quand j'ai enfin ma soirée. J'ai bien tenté de m'y mettre en rentrant, avec le $320 du mercredi en tête mais je jouais comme une merde, aucun intérêt à insister. Et ce soir sera encore un day off (après avoir ITMisé le $109).

Tout cela n'est pas bien grave puisque j'ai déjà fait un très bon mois. Mais, en même temps, j'aurais bien aimé pousser un peu plus pour vraiment effacer les pertes de mai. Et c'est un facteur que beaucoup de gens ignorent. Je veux dire : je reçois pas mal de messages me demandant des conseils pour passer pro/semi-pro comme je l'ai fait en grindant comme un âne à partir d'une bankroll ridicule.

En général, ou je ne répond pas. Ou j'essaie de faire comprendre au couillon en face à quel point envisager ce genre de "projet" est une stupidité sans nom. Ce n'est pas parce que je commence à bien m'en sortir que je vais changer d'idée : essayer de vivre du poker en grindant les petites limites est une aberration.

et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui. Ma copine d'apéro du jour venant d'arriver, je me dois de vous laisser. La suite de ce passionnant (sic) débat demain (si la casquette n'est pas trop lourde)...



PS : j'ai enfin réussi à uploader le second $109 de la semaine dernière. C'est ici : http://www.megaupload.com/?d=5Z1XH5QX

enjoy!

Pareil - Mais pas pareil

Je vous laissais débordant de motivation.

Trop débordant, probablement. Puisque j'ai encaissé ma première session négative depuis 6 semaines en Cash Game. Une mauvaise rencontre (quinte floppée vs couleur floppée) explique en partie le -1,5 cave en 1h30 (quatre tables). Mais pas totalement. D'abord car cette mauvaise rencontre aurait pu être mieux gérée.

Je raise mon 56 sooted au HJ (deux sièges à droite du bouton) et suis payé par le bouton assez tight. Le flop vient 478 tout à pique, qui me donne donc les nuts... s'il n'a pas deux piques en main. Bet pot qu'il relance "mollement". Je flat et mise fortement sur un turn sans intérêt. Le vilain boîte et je call vu que c'est tout juste le double de mon bet. AJ à pique en face, nh kipik.

La suite de la session ne sera pas trop différente : je joue beaucoup trop agressivement, je ne contrôle pas assez. Par contre, je sens que mon jeu serait très adapté au tournoi. Souvenez-vous de ce post "contre/avec" : eh bien, là, je joue totalement contre mes adversaires.


Le premier $109 manque cruellement de réussite. Pas grave, j'ai bien aimé mes sensations. Le second (celui de 19h) démarre en trombe... pour se retrouver super shortstack à la bulle. Mais je gère bien, tranquille, gagne mes flips... et me retrouve chipleader en TF. Je suis très confiant, j'ai éliminé le seul joueur qui m'inspirait de la crainte/respect (Hoodini10) et la table me semble très facile avec au moins deux joueurs qui n'ont clairement pas le niveau. Hélas, le hasard va en décider autrement et je me retrouve crippled sur une main plutôt moche (QQ vs AK sur 9TJ). Je ne m'en remettrai pas et vais terminer 5ème.

Pour être honnête, la main avant ce "badbeat", je me troue un peu sur un raise sans la position avec une petite paire. Trop faiblard ou pas nécessaire, c'est selon. Mais certainement pas le meilleur play contre une loose station...


Deux TF de suite, en deux jours de tournois (3/3 avec le Horse de dimanche, en fait). Pas forcément sans erreurs. Mais difficile de se plaindre. Le retour se passe plutôt bien ;)


Du coup, derrière, repos. Et reprise le lendemain avec le $109 de 7h du mat. Complètement décalé niveau horaires mais je trouve intéressant de tenter ma chance sur le seul $109 que je ne joue jamais (et puis, impossible de me rendormir lol). Je vais croire un instant réussir le tripplé. Mais je loupe cette fois le coinflip qu'il faut gagner et saute en 28ème.

Au moins, la régularité est de retour. Même si elle ne s'exprime que sur les $109. Pour une raison qui m'échappe (manque de motivation ? fields plus gros ?), je suis incapable de faire quoi que ce soit sur un tournoi de NLHE à buy-in plus faible (et ça inclut les $55 et rebuys, même si je n'ai quasiment pas joué de rebuys ces deux derniers mois). Ca n'est pas très gênant. Mais c'est... curieux.

Et, du coup, ça annonce aussi le retour de vidéos :)
De deux vidéos, pour le coup. Tant pis si la victoire n'est pas au bout. Mais je pense qu'il y a pas mal de mains assez intéressantes pour les justifier. J'ai tenté de faire un peu plus court que les dernières fois et de rester aux alentours d'une heure par vidéo. C'est en cours de virtualdubisation et je posterai les liens dès qu'ils seront dispos.

Quid de la suite ?
Difficile à dire. Si je run good en MTT, aucune raison de ne pas continuer. Mon mois est largement fait et je travaille seulement pour monter la Bankroll maintenant. Et c'est probablement le bon plan de travail : commencer le mois en Cash pour basculer sur les MTT une fois le "minimum vital" assuré. Ou, en tout cas, se fixer une limite de perte à partir de laquelle je devrais passer au cash. Quitte à revenir ensuite aux MTT une fois la "survie" assurée. On ne peut pas jouer correctement en tournoi si on n'est pas 100% détaché de son investissement de départ (ou influencé par la répartition du prizepool une fois en fin de tournoi). Je le sais depuis longtemps. Mais je suis toujours étonné chaque fois que j'en trouve la confirmation...

En tout cas, ce soir, c'est relâche. Je vais peut-être tout de même jouer le $109 de 15h. Mais je serai away ensuite. Et demain dépendra de l'étendue de ma gueule de bois. Lundi, je reçois un gars pas vu depuis longtemps. Et on verra bien ensuite. Tournois probablement.

Une satisfaction en tout cas : plus ça va, plus je suis capable de "sentir" avec quelle "forme" de poker je suis le plus en phase. Ou si, éventuellement, il vaut mieux tout simplement ne pas jouer. Et ça, croyez-moi, c'est déjà une énorme victoire ;)

En attendant, ce sera tout ce kipik... sans doute pour ce week-end (ou alors, c'est que je gagne le Warm Up ou le Million !)


Edit 16h30 : j'arrive seulement à uploader le premier $109. L'autre sans doute demain. C'est ici : http://www.megaupload.com/?d=XM3L0L3Y

Presque. Et presque

Comme tout plan sans accroc... je n'ai pas fait de cash hier.

En forme à 15h, je lance le $109 vu que celui-ci dépasse les 110 joueurs. Et j'en profite pour mater quelques vidéos de poker pendant la première heure en me disant que :

1/ je ne suis pas encore assez en forme pour multitabler en cash game

2/ je passerai au cash dès que je sauterai


Au final, j'ai joué les shortstacks quasiment tout le tournoi (45ème/45) mais j'ai réussi à monter tout de même un peu de jetons en demi-finale. Et j'attaque la TF dans le milieu de peloton. Je joue très bien, assez aggro. Et me retrouve chipleader à 4 joueurs restant. Hélas, la fin n'est pas glorieuse.

