L'homme. La machine. Et le kipik.

Toujours très peu de contenu en ce mois de décembre. Croyez bien que cela m'ennuie encore plus que vous. Mais c'est le signe que ça bosse. Plus de temps aux tables de poker qu'à analyser.

A ce sujet, une question intéressante dans les commentaires : peut-on vivre en jouant en NL50 ?

Non, mais, vous rêvez, ou quoi ? Évidemment que non, c'est juste impossible. Je prolonge certes un peu mon séjour sur les NL50 mais c'est uniquement dans le but de minimiser les risques pour remettre à flot cette bon dieu de bankroll toujours trop juste.

J'arrive à tenir un taux horaire de folie, donc j'en profite. Mais c'est, bien sûr, au détriment du temps passé. Il y a deux semaines, j'ai ainsi du demander au créateur de EverestTracker d'augmenter les limites de taille des fichiers de hand history... mes sessions de 12/16 heures ne passaient pas. Et ça, évidemment, c'est un rythme intenable à long terme. Ça l'est en tout cas pour moi. Et j'espère que ça l'est pour la majorité vu que ça laisse peu de place pour le reste. Même aller pisser doit se faire en courant !


soui pas ouné machine. Je ne suis qu'un être humain avec d'autres buts dans la vie que de s'endormir et se réveiller avec la souris à la main. On peut très certainement gagner sa vie en multitablant les NL50 douze heures par jour. Mais quelle vie de merde! Pour autant, je connais quelques joueurs qui vivent en grindant les limit HE $1/$2. Et qui le font depuis des années. Tous les jours. Toujours fidèles au poste. Je ne sais pas comment ils y arrivent. Et je ne les envie pas.

J'envie par contre leur discipline. Leur capacité de résistance aux milliers de badbeats encaissés chaque mois sans que ça ne perturbe en rien leur jeu. Ces gars sont des machines. Moi, il m'arrive encore assez fréquemment de mal réagir. De partir en vrille. Et, vu que je suis un peu sous pression en ce moment, mieux vaut prolonger un peu le séjour en NL50. Pour ne remonter que lorsque je serai réellement détendu. L'objectif, pour l'instant, est de retrouver la confiance et remonter une bankroll suffisante pour attaquer 2008. C'est pas le pied. Mais je devrais y arriver.


En parallèle, je limite mes tournois à des sessions de $4.40-180 joueurs histoire de travailler un peu le jeu à la bulle et en approche de table finale. J'ai d'ailleurs tenté d'enregistrer deux de ces sessions en live comme on me l'avait demandé. Hélas, ce sont à chaque fois de mauvaises sessions. Difficile de dire pour l'instant s'il y a quelque chose d'intéressant à en retirer (même si j'en ai une enregistrée en duo avec un pote qui ne doit pas être mal du tout... malgré trois bulles sur 6 tournois). Pas assez de temps libre pour m'y plonger. On verra ça en janvier...

Et ce sera tout ce kipik... pour l'année probablement. A moins d'une improbable actualité, vu l'absence de tournois joués en ce moment, je vous donne rendez-vous en 2008.

Coucou de la mine

Comme je l'avais dit dans le post précédent, retour au CG depuis une dizaine de jours. C'est chiant mais je n'ai guère le choix si je veux éviter de me retrouver dans la même situation que l'année dernière. Cette fois-ci, je prend les devants histoire de ne pas se réveiller dans quelques semaines avec une BR entre $1000 et $2000 et une pression insurmontable sur les épaules. C'est encore plus chiant de le faire en NL50 où les joueurs donnent envie de se cogner la tête contre les murs mais je m'oblige à une gestion de bankroll hyper stricte et une prise de risques minimale.

