Moins de variance, premières respirations


Marrée de commentaires après le dernier post. Je ne vais pas revenir sur tous et me contenter d'un laconique : on a les coms qu'on mérite.

Ceci dit, dans la masse de conneries, il y a aussi de bons coms. Ceux sur mes défauts (passés ou actuels) sont relativement corrects. Je le sais parfaitement. J'en ai corrigé, ou au moins essayé, un bon paquet. Mais il y a un fossé entre s'en rendre compte et réussir à se corriger. Lieu commun, certainement. Il y a aussi une différence entre s'en rendre compte à temps et le réaliser trop tard. Le second cas est évidemment le plus courant.

Si je devais refaire les choses, je les ferais évidemment différemment. Enfin, je sais que je devrais les faire différemment...


Ça reste un vain débat. Ce qui est fait est fait. Et, franchement, c'est pas ce que j'ai en tête en ce moment. Pour l'heure, la question est de repartir d'une bankroll qui ressemble à un deposit de smicard (no offense, j'en suis un aussi). en sachant qu'il va falloir vivre dessus.

Comme quoi, même en ayant connaissance des erreurs passées, on ne peut pas forcément les éviter...



Pour l'heure, mes journées sont un mix entre MTT micro buy-ins et SNG.

Carlit est venu il y a peu discuter sur un MTT avec une idée qui m'a semblé absurde : jouer en SNG et en jouer peu à la fois. Autant je conçois l'intérêt du premier argument, les SNG étant clairement la façon la plus évidente de monter une BR. Autant le second, en jouer peu, m'a d'abord fait penser "ok, encore un imbécile" ;)

Mais, comme toutes les idées cons, elle valait la peine d'être testée.


Et, finalement, c'est pas si con que ça en a l'air. Pas forcément pour les raisons de départ mais pouvoir me focus sur seulement quelques tables m'a fait le plus grand bien mentalement. En fait, j'ai réalisé qu'enchaîner les buy-ins en MTT dans l'attente d'un good run qui permettrait d'optimiser un bon résultat était surtout en train de "gentiment" optimiser mon tilt.

D'une, car ce good run ne venait pas.

Mais, surtout, car mon tilt m'empêche d'optimiser le good run. Et c'est pas fini vu que, hier, j'ai encore totalement vendangé mon meilleur run en bulle de TF. Deux mains de suite totalement inexplicables et inexcusables.

C'est pas nouveau. Je sais parfaitement que, en tilt, le bouton CALL m'est irrésistible. Plus le tilt est fort, plus le bet adverse est gros, plus le CALL est irrésistible.


Du coup, en SNG, où le call est quasiment interdit, je suis nettement plus à l'aise. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin en ce moment : renforcer l'automatisme "call is bad". Tant que mon cerveau regardera le bouton CALL avec autant d'illusions, je serai incapable de perfer en MTT (et en CG, obv).

C'est pas plus compliqué que ça.


Reste à ajouter un peu de volume en SNG car, évidemment, c'est pas avec 20/jour que je remonterai la pente (enfin, pas à un rythme suffisant pour couvrir mes prélèvements). Mais ça m'aura au moins permis de mettre clairement le doigt sur ce qui allait le moins dans mon jeu, de prendre un peu de recul et de revenir à des choses plus simples.

Car j'ai aussi beaucoup de mal à rester simple. Et, ça, en MTT micro/small, c'est un des pires leaks possibles (yep, ça valide totalement certaines remarques quant à mes difficultés actuelles à être gagnant ne serait-ce que sur des MTT 2€...).

Enchaîner (pépère) les SNG ces derniers jours m'a surtout obligé à accepter la réalité : j'ai plus de BR, mon edge est totalement détruit par le tilt, il faut tout reprendre à zéro. Mon ego n'y arrive juste pas en enchaînant les MTT sur lesquels je ne servais à rien vu le tilt. C'est clairement pas en faisant la course à la perf que je remonterai. Dont acte.