J'ai AJ au CO/UTG et fais une relance standard. Le bouton surelance et, vu les notes que j'ai sur lui, je sais à son raise qu'il n'est pas très gros. Le garçon adorait jouer tricky avec ses grosses paires et AK. Je l'avais aussi déjà vu se coucher sur un shove dans la même situation. Donc, probablement une paire moyenne ou AJ/Q en face. Je viens de prendre un petit badbeat sur la main précédente (BB call mon raise pf et me check-raise all-in avec tirage couleur, je paie avec hauteur As -et gutshot!-mais il trouve ses outs). Si je fold, je me retrouve en troisième position. Pas en situation désespérée pour autant, j'aurais encore 20BB, le second à peine plus et seul le chipleader aurait le triple de mon tapis. Une quatrième place rapporte $1200. La win $2900. Je pense que les deux options (fold ou shove) ne doivent pas être loin de se valoir et je choisis l'offensive. Boîte, payée par AQ, no suckout.

Avec du recul, ça ne me semble pas être une bonne décision. J'ai relancé à 8k (blinds 1500/3k), il a surelancé à 24k. Mon stack de départ est de 73k. Si je push, il doit donc payer 49k pour un pot de 102k. Juste du 2:1. De plus, il démarrait le coup avec un bon chiplead : 176k contre 73 pour moi, 70 pour le second et 58 pour le "short" de BB. S'il paie et perd ce coup, il se retrouve donc à 103k. Certes, il perd le chiplead (je passerais à 151k). Mais rien de dramatique.

Et je n'ai que AJ. Autrement dit : au mieux un coinflip si je suis payé. Au pire, je joue un 3-outers.

Fold equity insuffisante + main atrocement dominée si call = obvious fold. Mon stack me le permet largement.

Mais ce n'est pas la première fois que ça m'arrive avec AJ en table finale...


Résultat décevant au final. Certes, je reviens à l'équilibre en MTT sur le mois. Mais je viens de laisser passer une bonne option pour la win sur une mauvaise analyse de la situation. Pas quelque chose que j'aime beaucoup en général. Bien plus douloureux qu'un badbeat...


Du coup, relâche ensuite. Pas envie d'aller "valoriser" ma mauvaise humeur du moment sur des tables de cash. A la place, j'ai juste joué un autre $109. Monté un joli stack qui me met dans le top 3 à 80 et quelques joueurs. Mais PS décide de me changer trois fois de table en 10mn pour finalement me faire atterrir sur une table de mongolien qui jouent les calling station avec 15BB. Et me chattent quatre fois de suite pour me laisser avec un stack totalement anodin. L'espoir revient avec une paire de Rois à la bulle. Mais l'espoir ne dure pas bien longtemps, je suis payé par AA et bulle. Je viens de me rappeler pourquoi les tournois me faisaient chier ces derniers temps...


Pas de cash game derrière, pas envie. Pas non plus de $320. Je recommence à trouver un rythme de sommeil correct, débuter un tournoi aussi "stressant" à 3h du matin ne me semblait pas une bonne idée. Après tout, la journée n'a pas été mauvaise, inutile d'aller gambler bêtement (de l'argent, du mental et ce très cher sommeil). Et ce fut néanmoins un plaisir de rejouer un peu en tournoi. Mon jeu s'est bien reposé pendant ce petit break. Il a retrouvé un peu de solidité. De patience. De raison. Ça n'a pas empêché quelques moves aggros mais bien mieux placés.

Si votre jeu de tournoi commence à virer maniac, allez donc faire un petit tour du côté des tables de NL full ring. Ça calme bien...


Le programme de la journée devrait être plus varié. Je vais tenter d'associer tournois et CG. Sur une durée un peu supérieure à ces derniers jours. On verra bien si ça tient ou pas. Et je réfléchis aussi à une vidéo de CG FR. Je crois que je sais comment je vais faire ça. Stay tuned!


Et ce sera tout ce kipik plein d'envie pour aujourd'hui

Un jour après l'autre...

Ce qu'il y a de bien, quand on fait des plans, c'est qu'on est presque toujours sûr de faire l'inverse.


Quand je vous laissais hier, je renonçais donc à jouer le $109 limit HE car trop épuisé. Bien vu, puisque je suis resté mater des vidéos jusqu'à.... disons tard. Très tard. Largement après que la bulle ait probablement explosé...

Et, bilan, je me suis réveillé à une heure tout aussi décalée. Juste à temps pour jouer le King 5 Step 2 sur Winamax... et planter mon PC au moment de register. Le temps de reboot, deux fois car la connexion Internet n'a pas pris, et le tournoi était commencé. Sans moi :(

Mes coéquipiers n'étant pas à la hauteur, notre parcours s'arrête donc là. Et j'en suis vraiment désolé mais, depuis l'accident du $320, j'ai pris la résolution de ne plus jamais m'inscrire à l'avance. Évidemment, là, puisque s'agissant d'un freeroll, c'était parfaitement idiot. My bad.


Du coup, pas non plus très frais le kipik. On dira ce qu'on voudra mais se réveiller après 20h, c'est pas l'idéal pour avoir les idées bien claires. Donc, impasse sur le poker dans un premier temps, histoire de bien se mettre les neurones en place, en attendant que les américains du soir commencent à jouer (j'adore jouer entre minuit et 4h du mat). Et impasse encore alors que débutait la finale du WSOP $5000+Rebuy PLO. Le streaming était d'excellente qualité et la finale s'annonçait de toute beauté vu les participants, j'avais vraiment envie de la regarder. Le PLO n'est pas mon fort, et je le regrette. Raison de plus pour prendre une leçon.

Je pensais jouer 2-3 tables et faire tourner la vidéo à côté. Mais j'ai vite réalisé que ce serait du gâchis. Je n'aurais certainement pas joué au mieux ainsi. Or, si on ne joue pas son meilleur jeu, autant ne pas jouer.

Et c'est ainsi que je suis resté scotché toute la nuit à regarder la finale...


Enfin... jusqu'à leur pause dîner. Pendant laquelle j'en ai profité pour lancer quatre tables de NL200. Moins d'une heure plus tard, je fermais tout pour un "classique" bénéfice de deux caves. Je dis "classique" car c'est mon rythme depuis une semaine : 50BB/100hh!!! Ne me demandez pas comment je fais, je n'en ai aucune idée. Et je suis pleinement conscient que c'est un rythme totalement intenable. Je ne run même pas particulièrement good. J'évite juste au maximum les ennuis, perd un minimum quand je suis derrière. Et réussis à valoriser au maximum mes bonnes mains avec la complicité de mes adversaires pour qui le pot control est encore une notion abstraite.

Et c'est sans doute ce qui m'étonne le plus. Pas que je sois capable de manipuler relativement bien la taille du pot. Mais que les joueurs de NL200 en sont, en grande majorité, incapables. J'avais gardé de la 200 le souvenir d'un niveau plus tough. Y revenir après si longtemps, et en ayant beaucoup travaillé mon jeu, me fait voir les choses bien différemment : ça joue très mal en 200. Les tables sont en fait très soft. L'importance de la position pas encore bien comprise de tous. Le besoin de contrôler le pot... absent.

Bon, je suis méchant : on trouve un ou deux regulars par table (full ring, hein) qui, eux aussi, maîtrisent bien ces concepts. Mais le reste... franchement, j'avais le souvenir de NL50 plus délicates. Beaucoup plus délicates. Et je ne pratique pourtant aucune sélection de table (visiblement pas nécessaire).

Difficile, bien sûr, de faire la part de mes propres progrès dans cette estimation. C'est bien une des difficultés du poker : comment réellement se situer ? Se juger ? Je n'ai absolument pas la réponse à cette question. Si j'en juge par mon winrate actuel, je survole par exemple la 200. Mais mon échantillon est bien trop mince. Je vais bien finir par prendre un ou deux gros badbeats ou bad setups inévitables à un moment ou un autre. Et revenir un peu sur terre.