On va la jouer fanfaron mais les choses se passent donc plutôt bien (NL50 sur Everest, hein). Et je n'ai plus vraiment de raisons, même en étant un maniaque niveau gestion de BR, de ne pas remonter en NL100. Ou ma santé mentale pourrait bien prendre une claque ;)

Pour autant, ces longues heures passées à jouer en cash me font toujours autant l'effet d'une contrainte. Un jour, je comprendrai peut-être ce qui fait que je n'y prend aucun plaisir. Pour l'heure, je me contente de penser à faire plaisir à ma bankroll en essayant de me contenir à un jeu raisonnable agrémenté de calls tendancieux sur les inévitables shortstacks qui polluent toute table d'Everest. Un peu de piment pour pas trop cher. Donkeys.


A côté de ça, je tente de me mettre un peu aux SNG. Je lance en général une petite session de quatre $22 sur PS pour commencer la journée. Parce que j'essaie aussi de trouver un rythme plus stable. Plus "organisé". Et aussi car c'est le meilleur exercice pour travailler le jeu en fin de tournoi... qu'on ne travaille certainement jamais assez. Pas de grosse performance pour l'instant, je suis tout juste à jeu mais l'objectif n'est pas financier. Vivre en jouant des SNG $22 serait de toute façon impossible à moins d'atteindre un volume joué de folie que je ne tiendrais jamais. C'est donc plus ma petite heure de "travail personnel" quotidienne.


Évidemment, tout cela laisse peu de places pour jouer en tournoi. J'ai dû à tout casser en jouer une douzaine en une semaine. Et sans rien de vraiment notable à la clé : un peu d'ITM, un hu sur le "SNG" en lim O8 du clubpoker et une table finale sur le tournoi pokerxfactor. Pas vraiment un tournoi intéressant financièrement (500+ joueurs, $5) mais qui me tenait un peu à coeur après avoir sauté lors de celui de novembre sur une main ignoble. Ça c'est bien mieux passé ce mois-ci... au moins jusqu'à la main finale qui est une catastrophe. Je suppose que ce genre de main doit arriver à chacun de nous de temps en temps... et je suis plutôt content que ça arrive sur ce tournoi plutôt que sur un $55 ou $11+R. Mais c'est bien parce qu'il faut trouver du positif quelque part. J'ai honte de cette main. Je ne la comprend pas moi-même. Et c'est d'autant plus dommage que le reste du tournoi fut plutôt de bonne tenue.

Du coup, je vous ai tout de même réalisé une petite vidéo. Il y a quelques mains intéressantes dedans. Et c'est surtout un des rares tournois à 1500 jetons que je joue, autant en profiter pour expliquer quelques une des différences que cela crée, à mon avis, par rapport à un tournoi à 3000 jetons.

Et comme j'ai bien écouté vos conseils, la vidéo est cette fois en xvid. Et même compressée en .rar. Pour les amateurs, c'est ici : http://www.megaupload.com/?d=DN5GC82L


Et voila pour l'essentiel. J'essaie de me remettre tant bien que mal de novembre que j'ai sabordé. Et du début de décembre qui suivait la même voie. L'hémorragie semble stoppée. Et le mois se dirige au moins vers une issue positive. Reste encore à en faire un "gros" mois pour oublier le précédent. Au moins l'essentiel est-il fait, je n'aurai finalement pas "trop" pioché dans la bankroll et devrais pouvoir attaquer 2008 dans de bonnes conditions. Reste dix jours pour ne pas me saborder... je devrais en être capable ;)

Et, in fine, peut-être ressortira-til du bon de cette "mauvaise passe" (un peu courte pour être une vraie mauvaise passe... disons plutôt "grosse alerte") ? Si ça peut m'amener à donner plus de place au cash games et à mieux organiser mon emploi du temps (qui, pour l'instant, était surtout "enchaîne tous les tournois qui se présentent jusqu'à épuisement"... pas vraiment idéal, lol), je ne pourrai que mieux m'en porter.

Le seul grand perdant serait donc ce blog vu que je manque de temps pour actualiser. Difficile, quand l'essentiel de son temps est consacré au cash, de faire autre chose à côté. Vous m'en excuserez -ou pas- mais, comme qui dirait, y'avait urgence !

Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui

Contre/Avec (History Repeating part 2)

Que s'est-il passé l'an dernier après mon bad run en tournoi puis cagoulage en live ? Je me suis explosé en cash game online, encaissant mal la succession (inévitable) de badbeats et partant en tilt complet jusqu'à une superbe session de limit hold'em où j'avais lâche en quelques heures ce qui est normalement considéré comme la bankroll suffisante pour jouer tranquille...

Et bien, vous savez quoi ? J'ai fait la même hier. Après un mauvais Sunday Million (très très peu de jeu mais surtout deux belles occasions loupées, donkey!), direction la NL50. J'ouvre quatre tables et en avant !... pour se retrouver à 5h du mat à -16 caves... J'avais pourtant l'impression de bien jouer. D'être bien agressif. Mais quelle déchatte ! Aucune main qui tient, la pression qui monte, monte, monte... et le tilt qui s'installe bien confortablement.

Mais l'expérience a porté ses fruits. On respire. On respire encore. Il n'y a pas de malédiction. Il n'y a pas de déchatte. On ouvre les yeux. Si ça ne marche pas, c'est qu'on fait quelque chose de mal.

So... plus de reload sur les deux tables en bas de l'écran. On se concentre sur les deux du haut et on ferme les deux "abandonnées" dès qu'on tombe à $0 (et hop, -18 caves). Et on se pose les bonnes questions.

16h plus tard, les caves perdues sont retrouvées. Enfin, presque, faute d'une réserve de cigarettes suffisante, je me suis arrêté à -2 caves et ai dû me contraindre à manger/dormir.

Je ne sais pas réellement ce qui a failli causer ce naufrage en règle. Peut-être la pression financière. Peut-être un flagrant manque de pratique ces derniers temps. Ou juste le fait que le jeu en tournoi a profondément modifié mon approche. Voire les trois. Ou toute autre raison. Je ne le saurai probablement jamais.

Mais ce n'est pas grave. L'important est de s'être rappelé d'une petite causette que j'avais eu avec un autre joueur qui nous avait amenés à cette conclusion : en tournoi, on joue "contre". Contre la structure. Contre le manque de jeu. Contre les tireurs. Contre soi-même. Contre la fatigue. Contre le risque. Contre l'envie de ne pas prendre de risques (en FT, quand les échelles de paiement vous paralysent). Alors qu'en cash game, on joue "avec". Avec ce qui vient. Avec des tireurs qui perdent de l'argent à long terme. Avec la fatigue de ses adversaires dont les erreurs, quoi qu'il vous en coûte sur le moment, restent 100% à votre avantage. Avec des risques (raisonnables et calculés). Avec les mauvaises habitudes de ses adversaires qu'on va pouvoir exploiter réellement; etc etc etc...

Et finalement, une conclusion s'impose : si j'ai perdu autant en début de session, c'est que je jouais très mal. Parce que je jouais contre la table. Si vous n'arrêtez pas de prendre des baffes en jouant en 35/25 (pour les moins "éduqués" d'entre vous ;), 35/25= je joue 35% de mes mains, 25% en relance préflop), c'est très certainement que jouer en 35/25 ne convient pas à votre/vos tables. Pour l'anecdote, j'étais même au-dessus de ces stats, en fait...


Le problème est qu'il n'est jamais très facile de changer radicalement de style. En particulier en cours de jeu. Et surtout quand on s'enfonce dans une "tunnel" perdant. Putains de spirales. Et ça empire avec le problème d'ego abordé dans le précédent post : on est tellement meilleur que le reste de la table qu'il est naturel qu'on impose sa puissance, non ? Ben, non. En premier lieu car "on" n'est pas à ce point supérieur (si "on" l'est). Ensuite car le meilleur moyen d'utiliser cette supériorité est en laissant jouer ses adversaires. Plus on est supérieur à son adversaire, plus on a intérêt à jouer avec.