Faisons donc simple. Enchaîner les SNG. Même sans mass tabler. Mais en me forçant à bien jouer chacun, à prendre les bonnes décisions encore et encore. Réapprendre à bien jouer, finalement.

Ce sera le programme de la semaine. On verra bien ensuite où j'en serai. De toute façon, je n'ai pas réellement de visibilité à long terme...


Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui


PS : à propos du QJ open shové à 10bb dans le Classico. Pas fan en général. Ici, un peu obligé par la dynamique générale de la table. Plusieurs joueurs super loose à droite et des big stacks à gauche = pas de spots d'open shove en late position. Sur une structure plus lente, on pourrait sans problème envisager de laisser passer un tour de blinds. Sur ce MTT, la structure est un poil rapide. Me semble mieux, tous ces facteurs réunis, d'opter pour un open shove light en EP. QJ est exploitable et loin d'être optimal. Mais ça reste imo un des meilleurs choix possibles.

PPS : yep, les 10€ sont hors de mes limites. Mais le Classico est tellement soft que faire une entorse à Kelly sur ce MTT me semble raisonnable. Ceci dit, c'est pas la seule que j'ai faite la semaine passée. Tout en sachant que c'était "mal". Mais ne pas pouvoir jouer au moins les 10 était une étape que mon ego refusait de franchir. C'est bon, problème réglé (à temps j'espère).

Au bord, juste au bord mais pas tout à fait


Une semaine plus tard, rien de neuf. Rien de mieux.

Croyez bien que ce serait avec le plus grand plaisir que je donnerais des nouvelles, les lois cosmiques régissant les blogs poker allant généralement à contre-sens de celles de la presse (on parle plus de ses perfs que des échecs; ce qui n'a rien de surprenant, finalement, dans un univers où la mauvaise nouvelle est la norme).

Tous mes deep runs se terminent en mains de l'espace. Quatre m'ont particulièrement marqué :

TF wina, 6 left, situation parfaite avec le 2nd stack, le CL à droite et les stacks "martyrisables" à gauche. CL OR, je flat 66. Flop Q6X, very easy game contre TP pour 80% des jetons en jeu. oopa, nice runner runner sir...

1/2 wina, j'OR AA, deux calls. Flop tout vide, je shove et suis payé par K9, no pair no draw. easy game :D oopa...

Deep sur PS, un fish raise, la baleine de la table call. Je 3bet mon AQ et suis payé oop par la baleine. Q56, il donk, je raise, il call. Turn T, baleine shove 3 fois le pot. Snap et j'améliore même en deux paires river... qui me font perdre (mais si, c'est facile de deviner sa main. Ne tenez juste pas compte de préflop/flop...)

Deep sur wina. Random OR en MP, BU flat, je 3bet lourdement mon KK en SB. Payé deux fois (what else ?). Flop anecdotique, je cbet, OR fold et BU shove sans vraiment de fold equity. OK, you got me, you got me. Ah bon non, BU a 56, no pair, no draw sur un board avec 3 overs... (6-6 mwahahahaha)


Je pourrais continuer la liste quasiment sans fin. Mes busto du moment sont tellement ridicules qu'il ne me viendrait pas à l'idée de me plaindre de perdre un flip :D


La chose importante, la seule, c'est qu'aux petits buy-ins où j'évolue en ce moment, on trouve même en late game des situations absurdes où "l'adversité" fait tout pour vous donner son stack. La variance fait le reste. Même si, pour le moment, j'ai un peu l'impression que le poste est occupé par Constance Dantonq.

Rien de grave, on va quand même pas se plaindre que des joueurs nous donnent leur tapis avec entre 5 et 10% d'équité, non ?


En l'occurence, si. Au rythme où vont les choses, je ne verrai pas la fin de cette série comique. Mon espérance de survie est tombée sous la semaine. Et je n'ai absolument aucune idée de comment m'en sortir à moins que, enfin, Lady Variance reprenne son poste (mais dégage, Constance de merde!).