Reste que, pour l'instant, c'est vraiment la balade. Une heure = deux caves. C'est aussi simple que ça. Systématiquement. Il est juste dommage que je n'arrive pas à jouer plus de deux ou trois sessions par jour. Néanmoins, l'essentiel devrait être fait : effacer le très mauvais mois de mai, consolider la bankroll et envisager le passage au NL400. Où il sera temps de voir ce que je vaux vraiment ;)


Le reste de la journée fut inintéressant. Je ne voulais pas m'endormir en pleine journée et j'ai donc tué le temps avec mille et une petites merdes dont je n'avais pas eu le temps de m'occuper. Je voulais jouer le $109 de l'après-midi mais, avec moins de 100 joueurs, j'ai fait l'impasse. J'ai pensé faire un peu de cash mais je sentais bien que ça n'aurait pas été très rentable. Et je vais probablement m'endormir comme une grosse merde en regardant la finale du $10k Limit HE.

Merci Raymond !
Pas tout à fait la fin de journée que j'avais espérée...


Avec un peu de chance, je me réveillerai à une heure décente demain. Et en forme suffisante pour enfin "m'offrir" une vraie bonne grosse journée de cash game. Que j'espère conclure par le $320 de PS.


Étonnant comme je manque de courage dès qu'il s'agit de jouer en cash...


Et ce sera tout ce kipik bien succinct pour aujourd'hui

Que fait un kipik qui se repose ?

Comme prévu, journée "relâche" hier. Mal remis, malgré douze heures de sommeil, de la nuit blanche d'avant. C'est terrible de vieillir, je n'arrive même plus à enchaîner deux nuits blanches. Et une seule exige énormément plus de temps avant de s'effacer. Moche.

Du coup, juste quelques petits Double Shootout pour le super sat WSOP. Mais sans succès. Des tables de 10 joueurs en turbo, avec obligation de gagner, c'est pas vraiment rentable ni intéressant. Tant pis. Et tant mieux. Gagner un siège pour le Main Event m'aurait plus fait chier qu'autre chose vu qu'il m'aurait fallu prendre la thune à la place histoire de rester logique avec ma bankroll.

Tout de même joué une petite session de deux tables en NL200 histoire de financer ces tournois. Mais ça aura été très rapide, un gentil allemand ayant décidé de me donner d'entrée sa cave...

Restait le freeroll WSOP réservé aux 1000 premiers du classement TLB annuel. Mais je vais sauter à la bulle, 100 et quelques. Pas de jeu et une table pleine très relevée pour commencer alors que, partout ailleurs, ça se gave sur les joueurs en sit out. Et condamné à jouer mon premier coinflip depuis... pfff une éternité.

Et j'ai terminé ma journée avec deux tournois de HORSE pour me faire plaisir. Le $33 s'est soldé par une Table Finale mais une décevante 6ème place dans un tour de razz tout moche. Tripler une de ces cartes n'est jamais bon mais, à ce niveau de stakes, ça ne pardonne pas. Tant pis, j'y aurai pris beaucoup de plaisir. Et étais déjà plutôt satisfait d'être en TF après une jolie boulette lors de la seconde rotation.

J'avais terminé la première rotation en chipleader sur une grosse période de razz et un très bon stud (je fais de gros progrès en stud même si ce jeu m'est toujours difficile) et consolidé tranquillement en début de seconde, notamment en razz. Rien de notable en stud, le stud hilo commence assez mal : je draw deux fois vs un low + possibilité de scoop sans que rien ne rentre. Et je me retrouve de bring-in avec A53. Et le joueur à ma droite, qui affiche un J, relance.

Si vous n'avez jamais joué en razz/stud : chaque jouer a payé une ante, le joueur avec la plus mauvaise carte visible (la plus petite en stud, la plus grosse en razz) paie un bring-in (en gros, une blinde) et le joueur à sa droite est donc l'équivalent du bouton. Mais un bouton qui doit juste faire coucher une blinde, et une blinde qui affiche une mauvaise carte, pour ramasser le bring-in et les ante. Ici, on joue en 6-handed, stakes 300/600, avec ante de 60 et bring-in de 90. Relancer coûte donc 300. Et permet de ramasser 6x60+90. Autrement dit, risquer 300 pour gagner 450. Inutile de dire que le vol est une composante essentiel du jeu, plus encore qu'en hold'em. Si vous êtes à la droite du bring-in et que personne n'a ouvert, il n'y a donc pas trop à réfléchir.

Pour en revenir à la main, j'ai un excellent tirage low. Un As. Face à un adversaire qui, par définition, a donc J+any 2. La 5ème me donne une paire de 3 mais lui donne une paire de J. Tendu mais ça vaut bien d'aller voir la 6ème. Qui me donne un 2 pour A2335, très bon tirage low et possibilité de gagner le hi si je trouve un 3 ou une seconde paire (rappelez-vous que je pense mon adversaire sur juste une relance à poil), et de scooper (très probablement vu qu'il peut avoir un tirage couleur ou quinte à l'As) sur un 4. La river est un 3 et je scoop contre sa seule paire de valets. Avant de réaliser... qu'on joue en Stud. Et pas en stud hilo...

Dix minutes que je suis en train de chasser des low pour rien. Et je me rattrape sur un chattage de toute beauté. J'adore le HORSE :)


Reste la mauvaise nouvelle de la journée : mon plan était de jouer le Mini Series of Poker $109 limit HE sur FT. 400 joueurs pour un tournoi de limit en deepstack... un vrai rêve. Deux semaines que je l'attendais. Et j'ai dû me faire violence et me désinscrire; beaucoup, beaucoup trop fatigué pour se lancer à 2h du mat dans un tournoi qui durerait au moins 6h :( J'ai attendu la toute dernière seconde pour cliquer sur le bouton Unregister histoire de voir si le "destin" voulait que je le joue tout de même. Mais il s'est joint à la raison...

Tant pis. J'aurai au moins terminé cette journée "détente" en positif. Pris ma petite dose de tournois (ou de coinflips, au choix). Et de ce HORSE que j'aime tant. Le reste de la semaine devrait être consacré au cash game. Avec soit un $109 (genre celui de 15h sur PS) par jour. Soit le $320 de mercredi. Je ne sais pas trop encore et ce sera fonction de mes résultats. Même si je doute de pouvoir enregistrer une seconde semaine à 50BB/100 :)

Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui

Moins c'est long, plus c'est bon

Pas de poker hier. Samedi. Et trop fatigué.

J'avais prévu pourtant de jouer au max en Cash afin de profiter des joueurs du week-end. Mais vraiment pas en assez bonne forme. Et c'est vraiment un point sur lequel je suis devenu un véritable nit. Plus encore qu'en gestion de bankroll...

Et c'est aussi une des raisons pour lesquelles, quand je joue en cash game, j'essaie de me limiter à des sessions aussi courtes que possible. Il m'est difficile de conserver un niveau de concentration suffisant plus d'une heure. Je ne sais pas pourquoi, c'est juste comme ça. Je n'ai aucun mal à rester 16h à jouer en tournois. Mais, en cash, je sais que passé une heure (online), grand max deux, mon jeu se détériore. J'ai pourtant, comme tout le monde probablement, joué des sessions marathon. Et certaines très profitables. Mais, en général, j'ai constaté que mon rendement baissait passé une heure. Et baissait fortement au-delà de deux.