Contre/Avec. En tournoi, vous devez imposer votre main. Et la gagner le plus vite possible. Car le gain, du fait de la structure, est toujours suffisant relativement à son tapis. Même si ce n'est que les blinds et ante. On joue contre. Et plus on joue contre, mieux on se porte. En cash game, la logique est différente. On veut un ou des adversaires. On veut qu'ils laissent le maximum d'argent sur chaque main (ça ne veut bien sûr pas dire que je conseille ici de jouer passivement ou toujours dans l'optique de jouer une cave. Il faut toujours savoir arrêter certains coups rapidement. Ou tenter de garder le pot petit dans certains autres. Mais l'idée générale est de maximiser le profit là où, en tournoi, même un profit minimal peut être satisfaisant). On doit donc chercher à jouer avec eux pour leur faire commettre un maximum d'erreurs.

Trop de tournois m'avait fait perdre mon jeu en cash games. Qui était beaucoup trop axé sur le préflop. Beaucoup trop agressif (pour de la NL50 en tout cas). Et pas du tout assez sur le flop et le turn. Sur l'incitation à commettre des erreurs. Et mon jeu n'avait plus rien à voir avec ce qu'il était il y a quelques mois.


Il y a quasiment un an, j'avais joué avec un pote, aujourd'hui passé croupier, un long week-end de poker à Paris. Et son jeu très LAG (loose agressive) fonctionnait assez mal sur les tables à 30€. Alors que la stratégie que j'avais adoptée, plus passive, plus douce, faisait merveille. J'ai beaucoup repensé à ce week-end cette nuit. Parce que le jeu que je jouais était devenu le même que celui que pratiquait mon pote à ce moment. Dans l'absolu, c'est très certainement un bien meilleur poker. Mais, dans la pratique, il ne fonctionne pas sur les tables à low buy-in. Car il oblige à beaucoup trop bluffer sur des tables où les adversaires ont beaucoup trop tendance à payer. A s'accrocher au potentiel de leur main; aussi maigre soit-il. Dommage que je ne m'en soit pas rappelé il y a une semaine à l'ACF...


Ce sera donc mon conseil du jour : demandez-vous en permanence si vous devez jouer avec. Ou contre.

Cela ne veut pas dire qu'il faille être passif en cash games. Il y a toujours autant d'intérêt à être agressif. A relancer des connecteurs assortis par exemple. A surelancer un peu light. A attaquer en position avec un hand range assez large. A protéger ses mains et attaquer ses tirages le plus souvent. A jouer ses mains gagnantes fortement. Et ainsi de suite. Mais il faut aussi laisser un peu jouer ses adversaires. Limper plus qu'il est généralement conseillé. Notamment en premier de parole (je ne parle ici que de tables à 6 joueurs). Ou au SB quand tout le monde a foldé. Et même au bouton de temps en temps si le BB est particulièrement faible. Mais c'est surtout dans le jeu postflop que la différence doit être la plus grande. Si le raise préflop-continuation bet doit toujours être la base de votre jeu, ça ne doit pas être un move systématique. Il faut aussi laisser assez d'espace à ses adversaires pour qu'ils puissent commettre des erreurs... et mieux les punir derrière ;)


Et je suis désolé si tout cela est une évidence pour vous. En écrivant ces lignes, je me fais l'impression de réinventer la roue. Et je vais arrêter là car il me semble sombrer dans le banal. Pas ma faute si je réapprend le jeu en cash game. Mais si ça peut aider certains à arriver un peu plus vite à un dosage agression/permission plus efficace, j'aurai au moins servi à quelque chose dans ma vie :)

En passant, j'ai une énorme envie de réaliser une vidéo en "live". Pas que je pense être le meilleur pour le faire. Mais juste parce que mon "style" (qui revient à fond, yipeeeeeeeee!) est assez différent des vidéos (d'experts, ceux-là) que j'ai pu voir pour l'instant. On verra bien...

Et ce sera tout ce kipik qui repart bosser pour aujourd'hui.

History Repeating

Je ne m'en lasse pas de ce morceau...
Je ne me lasse jamais non plus de toujours faire les mêmes conneries en plusieurs exemplaires. Je suis le Rank Xerox de la connerie.