Certains ont suggéré de prendre un taffe "à côté". Je rappelle à toutes fins utiles que je suis un ex-publicitaire. Et qu'on devient généralement publicitaire car on ne sait rien faire (non non, ce n'est pas une légende urbaine). Quant à y retourner, ce n'est plus réellement une option. La chose aurait pu s'envisager il y a quelques années. Mais plus maintenant.

Quoi qu'il en soit, j'ai déjà un métier. Et plutôt un métier prenant. Mais un métier que j'adore. Que les choses soient tendues (lol) entre lui et moi en ce moment n'y change rien. J'irai au bout. Vaincre ou mourir.


Si quelqu'un a une offre à faire, qu'il se manifeste. Je sais écrire. C'est à peu près tout. Mais je sais écrire efficace. Et adaptatif. Ah! je dispose aussi d'une solide maîtrise de la théorie du jeu. Un bon début de CV, ma foi...


Discuté aussi dans la semaine de deux ou trois offres de stacking mais rien de concret. A croire qu'un gars qui se broke alors que le poker n'a jamais été aussi facile n'inspire pas confiance. tss tss ;)

Au point où j'en suis, je prendrais quasiment n'importe quoi. Il me reste en gros une semaine pour... trouver le moyen de survivre un peu plus longtemps.

Ca a l'avantage d'être simple.

En contrepartie, c'est évidemment pas simple à vivre. Ni, évidemment, des conditions optimales pour jouer. Mais, finalement, une fois lancé dans ma session de MTT, ça n'est pas quelque chose auquel je pense. Je serais totalement incapable de jouer en Cash en l'état, ça, c'est certain. Mais, en MTT, une fois en immersion, c'est oublié. Les pensées obscures refont surface une fois la session terminée. Et les heures qui suivent sont douloureuses.

Et puis, je suis bien secondé par l'immense majorité de mes adversaires. Je ne comprend rien à ce qu'ils font mais ils font de leur mieux pour aider à renflouer le navire. Celui-ci est juste tellement submergé que ça ne suffit pas, il me manque le temps de laisser la variance faire son office.


Si vous avez un job à proposer: proposez!

Si vous avez de l'argent à investir: soignez votre karma, pensez à moi!!

Si vous générez des nombres aléatoires: oublie-moi quelques temps, fdp!!!


Sur ce, il est 15h30. L'heure de se lancer pour une nouvelle aventure d'un tour d'horloge au pays merveilleux des dindons. Les journées sont longues quand on est broke. Ca évite au moins de trop gamberger.

Ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui

Miettes

(Après plantage de blogger.com, ceux-ci sont repartis sans les publications du 12/05. Je le reposte donc tel quel)

C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ma bankroll. Si bankroll signifie encore réellement quelque chose.

Le break even en avril se révèle financièrement plus douloureux que prévu. Mai a commencé en bad run à -2 caves toutes les 1000 mains (et surtout -4 sous l'EV, belle constance). Et ça a méchamment tilté dimanche, j'ai craqué.

Ma BR est donc actuellement au plus bas depuis 3 ans.


Je ressentais bien la pression financière depuis un moment, le besoin de faire du résultat qui nous amène à prendre de (très) mauvaises décisions. Là, il m'a complètement submergé, le cerveau ne voyant plus que le gros pot qu'il pourrait gagner. Loto style. Et chaque perte entraînant le bouton Fold un peu plus loin encore de la souris.

Or, au loto, on perd. Au poker aussi quand on n'est plus capable de savoir si on est à 20 ou 80% tellement on focus juste sur les 2 caves au milieu. Et qu'on call parce que, bordel, il va bien falloir gagner un jour!


My bad. Je me suis coincé moi-même entre une bankroll trop faible et des besoins trop élevés. J'aurais dû move down depuis quelques temps. Malheureusement, move down alors qu'on ne parvient pas (vraiment) à vivre de la limite où on joue (il s'agit pas d'être gagnant, hein, mais de battre le rake + ses propres prélèvements)...