Un article intéressant d'ailleurs (bon, ok, c'est plus sur les sources du tilt mais cela se rejoint au final) est dispo sur PXF (http://www.pokerxfactor.com/servlet/pxf?a=mv&t=content&contentid=1023). Je ne sais pas si c'est accessible aux non-abonnés (j'en doute). Mais j'ai trouvé son explication du "tilt" particulièrement intéressante. Au cas où vous seriez abonné PXF et l'auriez raté... Pour les autres, c'est un rappel du fonctionnement du cerveau en trois "couches", la première s'occupant des fonctions vitales. La seconde des émotions et de la mémoire. La dernière de "l'intelligence/abstraction" (ouais, je sais, mais je résume). D'ordinaire, la première est discrète. Mais, dès que les fonctions vitales sont en danger, elle est capable de "shunter" les deux couches supérieures. De monopoliser les ressources à son "seul" usage. De même, si la seconde est "surchargée", elle va préempter la couche supérieure. Bilan : plus on a faim, soif, plus on ressent de fatigue, moins on est capable de réfléchir (de même, plus on est anxieux, en colère, etc, moins la réflexion sera bonne).


L'idée est donc de lancer quatre tables, jouer 60-90mn et dégager. Prendre un peu de temps pour soi. Travailler la "théorie". Et revenir pour une nouvelle session quand le cerveau est "reposé". Un changement énorme pour quelqu'un qui a passé l'essentiel de ses "journées" à multiplier les tournois... Et j'ai un peu de mal à m'y habituer. Même si c'est très agréable ;)

On verra bien combien de temps ces bonnes résolutions tiendront. J'espère assez, au moins, pour me remettre à écrire. Beaucoup, beaucoup trop délaissé cette partie de moi-même. C'est mal. Et ça commence à me manquer.

Mais l'objectif n'est pas d'abandonner les tournois. Je sais, je suis probablement masochiste (ou con; c'est vous qui voyez). Mais je ne ressens pas la même satisfaction à jouer en cash. C'est cool, la thune rentre (ok, elle rentre beaucoup plus vite que je m'y attendais et ça me perturbe, lol). Mais c'est tout. Et, en même temps, évidemment, c'est tout de même la priorité du moment (voir en général). Mais, derrière, j'ai besoin de ces bon dieu de tournois de merde.

Reste à trouver le bon dosage. Et c'est là que j'ai un peu de mal. En attendant, donc, priorité absolue au cash pour remonter la pente (les six dernières semaines ont été très dures, avec -$3500 en tournoi... malgré une win dans un petit $109). Et à la réflexion pour tenter de franchir un nouveau palier. J'ai établi un petit planning de tournoi, beaucoup plus concentré dans la durée, histoire de ne plus jouer l'essentiel du temps. Mais je vais essayer de ne pas l'appliquer jusqu'à la fin du mois.

C'est probablement sur cette gestion cash/MTT que j'ai le plus de travail à faire. Et peut-être faudra-t-il même que j'envisage une approche différente, genre par jour ou par semaine. Ou sur une gestion du multi-tabling (mais, ça, ça ne m'a pour l'instant jamais donné de très bons résultats. Le pire étant CG limit HE 6-max et tournois, testé il y a peu... étonnant comme les "rythmes" s'opposent).


En tout cas, aujourd'hui devrait être une petite entorse à ma résolution. Une semaine sans tournois, le manque est trop fort. Il me faut ma dose de variance !!!

Et ce sera tout ce kipik qui fonce se shooter pour aujourd'hui. Viiiiiiiiiiite !

Allers-Retours

Je continue ma montée en régime. Deux heures de Cash hier, toujours en 4-tablant la NL200 Full Ring sur PS. Et un bénéfice confortable de 4 caves à l'arrivée.

Encore une fois, j'en ai été le premier étonné. Je m'attendais à voir mon taux horaire descendre. Mais, plus je joue, plus il monte. Pas beaucoup de mains vraiment intéressantes. Juste quelques 2-barrels bluffs et beaucoup de pot control. Seule situation vraiment à risque : un 3-barrel bluff avec 86s sur un board K-rags mais vu que j'avais surelancé préflop une mini-relance, je ne manquais pas de crédibilité. Néanmoins, là aussi, une bonne gestion des hauteurs de mise m'a permis un gros bluff river sans tout de même risquer la totalité de mon stack. Mais suffisant si le gars avait, comme il était probable, une paire moyenne (ou un mauvais K). Le reste fut assez standard il me semble.

De manière générale, d'ailleurs, et je le dis parce que j'y ai pensé hier après avoir publié le post, les mains que j'ai postées récemment (le bluff catching, le check-raise AQ après un pot 4-bet préflop,...) sont des mains exceptionnelles (dans mon jeu). Je ne voudrais pas que vous pensiez que j'ai viré maniaque. J'essaie juste de glisser un ou deux moves de ce genre dans chaque session. Et rarement plus. Je sais les faire. Je n'ai pas peur de les faire. Mais il me faut encore beaucoup travailler le "spotting" : trouver le bon adversaire, le bon moment. Pour l'instant, ça se passe très bien : je ne me fais pas attraper. Mais c'est aussi parce que je suis super sélectif. Encore trop sélectif.

Ces moves ne sont d'ailleurs pas nécessaires pour être gagnant en NL200 Full Ring où un jeu semi-tight aggro très standard me semble largement suffisant. Mais il faut bien aussi préparer la suite. Surtout que, à ce rythme-là, le passage au NL400 devrait arriver très rapidement...


Mais ce rythme m'obsédait. Et m'a d'ailleurs empêché de dormir cette nuit. Du coup, je suis remonté dans mes archives. Histoire de voir à quoi ressemblaient mes sessions de NL200 lors de mon dernier passage.

Et j'ai compris. J'ai compris pourquoi je tournais en ce moment à un régime auquel je n'aurais pas rêvé (même si le winrate actuel finira bien par revenir sur terre). Et pourquoi, il y a un peu plus d'un an maintenant, j'avais bu la tasse.


J'étais médiocre.


Je ne dis pas que je suis aujourd'hui un génie du poker (lol). J'ai juste atteint le niveau qui me permet d'être extrêmement à l'aise en 200 FR. Pas non plus le sommet du monde, hein. On verra à l'avenir s'il y a moyen de faire mieux; pour l'instant, c'est la seule certitude que j'aie (pour autant qu'on puisse avoir des certitudes au poker). Reste que, en regardant ces vieilles sessions, je me suis fait pitié. C'est pas moche. Ni terrible. C'est juste au mieux quelconque. Au pire... approximatif, on dira. Plutôt tight weak. Avec la méchante tendance à ne pas savoir lâcher, ou à surjouer quand ça sent la force en face, qui va souvent avec.

Mauvaises lectures (hand range et board). Ou approximatives. Mauvaise gestion de l'agressivité (parfois trop, souvent pas assez). Problèmes de position. Bet sizing à l'arrache. Valorisation médiocre (par contre, facilement stackable). Pot control parfois totalement absent... et j'en passe


Bref, si j'étais passé du cash game aux tournois, c'est peut-être parce j'en avais marre. Mais, avec ce recul d'un an (et moins, j'ai aussi regardé quelques sessions qui ne remontaient qu'à l'automne dernier. Moins cata, mais...), c'est surtout parce que jouais mal. Je dramatise un peu. Mais, quand je regarde les chiffres qui découlent de ces sessions, j'en ai le tournis. Taux horaire poussif. Variance extrême. La recette miracle pour une belle explosion en plein vol...