Désolé, donc, pour cette longue semaine sans update. Mais je n'avais vraiment pas le coeur à ça. Vous l'aurez compris, ce second week-end parisien ne s'est pas bien passé :

Un 50+R catastrophique où je vais perdre 5 coinflips la seconde heure, gagner une seule main en 90mn comme la semaine précédente (cette fois avec 45s contre KK) et terminer encore une fois dans les 40-50.

Une très belle session de cash game entre vendredi soir et samedi soir. Avec, notamment, la possibilité de jouer avec une joueuse très intéressante, probablement LE joueur le plus agressif qu'il m'ait été donné de voir. Bon, à mon sens, elle est en fait trop agressive, ne sachant jamais mettre les freins. Mais qu'est-ce que j'adore ça quand en face ça remue (j'y reviendrai plus tard).

Un 100€ Club Poker bizarre le dimanche, où j'ai eu un rush de cartes de malade pendant la première heure pour sauter avec QQ contre un KK sous-mariné faute de savoir jouer. Merci...

Et une nuit de cash game que j'aurais mieux fait d'éviter. Je l'ai su avant même de commencer à jouer. L'envie n'y était pas. Et j'ai beau avoir fait trois tables, aucune ne me convenait réellement. Si on ajoute à ça un léger manque de réussite (et non, je ne cherche pas d'excuse, j'ai surtout mal joué), un mec complètement bourré et insupportable que je n'ai jamais été en mesure de pouvoir attrapper de toute la nuit (et, non, personne ne souhaite virer un mec bourré insupportable d'une table de poker)... on a tous les ingrédients d'une bonne cagoule.

Exactement la même que l'an dernier. Exactement dans les mêmes circonstances. Juste un con bourré en plus pour ajouter encore un doigt de frustration là où ça fait bien mal. Un air de déjà-vu qui ne fait pas mal qu'au cul. Croyez-moi. Les deux fois un dimanche de tournoi ClubPoker (ce qui donne souvent des tables de CG peu agréables à jouer, pas assez "actives" à mon goût). Les deux fois après un excellent mois online suivi d'un mois catastrophique. Les deux fois après une longue période de totale déchatte online.

On revient un an en arrière. Pile poil. Car, online, autant octobre avait été excellent (mon premier mois à plus de 6000). Autant novembre a été cauchemardesque (mon pire mois de l'année... qui en compatit pourtant déjà quelques très beau). Et mon temps de réponse pour m'adapter n'a pas été top top (sic). Quand à décembre... il ne s'annonce guère meilleur. J'attend encore de gagner un coinflip ce mois-ci (un seul en général par tournoi...).

La différence avec il y a un an vient de la mise en place plus rapide d'un plan drastique de remontée. Cette semaine fut donc cash game à fond. Avec juste quelques petits tournois (sur WAM principalement vu la faiblesse du field. Mais, là aussi, quand on ne gagne par QQ vs QJs ou KK vs J9, c'est pas gagné). C'est la clé, je le sais. Il faut juste que je m'y mette quels que soient mes réticences. Mes griefs. Et c'est d'autant plus inexplicable qu'une fois assis devant mes quatre tables sur Everest (taux "horaire" imbattable, toujours entre 10 et 15BB/100 mains en NL50, je repasserai en NL100 d'ici une ou deux semaines), impossible de m'en décrocher. Mais, même ainsi, même vu "l'urgence" de la situation, j'ai un mal fou à ne pas ouvrir PS/tournois avant Everest/CG. Je dois vraiment être très très con...

Autre problème à résoudre : si je suis capable de très très bien jouer (tout étant relatif) quand j'ai des adversaires intéressants en face -comme samedi dernier, par exemple, très concentré, très bonne lecture des mains (pourtant pas facile sur un super LAG) et jolis moves en réponse-, autant je joue comme une burne infâme quand la table me saoûle à force d'être passive, setmining, nits, etc. Exemple typique dimanche dernier (même s'il y avait au moins un très bon candidat à la table, faut pas non plus exagérer. Mais il n'était apparemment guère en veine/forme non plus). Alors que ces joueurs sont pourtant extrêmement faciles à lire, je me laisse beaucoup trop aller et finit par presque ne plus en tenir compte en multibliant les lo(o)se calls à répétition.