L'équilibre était très instable mais, volume et winrate allant en augmentant, je me sentais assez optimiste. En tout cas en bonne voie.

Le problème de ce genre de compromis instable, c'est qu'au moindre grain de sable, tout s'effondre. Première alerte avec le massive tilt lié aux SCOOPs. Même en rattrappant les dégats, j'ai juste gagné un mois... et perdu encore en solidité un cashout plus tard.

A partir du moment où on regarde ses jetons comme de l'argent, il devient impossible de jouer son A-game. J'ai commencé à les voir comme des trésors nationaux et même un B-Game est devenu difficile.



Une fois la poussière retombée, ne reste donc que quelques miettes. Faute d'aucun réel plan B, il va falloir faire avec. Je ne sais même pas si c'est réellement possible en l'état actuel. Ca ajoute probablement à la beauté du défi ;)


A mon grand regret, il me faut donc renoncer au cash game. Pour lancer une opération "last chance" en grindant les MTT low buy-ins. En arrêtant enfin de prendre systématiquement un 2-outer en fin de MTT, c'est encore ma meilleure chance de remonter à un niveau de BR qui permette un minimum de liberté.

Car le plus étonnant, c'est que le moral est toujours bon. Je devrais être anéanti à l'idée d'avoir la BR d'un joueur de NL10 (quasiment pas d'exagération). Ou de ne pas avoir idée de comment je vivrai le mois prochain. Mais je suis conscient des énormes progrès réalisés les derniers mois et, en même temps, mon tracker me confirme dans l'idée que tout va bien (et, non, mon tracker n'a rien d'un éternel optimiste, loin de là). On devrait pouvoir "ajouter" à nos trackers ce qu'on cashout...


Donc, depuis ce week-end, ça grind les MTT. Les bouses. Rien de notable mais, déjà, je ne perd plus (ou tellement peu que c'est anecdotique).

La pression du besoin de résultat est bien sûr toujours aussi forte mais, en MTT, c'est nettement moins un problème. C'est une chose que de faire un bad call avec top 2 quand tout nous dit que vilain a mieux, c'en est une autre que de reshove une poubelle pour jouer la gagne. La première est potentiellement un massive leak, la seconde s'intègre assez bien à la stratégie générale d'un tournoi. De même, si j'ai tendance à être un peu loose en CG, je suis généralement très nitty en MTT. Le tilt est donc moins négatif en donkaments (il aurait même plutôt des effets positifs).

De toute façon, pas des milliards de choix : jouer en NL10 ou grinder des MTT. J'ai déjà un mal de chien à regarder sérieusement les sommes en jeu en NL50 alors en 10...

Tant pis pour l'objectif de monter une BR suffisante pour aller écumer Vegas en juin. Je me fixe à la place un objectif tout aussi motivant : ne pas terminer sous un pont.



Je sais que ce post va paraître inconscient. Il l'est certainement. Je ne tiens pas, par contre, à laisser croire que je suis désespéré. La bankroll l'est. Mais pas le joueur. Je vis mon second brokage avec bien moins de désespoir que le premier. De fait, c'est même l'opposé. Le premier m'avait anéanti. Celui en cours... il me donne presque envie de me marrer. Désolé pour les haineux, il va encore falloir attendre un peu avant de se réjouir (ok, 2-3 semaines, vous tiendrez bien jusque là?).

Plus possible de s'en remettre au tournoi suivant car il y aura de moins en moins de suivants : je n'ai plus d'autre choix que de jouer chaque situation en prenant la bonne décision. Bonne idée, il paraît que c'est comme ça qu'on gagne ;)

Wish me luck, ce serait le moment parfait pour runner tellement g00t que même Jésus s'écrierait "One Time!!!!"


Et ce sera tout ce kipik "pas mort car il bande encore" pour aujourd'hui

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Envoyé par kipik dans tout ce kipik le 5/09/2011 05:23:00 PM

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