Maintenant, on ne va pas refaire l'histoire. Mon histoire. Cette longue période essentiellement consacrée aux tournois m'a fait le plus grand bien. J'ai bossé comme un malade ces six derniers mois. Travaillé la discipline. L'agressivité. La lecture. La position. Le pot control. Le spotting. La gestion du stress. Des badbeats. Comprendre la variance (ça, pas encore sûr de vraiment totalement la comprendre, elle semble toujours avoir une surprise en réserve). Entre 10 et 16h par jour. Pour un résultat de misère...

Mais je ne regrette rien. C'était un passage obligé. Un apprentissage nécessaire. Et plus facile à mener à bien en conditions de tournoi, avec des stacks relativement peu profonds, face à des adversaires qui évoluent dans les mêmes conditions et sont, du coup, nettement plus coriaces dès qu'ils mettent un jeton en jeu. Et maintenant, alors que je me retrouve à jouer deep, face à des adversaires eux aussi deep et, pour l'essentiel, bien plus tight weak qu'en tournoi, je ressens un très agréable sentiment de liberté. Une extrême facilité.

Reste un premier gros domaine à travailler. Sur lequel je sens bien mes lacunes : aller chercher un stack de 100, 150 ou 200 BB. Là, au moins, il reste de gros progrès à faire. Je sature à peu près à 50BB. Ce qui est logique quand on vient du poker de tournoi puisque c'est généralement ce qu'on trouve au mieux en face. Mais c'est un talent qui risque vite de me faire défaut. En même temps, je compense avec une gestion de stack façon Fort Knox quand je suis dans le doute sur ma main. Mais je sais qu'il faudra un peu plus pour la NL400 (c'est un problème mineur en NL200 où beaucoup de joueurs ont le même défaut. Et de façon bien plus prononcée). Dur à prendre. Mais peut mieux faire quand il s'agit d'aller chercher.


Et, finalement, je ne regrette pas que mon jeu de tournoi se soit déréglé. Parce que c'est bien pour ça que je suis revenu récemment au cash game. La transition d'un jeu tight vers un jeu plus aggro s'est révélée nettement plus problématique que je ne le pensais. Et, de la même façon que j'ai pu corriger la plupart de mes défauts en passant aux tournois (je ne suis pas idiot non plus, il en reste des plus sournois et je sais bien -j'espère bien!- que je trouverai mon niveau actuel médiocre d'ici un an ou deux), je crois que le "changement d'atelier" s'imposait. Il n'est en effet pas facile de travailler le 3-bet light ou le 4-bet en tournoi. Ou une défense de blinds très agressive. Le floating. Les bluffs très appuyés. Et que sais-je encore. La sanction est trop immédiate en tournoi pour multiplier ces moves sur des spots douteux. Savoir les faire est bien moins important que savoir quand les faire.

Dans le doute, il vaut nettement mieux s'abstenir en tournoi. Et je me suis longtemps abstenu. Avec des résultats corrects. Hélas, je suis bien conscient que, pour passer de "correct" à "excellent", il n'est plus possible de s'abstenir autant. Reste à trouver le "juste milieu" vu que, récemment, je me suis beaucoup trop... pas assez abstenu.


Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui

Post-traumatisme

Désolé pour l'interruption des programmes...
Mais je me suis totalement consacré à ma quinzaine annuelle de "birthday crisis". Pas de poker, donc. Pas grand chose d'autre, d'ailleurs. Rien qu'un peu d'ivresse s'achevant sur de classiques trous noirs. Et beaucoup de glandage.


Papa is back. Une petite session inutile de cash game hier pour se refaire la main. Une bonne grosse session aujourd'hui. Enfin... une heure de boulot, quoi. Mais 3 caves de bénef en 4-tablant. Bref, une reprise en douceur... bien loin des tournois pour l'instant.

J'ai besoin de changer un peu d'air. Trop de badbeats. Trop de frustration. Et mon jeu n'était plus vraiment efficace ces derniers temps. Il devenait nécessaire de stopper l'hémorragie le temps que l'envie, la confiance et la solidité de jeu reviennent. A la limite, l'envie est là. Mais c'est plus une envie de jouer qu'une envie de gagner. Ce qui est probablement encore pire.


Petite prise de recul, donc. Le temps au moins d'analyser ces dernières semaines. Et de se régaler un peu en NL200 Full Ring où je maintiens mon winrate entre 15 et 20 BB/100. Évidemment, l'échantillon est encore un peu mince. Mais il traduit relativement bien la facilité avec laquelle je joue sur ces tables. J'en étais très loin lors de mon dernier passage. Et j'en suis assez étonné. Même si je suis conscient du fait que mon niveau de jeu a fortement progressé ces 3/6 derniers mois, je ne pensais pas que cela ferait une aussi grosse différence.

Et pourtant, je suis loin d'être au top. Moi-même, je constate certains points faibles à travailler. Et que, donc, pour un oeil plus exercé... Long sera encore le chemin. Ma faute pour avoir trop longtemps délaissé le cash game.


Puisqu'on me l'a demandé, et même si je pense que ce genre d'information n'a absolument aucun intérêt, je joue en 18/13/2.6 en FR. Si vous n'avez aucune idée de ce que représentent ces chiffres, ne cherchez pas. Dans le cas inverse, ne soyez pas trop déçu. C'est super standard. Mais je ne comptais pas non plus révolutionner le genre, hein.


Quelques mains intéressantes tout de même. Notamment un gros bluff (probablement! un bluff) sans la position ni fold equity. Pas vraiment dans mes habitudes mais...

[51/65]
#######################################
Poker Star Game 18096322570 / Ring Game
Blinds : 1/2
#######################################
9 players
[SB] studboy1 (184)
[BB] Abellyus (320.7)
[1] 32rrew (200)
[2] bluffblocker (275.15)
[3] P-Tius (247)
[4] luckywinz (206.75)
[5] jessyj (200)
[6] lokwan (155)
[B] sammyg11 (199)


Abellyus A Q
Initial Pot: 3
32rrew folds
bluffblocker folds
P-Tius folds
luckywinz folds
jessyj folds
lokwan folds
sammyg11 raises to 8
studboy1 folds
Abellyus raises to 22
sammyg11 raises to 56
Abellyus calls 34

### FLOP ### T 3 2
Pot: 113
Abellyus checks
sammyg11 bets 54
Abellyus raises to 140
sammyg11 folds

Abellyus hide cards
Abellyus wins 307 from the main pot

J'ai déjà surelancé deux fois le vilain quand il s'en prenait à mes blinds. Et il s'était chaque fois couché sans plus insister. Cette fois, pourtant, il décide de ne pas lâcher l'affaire. En général, je vais en faire autant quand ça résiste vu qu'il y a de nombreuses occasions de gagner des mains bien plus facilement. Mais notre passif me laisse penser qu'il n'a pas non plus forcément un monstre (QQ+). Je pense avoir une image solide (je viens de stacker un joueur avec une paire de 5 relancée pf qui trouve son brelan). Et, malgré ma pitoyable position, j'estime tout de même avoir de bonnes chances de l'outplay postflop (fold trop facilement sur des reraises, a déjà "oublié" de faire un continuation bet sur un bon flop pour ensuite se coucher au turn, etc : le garçon semble plutôt weak). Pas pour autant envie de remettre une couche préflop qui ne serait payée que par des mains contre lesquelles je joue très mal (QQ+, AK).