Mais probablement ces deux problèmes n'en sont-ils qu'un qui m'amène à préférer les tournois où l'opposition est plus forte en moyenne (en rapport au niveau où j'évolue. Il est bien évident que pour un regular des grosses tables de cash game, ce genre de phrase serait un non-sens complet). Disons que, en tournoi, la structure est déjà un adversaire motivant. Alors qu'en cash games, en NL50 ou 100, on peut ne rien trouver du tout en face. Et, oui, je sais, c'est irrationnel, rien de tel qu'une table sans répondant. Mais, faute d'opposition, l'ego prend vite le pas sur le reste du cerveau. Quand on commence à penser à chaque main qu'on ne joue pas "nice hand, donkey", on n'est pas loin de la merde. Si on n'a pas déjà les deux pieds fermement enfoncés dedans...


Ah! et il faut aussi que j'apprenne à ne pas reperdre aussi vite en tournois ce que je gagne les rares fois où je touche gros. Et, ça, c'est probablement ce qui peut m'amener à donner au cash game la place qu'il mérite dans mon emploi du temps : je ne sais pas gérer mes gains de tournoi. Voila, c'est dit. JE NE SAIS PAS GERER MES GAINS DE TOURNOI !!! Je pense en perdre un quart rien que dans la semaine qui suit en jouant des tournois que je ne devrais pas jouer (buy-in trop élevé, pas la motivation/fraîcheur, déjà trop de tournois en cours etc etc etc). Ou en jouant comme un manche cause i'm the king of the world, baby. Le coup de boost, tant financier que moral, que chaque bonne perf procure m'est fatal. Un comble.


Du coup, probablement pas des masses de posts dans les semaines à venir. Je vais tenter la carte Sunday Million ce soir. Mais, à part ça, quelques $54 sur WAM, de petits rebuys sur PS et...

J'allais oublier : la bonne nouvelle de la semaine (vous attendez pas pas à de l'énorme, j'ai dû creuser loin pour en trouver une bonne). J'arrive enfin à pouvoir ouvrir de nouveau mon compte PartyPoker (enfin, Empire mais c'est pareil) et, là, surprise : $6 oubliés sur mon compte. Un coup d'oeil dans le lobby pour voir qu'un $6 limit HE commence et... Table Finale pour papa. weeeeeeeeeeeeee!!!!!!!! $40 de gagné, la classe. LOL. Renouvelé hier, mais seulement dans les places payées, pffff

et donc, peut-être, le $6 HE de PP (lol, je déconne, faut vite que je vire cette "fortune" de là)... il ne faudra pas compter beaucoup me voir sur des tournois les 15 jours à venir. Peut-être des SNG $22 de PS que j'ai trouvé plutôt softs. A voir...

Dommage pour l'ACF et les EFOP où je comptais bien jouer les PLO8 et HORSE (au moins). Mais ce n'est clairement plus du tout d'actualité :(


Enfin, je dis ça et puis je vais gagner le $215 ce soir. Et toutes ces bonnes résolutions n'auront tenu que quelques heures ;)


Et ce sera tout ce kipik, prêt pour un long dimanche de grindage, pour aujourd'hui

Home Sweet Home

De retour hier. Mais je me suis offert une grosse nuit de 24h pour récupérer. Car ce week-end à l'ACF ne fut pas de tout repos...

Tout commence vendredi 18h. Quasiment pas de liste d'attente, je me retrouve sur une table toute molle où je prends dès la première main l'offensive. Une heure plus tard, le tapis a bien monté... mais je reperd tout juste avant que la table ne casse, pour installer le tournoi du soir, avec A6 sur un flop A69, A9 en face. Tant pis, je repars avec un superbe bénéfice de 18€... ça paiera au moins mon steak.

J'hésite beaucoup ensuite entre faire le 50€+rebuys ou attendre 2-3 heures que les tables de cash game ouvrent de nouveau. Et je me dis qu'on est en live, un 50 rebuy doit pouvoir se jouer très cool. Autrement dit, je craque même si ma bankroll me fait les gros yeux ;)

L'heure de rebuy se passe sans souci majeur, sans même avoir pris le rebuy d'entrée. Ce qui, d'ailleurs, n'est pas très malin mais je n'ai vraiment pas envie de m'exploser sur ce tournoi. Et je monte un tapis correct, mais sans plus, le second de la table. Hélas, la suite du tournoi ne sera pas de tout repos. J'isole avec A8s contre un short all-in avec Q7 qui trouve une quinte. Je perds un flip sur un autre short. Puis AK contre AQ. Et mon tapis commence à tirer la gueule. Je trouve une belle occasion quand un joueur très loose limp UTG, payé par une joueuse très weak et envoie la boîte avec KQ. Mais c'est bien sûr la première fois que madame ne va pas lâcher sa main et son A9 tient. Me reste 8BB. Et seulement 6 au retour du break. Je reprend un peu d'espoir an payant avec AT un gars qui s'amuse à envoyer tapis sur tapis depuis 20mn. Mais l'espoir n'est que de courte durée, un premier JJ ne tient pas contre KQ. Et un second 5mn plus tard scelle mon destin. Pas mon tournoi...

A peine le temps de quelques gorgées de bière plus tard avec loorent du club poker et on enchaîne une nouvelle table de cash game. Que je ne quitterai que 21h plus tard... après ma pire session ever. Pas de jeu. Du tout. Pendant des heures. Un maniac à ma droite très, très longtemps mais beaucoup de respect mutuel et on ne jouera quasiment jamais ensemble. Puis des flops toujours à côté (le clou doit être cinq blinds de suite où je reçois AK/AQ quand toute la table est rentrée pour voir des flops bas et connectés). Et aucune de mes belles mains ne résiste au flop. Une très belle épreuve de résistance. Que je passe sans problème en limitant les pertes à tout juste 400€.

Un gros dodo de 12h plus tard et on repart à l'assaut. Deux joueurs déjà joués la veille que je pense bien lire. Et un joueur aggro en position à ma droite (pas un maniaque, un joueur intelligent) sur qui je vais m'appuyer pour installer ma réputation, notamment en le relançant quasi systématiquement. Puis sur une jolie main :

il relance au bouton sur deux limpers et je call simplement cette une fois en petite blinde avec paire de Dix. Un limper plutôt shortstack suit et on trouve un flop Q78 (ou dans le genre). Je check, je vois que le limper est déjà prêt à jeter ses cartes, le relanceur mise assez faiblement, mon tapis part instantanément et il couche son TT. Je vais montrer aussi le mien histoire de l'énerver un peu mais il va presque tout de suite changer de place à la table.

Je vais toutefois continuer à jouer assez agressivement et monter un petit tapis à 500€. Mais qui va ensuite stagner plusieurs heures, mon problème étant d'avoir deux calling station sur ma gauche : un idiot qui paie n'importe quelle relance avec n'importe quoi. Et l'autre qui est le seul à me couvrir et ne sait pas lâcher postflop. Contraint, du coup, d'en revenir à un jeu plus basique. L'idiot finira par sauter, après tout de même quelques heures à enchaîner badbeat sur badbeat, me laissant enfin un peu d'espace dont je vais profiter pour reprendre le tapis perdu avant que la table ne passe, avec le petit matin, en mode gamble furieux. On resserre le jeu et, cette fois, je trouve quelques belles mains :

AT que je relance en fin de parole, surelancé par la BB. Le gars est très aggro (mais dans le bon sens du terme), sa surelance un peu faible, me laissant penser qu'il a en plus une belle main, et j'ai tout fait pour l'éviter la plupart du temps. Mais on voit tout de même le flop TQQ et je snap call (payer sans même réfléchir) son continuation bet pour le mettre vraiment au test au turn vu que, avec mon image, il ne devrait pas être serein de me voir payer. Le turn est une brique et il va mettre trois minutes avant de se décider finalement à miser quasiment le pot en s'interrogeant sur le fait que je puisse avoir une Dame. Nouveau snap call, essentiellement pour le contraindre à ne pas miser la rivière mais je me sens tranquille à moins qu'il ait JJ et je gagne assez facilement un joli pot.