Le flop me semble par contre parfait pour continuer à représenter une paire (88+). Et son bet de $54, alors que le pot est de $113 et son stack de $143 ne respire pas vraiment l'assurance. Ou il a TT (ou une très grosse paire) et cherche à me stacker gentiment; ou il a une paire genre 7 ou 8; ou il n'a encore rien (AQ+). De toute façon, je n'ai pas payé préflop pour trouver un flop QQX. Mais un flop exploitable. J'ai représenté énormément de force en reraisant puis en payant derrière (et devrais adorer ce flop vu les mains que je représente!). J'aurai souvent 6 outs (+backdoor quinte, haut les coeurs!) s'il décide d'y aller tout de même avec 77-JJ (mais je le pense plutôt weak, donc ça doit assez souvent coucher les plus mauvaises paires de sa range). Et il doit pouvoir coucher AK assez régulièrement malgré la cote de 3.5:1 qu'il s'est créé, AQ quasiment toujours. Pour un peu plus de certitude, je vais relancer juste en-dessous de son tapis. Et il va m'obliger en n'envoyant pas ses derniers $89 malgré le pot de $310.


La main suivante, dans un style très différent, n'est pas non plus inintéressante :

#######################################
PokerStar Game 18096353969 / Ring Game
Blinds : 1/2
#######################################

8 players
[SB] Abellyus (428.7)
[BB] bluffblocker (275.15)
[1] P-Tius (247)
[2] luckywinz (206.75)
[3] jessyj (200)
[4] lokwan (155)
[5] sammyg11 (200)
[B] studboy1 (183)


Abellyus K 9

Initial Pot: 3
P-Tius folds
luckywinz calls 2
jessyj folds
lokwan calls 2
sammyg11 folds
studboy1 calls 2
Abellyus calls 1
bluffblocker checks

### FLOP ### J 9 4
Pot: 10
Abellyus checks
bluffblocker checks
luckywinz bets 6
lokwan folds
studboy1 calls 6
Abellyus calls 6
bluffblocker folds

### TURN ### 5
Pot: 28
Abellyus checks
luckywinz bets 20
studboy1 calls 20
Abellyus calls 20

### RIVER ### J
Pot: 88
Abellyus checks
luckywinz bets 30
studboy1 folds
Abellyus calls 30

luckywinz shows 7 K
Abellyus shows K 9
Abellyus wins 148 from the main pot with Two pairs, jacks and nines

Aucune envie de miser ma deuxième paire deuxième kicker contre 4 adversaires sur un flop aussi riche en tirages. Et encore moins de relancer avec un flat call suspect. Mais pas non plus envie de la lâcher avec presque du 4:1, face à un bet plutôt weak, une overcard (dangereuse si quelqu'un a KJ ou QT) et le backdoor flush draw. Le turn m'ouvre le tirage couleur. Mais, cette fois, la mise est nettement plus convaincante. Bonne nouvelle en revanche : le troisième joueur se contente de payer, éliminant presque, du même coup, la possibilité qu'il soit sur un brelan (et l'agresseur est suffisamment loose pour qu'un brelan ne soit pas sa main la plus probable). J'ai donc très probablement 9 outs pour la couleur, les deux 9 et un ou deux rois (KJ/QT très possibles en face... disons 1 out... sur lequèl il faudra être super prudent). J'ai aussi un peu de cotes implicites. Et quasiment pas de risques de me faire stacker (seul un Roi à trêfle ou pique peut vraiment être dangereux si quelqu'un a KJ/QT). Avec du 3.4:1, un call tranquille.

La rivière est vraiment très intéressante. Et me fait voir mon 9 sous un angle totalement nouveau. Le troisième joueur est probablement sur un draw depuis le début et il confirme en se couchant. Mais quid de ce petit troisième bullet ? Un Valet qui tente de prendre un peu de value river et cherche à ne pas trop faire peur ? Un 9X entre value bet et blocking bet ? J'en doute après son gros bet au turn mais ça n'est pas impossible (par contre, A9 n'est pas le plus probable). Un tirage loupé qui tente un ultime arrachage à pas trop cher ?

D'expérience, ce genre de changement de vitesse (modéré sur un flop à tirages, fort sur un turn qui ne change rien, faible sur une rivière parfaite pour la main représentée depuis le départ) est un aveu de faiblesse. Sa main n'est pas assez forte pour mériter une relance préflop (donc, sans doute pas AJ). Elle l'est par contre pour miser gros au turn contre deux adversaires. Mais river, alors qu'il n'a quasiment plus à s'inquiéter de son kicker ou d'un éventuel brelan (qui se serait dévoilé bien avant), qu'il ne sera pas payé, de toute façon, par un tirage, et que quelqu'un avec un 9X/TT va légitimement douter d'être face à un JX... il fait une mise ridicule. Le même raisonnement vaut s'il a un brelan depuis le départ : OK pour le gros bet turn, dans ce cas; mais il devrait maintenant prier pour que quelqu'un ait un Valet. Même en misant son tapis, façon "oups, j'ai raté mon draw, bluffons!", il serait assez souvent payé (et le gain à long terme sera énorme par rapport à "essayons de prendre un peu de $ au couillon avec un 9").


Les joueurs (disons la majorité des joueurs de low stakes, jusqu'en NL200 donc) sont en général assez linéaires pour miser gros avec une très grosse main. Ce qui est logique (et souhaitable!). Mais ils le sont aussi (linéaires) pour ne pas le faire avec de très mauvaises mains. Et offrir ainsi à leurs adversaires de très faciles (et très rentables) call à 4:1.


Et je viens d'écrire un roman sur un "super easy call à 4:1"... alors que j'ai offert quasiment la même à mon adversaire la main précédente. Mais mon histoire était crédible (je te reraise avec une bonne paire, je call ton 3-bet et je te check-raise sur un flop low et vide alors que je n'ai en apparence aucune fold equity). Là où, dans la seconde, mon adversaire manque de constance dans l'image donnée (évidemment, il peut avoir un Valet et le jouer comme un manche. Mais je n'ai pas besoin d'avoir raison plus d'une fois sur 4 ou 5 pour être gagnant...).

Bref, évitez de bluffer. Mais, quand vous le faites, faites-le franchement (vous faites quoi avec K9 s'il bet 70 à la river ? S'il boîte ? Et si vous avez 98 ?). Et de façon crédible...


En attendant, ce sera tout ce kipik qui en fait des tartines. Ca devait me manquer d'écrire...

Aurais-je enfin compris ?

Pas grand chose à signaler pour l'instant. Ni bonne. Ni mauvaise suprise.

Première résolution : je ne regarde plus les flops une fois à tapis. C'est beaucoup trop éprouvant moralement. Et je pense avoir laissé un max d'énergie, et de santé mentale, à vibrer pour que telle ou telle carte tombe. Ou ne tombe pas. Qu'on regarde ou pas n'y change rien. Qu'on crie ou pas, seul dans le noir à l'heure où les derniers couples se caressent les organes en boîte de nuit, non plus. Par contre, l'impact émotif de la mauvaise nouvelle est trop fort.

Je n'en veux plus! Advienne ce que doit. Moi, j'ai fait mon job en payant avec KK la boîte du donkey qui s'envoie en l'air avec 96s sur TJQ rainbow après avoir flat call un raise et reraise pf (vécu il y a une heure sur Full Tilt. K au turn, I run so goooooooooooood!!!!).

Ce n'est pas grand chose mais si, déjà, ça peut m'éviter quelques grosses montées d'adrénaline; et surtout la descente qui s'ensuit quand la chatte n'est pas au rendez-vous... Ca m'évitera peut-être au moins quelques "transferts" sur le tournoi d'à-côté. Ou le suivant.


Seconde bonne résolution : me mettre enfin sérieusement au Cash Game. Je joue pour l'instant en NL200 Full Ring. Parce que c'est ce qui semble me convenir le mieux actuellement. Besoin d'un truc cool, reposant, facile. Ces deux dernières (ou premières) journées ont été de vraies balades en 3-tabling + un tournoi. Et j'affiche un taux horaire qui me satisfairait... si je me maintenais à un tiers. lol

Evidemment, ça fausse un peu la perspective. Mais je n'ai vraiment pas le moindre souci à ce niveau. En même temps, ce n'est pas mon premier passage en 200. Et je pense que ma Bankroll serait trop light pour la NL400 (et mon edge largement soumis à caution). Même si gros résultat en tournoi, je pense y rester tout le mois.

L'idée est surtout de casser la variance des tournois et d'éviter de se retrouver en semi-panique quand les comptes mensuels dépassent les -$2000. On aura beau dire, ça a toujours une influence sur ses résultats. Et pas une bonne :(


Mon jeu de tournoi est actuellement très solide. Je suis très à l'aise sur les $109. Mais je pense que trop de facteurs perturbants sont venus gâcher la fête en mai. Tilt (ou semi-tilt, peu importe). Stress/Angoisse. Absence de plaisir. Troubles du sommeil. Et, du coup, moins de tournois joués. Et trop joués dans de mauvaises conditions. Ou simplement mal joués.

La sanction était inévitable. Et aurait pu être bien plus lourde! Il y a un paquet de choses à prendre en main car, comme le faisait remarquer "anonyme" à propos de mon post précédent, l'essentiel des résultats ne dépend pas de sa qualité de jeu. Et j'ai délaissé beaucoup trop de ces "à-côtés". La partie "technique" avait certes besoin de travail. Beaucoup de travail ! (quand je relis certains vieux posts ou mate une vieille vidéo, j'hésite entre la baffe ou le fou rire...). Je suis assez lucide pour savoir qu'il reste beaucoup encore à faire de ce côté. Mais il est grand temps de s'occuper du reste...



Petit break "live" : l'avantage de ne pas regarder les flops, j'aurais fait une attaque sur celui-ci ($109 PS, Vilain est un gros donkey qui ne sait pas lâcher une paire) :

Dealt to Abellyus [As Ad]
Abellyus: raises 175 to 275
2 fold
VARICO:
raises 325 to 600
5 fold
Abellyus: raises 2850 to 3450 and is all-in
VARICO: calls 2850
*** FLOP *** [Ac 4d 2c]
*** TURN *** [Ac 4d 2c] [9c]
*** RIVER *** [Ac 4d 2c 9c] [8c]
*** SHOW DOWN ***
Abellyus: shows [As Ad] (three of a kind, Aces)
VARICO: shows [Jd Jc] (a flush, Ace high)
VARICO collected 7050 from pot


Bref...

Beaucoup de chantiers donc pour ce mois de juin.

Et, en petit bonus, une main de cash game :

[85/141]
######################################
Poker Star Game 17887303314 / Ring Game
Table Donnée non disponible -

Blinds : 1/2
######################################

7 players
[SB] piscogay (198)
[BB] Dammn_Deuces (42)
[1] Ima_Allins (110.9)
[2] MaxBoyUofS (166.8)
[3] Abellyus (296.15)
[4] MARC 753 (218.95)
[B] tictac04 (352.45)

Abellyus 9 A
Initial Pot: 3
Ima_Allins folds
MaxBoyUofS folds
Abellyus raises to 7
MARC 753 folds
tictac04 calls 7
piscogay folds
Dammn_Deuces folds
### FLOP ### 8 Q 5
Pot: 17
Abellyus bets 13
tictac04 calls 13
### TURN ### 2
Pot: 43
Abellyus checks
tictac04 bets 18
Abellyus calls 18
### RIVER ### A
Pot: 79
Abellyus checks
tictac04 bets 38
Abellyus calls 38
tictac04 shows T J

Abellyus shows 9 A

Abellyus wins 155 from the main pot with A Pair of aces




tictac est français, probablement lecteur de ce blog ou habitué de Club Poker. Et il a tendance à beaucoup me caller en position (et je déteste ça !), avec des mains spéculatives ou sooted.

préflop standard, mon cbet au flop est un peu plus gros que ce que je fais en général mais le flop est riche en draws. Son call me laisse penser qu'il a ou une main genre A8 (il m'a fait le coup auparavant), ppT (il a flat un raise avec une pp dans des conditions proches), ou une mauvaise Q, ou un draw (67, 9T, TJ, coeurs en particulier AXs). Bref, un peu trop d'options... en particulier quand on a A hi lol

Le turn est parfait amha pour checker et voir vraiment ce qu'il pense de ce board. Je vais souvent lâcher s'il se montre convaincant. Mais son bet de 18 dans un pot de 43 ressemble beaucoup trop à un semi-bluff pour ne pas en être un. Si j'ai une main comme TT ou JJ, il devrait profiter de son QT/QJ pour me rincer un peu plus. Ou il pourrait vouloir couper plus sérieusement les cotes d'un tirage couleur. Le draw devient donc le plus probable et j'ai une grosse hésitation entre relancer et juste payer en bluff catching. Enormément de cartes à la river vont me contraindre à lâcher l'affaire (9TJ, coeur) ou à un hero call pas très agréable et super tendu (467). Mais si mon raise est payé ici, je vais créer un énorme pot et les problèmes à la river seront pires (sans compter que je devrai alors revoir l'hypothèse "plutôt un draw"). Vu qu'on est tous les deux plus deep que la normale, je décide de ne pas prendre le risque et me donner une décision facile à la river avec un pot resté "gérable". La river est magique. Pas parce que c'est un As (un Ks, 5d ou 3c faisait tout aussi bien l'affaire). Mais parce qu'elle ne rentre aucun draw. Et je le laisse bluffer s'il est vraiment là où je le pense... histoire de ne pas payer que les mauvais reads (A8, 88, 55, QQ, AQ).

Après coup, je ne sais pas si c'est mon gros cbet qui l'a bloqué. Mais j'ai été extrêmement surpris de constater qu'il avait en fait 12 outs au flop (et plus contre beaucoup de paires et AX) et avait adopté cette ligne très soft. Mais c'est un peu une constante sur les NL200 de PS où les joueurs évitent vraiment à tout prix de jouer de gros pots. Toujours surprenant quand on a surtout joué en Cash sur Party, Everest et autres sites tout aussi aléatoires ;)

Un coup un peu "limite" mais qui fait du bien au moral.

Et c'est sur cette note d'optimisme que je vais mettre le classique
C'est tout ce kipik pour aujourd'hui

15=354

0.51^10>1/1000


Tel est l'étrange mail que j'ai reçu cette semaine. Et j'ai mis un peu de temps à le comprendre. Ça me disait bien quelque chose... mais quoi ?

Et puis, ça m'est revenu. C'était une vieille discussion sur 2+2 pour expliquer la valeur d'un edge minime. L'explication :

sur un tournoi de 1000 joueurs, vous représentez au départ 1/1000 des jetons en jeu. Pour un joueur lambda, ce 1/1000 représente aussi ses chances de gagner le tournoi (0,1%). Ou, autrement dit, de récupérer tous les jetons des 1000 joueurs en jeu. Une des façons d'y arriver est de doubler 10 fois de suite (2*10>1000). Or, la probabilité de gagner dix 51/49 est de 0,12%. Soit plus que ses chances de départ pour n'importe quel joueur. Autrement dit, ne jouer que des coinflips "favorables" permet déjà en théorie d'avoir un edge en tournoi.

Évidemment, dans la réalité, impossible de savoir si votre paire de 4 est en coinflip ou dans une situation ultra-dominée. On ne joue pas dans un univers Sklanskien où l'on connaît les cartes de nos adversaires (sauf super user account mais ceci est une autre histoire). Et tous les coups ne se joueront pas face à un tapis suffisant pour doubler (ou avec un tapis suffisant sous l'érosion des blinds et ante).


Mais ce qu'il importe de garder en tête, c'est cette idée qu'il suffit de multiplier de très petits edges pour être gagnant. De peu, certes. Mais gagnant tout de même. Une estimation régulièrement utilisée est que, si un joueur moyen fait top 3 d'un tournoi à 100 joueurs dans 3% des cas (ses chances de départ, donc), un joueur correct (50% de ROI) sera sur le podium dans 5% des tournois et un excellent joueur (ROI de 100%) dans 6,5%. Et notre "coinfliper" serait autour de 3,5%.


Ramené à notre équation de départ, cela revient à dire que la différence entre un très bon joueur et le "coinfliper" n'est donc pas si grande. Ou qu'un très bon joueur ne perd quasiment rien en acceptant toute situation favorable, quel que soit l'edge. Pour autant, réduire de "1" son besoin de coinflips, ou augmenter de 4% son "edge" par main (jouer des 55/45 plutôt que des 51/49 par exemple), permet de doubler ses chances de victoire. Évidemment, dans la réalité, le très bon joueur va surtout aller chercher ses jetons ailleurs que sur des coinflips, notamment par son agressivité. Mais, statistiquement, la différence équivaut à un coinflip de plus. Ou de moins.


Il y a (au moins) deux choses à tirer de ce petit calcul. La première, c'est qu'il ne faut pas surestimer l'edge dont on dispose en tournoi (en terme de "performance" pure). Pour autant, cet edge est, en réalité, énorme et se traduira par un ROI cinq à dix fois supérieur (pour rappel, si le gros regular ne fait que deux fois plus de top 3 que le joueur moyen, financièrement, cela revient à passer de zéro bénéfice à bénéfice=investissement. Autrement dit, à doubler ses gains à investissement égal. Tournez-le dans le sens que vous voudrez mais c'est là que notre ami "coinfliper" prend un bonne grosse beigne dans les gencives). La seconde, et c'est aussi la principale et l'explication de la première, c'est, encore et encore, que la variance pèse un poids énorme en MTT.

L'erreur que commet la plupart des joueurs un peu évolué (moi le premier), est de s'attacher trop aux performances brutes. On s'en veut de louper la Table Finale. On se maudit de sauter encore et encore en perdant un foutu coinflip à 30 ou 40 left. On a envie de se suicider en ne faisant pas mieux que 5 ou 6ème. Et on oublie que, même pour les meilleurs, il est déjà satisfaisant de faire deux ou trois fois plus de top 3 que le joueur moyen.

Ce n'est pas forcément très grave quand on est un joueur "recreational". C'est même parfaitement compréhensible. Ça devient un handicap pour qui espère en vivre.


C'est en tout cas la conclusion que je tirerai de ce mois de mai bien pourri. Je ne sais pas si le "bad run" m'a réellement fait franchir les limites du tilt. J'ai en tout cas pas mal navigué dans les eaux limitrophes. Et, si j'ai l'impression d'avoir plutôt bien géré, je sais aussi que cet acharnement à la "performance" m'a au moins pourri la vie (moral, fatigue, nervosité, irritabilité,...) ces dernières semaines.


Alors que, si on compare les stats d'avril et mai pour les tournois à $55 et plus :

Avril : 87 MTT, 20 ITM (23%), 12 fois dans les 36 derniers (13.8%), 7 fois dans les 18 (8%), pour 5 TF (5.7%) dont 1 top 3 et 1 victoire. Soit 2.29% des tournois terminés top 3.

Mai : 92 MTT, 19 ITM (20.6%), 9 fois dans les 27 derniers (9.8%), 4 fois dans les 18 (4.34%), 1 victoire. Soit 1.08% des tournois terminés top 3.

Joueur moyen (avril ou mai) : 2% de top 18. 1% de TF. 0,33% de chances de terminer top 3.


Dans le "feu de l'action", je n'ai fait que voir l'incapacité à franchir le cap des 27 ou des 18 derniers joueurs. Au point de devenir obsessionnel. Alors que, statistiquement, tous ces chiffres sont aussi corrects en mai qu'en avril : entre 2 et 3 fois le score moyen. Avril étant nettement sur-représenté en top 3 après un gros palier entre 27 et 36 joueurs restant, la suite m'étant très favorable. Mai étant sous-représenté en TF avec deux gros paliers où j'ai manqué de réussite, top 27 et top 18.

Au final, mai a même quelques aspects réjouissants : moins présent dans les 36 derniers qu'en avril, certes. Mais plus souvent dans les 27 derniers. Et en réussissant à convertir la seule TF en victoire alors que seulement deux TF sur sept se terminaient sur le podium en avril.

Bien sûr, focalisé sur les "badbeats" subis alors qu'il ne restait plus que deux ou trois tables, tout cela m'a totalement échappé. Et pourtant, en prenant le recul nécessaire, sauter 6ème ou 13ème ou 24ème... ou 279ème! est absolument la même chose : peu importe la façon dont on rate le top 3, on vient de rater un top 3. Comme on ratera le top 3 le plus souvent, que ce soit 97,71% du temps en avril, 98,92% en mai... ou 99,69% pour le joueur moyen. Qu'on passe à côté en terminant 6/13/24/279ème ne change rien. Ça ne devrait être ni une consolation. Ni une source de frustration. C'est seulement l'écrasante majorité. Avec laquelle il faut vivre. Car telle est la réalité du joueur de tournoi : il vit sur l'exceptionnel. Et son principal atout, s'il veut réussir, est de savoir multiplier ses chances de réussir l'exceptionnel. Et de mieux valoriser ses chances quand il en approche.

Si on cumule avril et mai, dans mon cas :

3 fois plus souvent dans les 36 derniers que le joueur moyen
3,2 fois plus souvent dans les 18 derniers
3,5 fois plus souvent dans les 9 derniers
6 fois plus souvent dans les 3 derniers
11 fois plus souvent premier

Évidemment, tout cela repose sur un échantillon statistique qui n'a aucune valeur. Mais quand je regarde comment mon écart se creuse par rapport à la moyenne plus on progresse dans le tournoi, je m'inquiète vraiment de cette frustration qui n'a pas cessé de monter au cours du mois.

Mai devait être le mois de la consolidation. Financièrement, on en est loin puisque je suis largement dans le rouge. Mais, en terme de jeu, par rapport aux seules données qui devraient réellement compter, c'est à dire la capacité à aller le plus loin possible et à valoriser au maximum une fois deep, ce fut le cas. Il a manqué certes un peu de réussite. Tout comme j'en avais eu plus que ma part en avril. Mais cela n'a, en réalité, aucune importance.

Et ce sera mon objectif principal pour juin : savoir terminer 15ème comme 354ème. Ça peut sembler paradoxal. Mais je pense que franchir le prochain palier de jeu passe par cet "exercice" contre-intuitif.

En attendant, ce sera tout ce kipik qui en a déjà fait bien des tartines pour aujourd'hui

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