Une de mes rares mains jouées sans la position (l'autre doit être un KQ dans un pot non relancé où j'ai check-call trois fois de suite sur un board K-rags... KJ en face), ma pp6 trouve son brelan sur le flop KJ6 bicolore et je me contente de check-call contre deux adversaires pour varier un peu mon jeu (j'ai toujours attaqué ou relancé jusque là). Le turn est un 4 hors couleur, je tente alors de miser assez gros en espérant que quelqu'un s'emballe derrière et ça ne loupe pas, le tapis s'envole.

Quasiment la dernière main de la session, j'ai pp6 mais fais face à la super serrure de la table qui doit faire sa seconde relance en plusieurs heures. Sa main fait peu de doute : KK+ mais sa relance à 20, alors qu'il a un tapis de 300 laisse une bonne cote si je trouve mon brelan vu qu'il ne lâchera probablement jamais sa main. Le flop va changer la donne : 9TJ. Et je décide de tenter le coup, en profitant d'avoir la position et une très belle image, avec une mini-relance sur son continuation bet à 20€. Il se contente de payer et j'envoie exactement la même mise sur le turn 9, ce qui lui laisse 200€ derrière que je compte bien lui envoyer si un A/K/Q ne vient pas détruire mon joli bluff. Pour rire, le croupier affiche en fait un 6 qui me met bien dans la merde (façon de parler). Mais je décide de miser 200 comme prévu, juste pour vérifier si mon plan était bon et il couche ses As. Tant pis pour les 100€ que j'aurais certainement pu prendre en plus (ils m'auraient pourtant été bien utiles pour compenser un très mauvais value bet river un peu auparavant).

Et je termine là cette seconde session de... 21h. Bilan : +650€ en 43h de cash game (et -100 en tournoi). Moins bien que mes sessions de l'année dernière mais, après une première journée vraiment affreuse, difficile de se plaindre. 4BB/h, c'est loin d'être mal, surtout vu le rythme "live". Mais ça me reste tout de même très loin de ce qu'il est possible de faire en cercle.

Les bons points sont toutefois ailleurs :

D'abord avoir bien résisté à cette très mauvaise session. Pas d'énervement. Pas d'impatience. Même si j'ai tenté quelques bets/calls limite limite pour tenter de faire un peu bouger les choses, c'était toujours avec de bonnes raisons (il me semble en tout cas). Alors que, l'année dernière, ça avait été loin d'être toujours le cas (que ça ait marché ou pas est très secondaire).

Ensuite avoir été capable de faire varier mon jeu selon la table. De bien m'adapter à l'arrivée des pires calling stations ou de bons gros maniaques.

Enfin, et surtout, car j'ai respecté en permanence position et pot control. Pas si facile sur des tables où la quasi totalité des joueurs ne respectent aucun de ces deux principes (euphémisme).


Du côté des mauvais points, je pense être passé à côté de deux mains sur lesquelles j'ai risqué mon tapis (ou une bonne portion) en mettant l'adversaire sur un probable move... qui ne l'était pas. Et c'est un défaut que j'ai depuis longtemps et n'arrive pas à effacer : la situation est tellement belle pour faire un move que je le ferais. Et pense automatiquement qu'un autre joueur le ferait. J'ai également probablement raté deux jolis value river. Et en ai fait un très mauvais dans une situation où j'avais pourtant tout fait pour éviter que le pot ne grossisse. Mis bout à bout, ça ne fait guère que 5 mains. Mais ça suffit pour ne pas faire 1000€ de bénef sur le week-end :(


Vingt-quatre heures de sommeil plus tard, je suis enfin remis de ce "périple". Le contrat est rempli. Même s'il n'est rempli qu'au minimum. Et mon plus gros regret n'est pas réellement ces cinq mains (une de ces cinq me reste tout de même sur l'estomac). Mais c'est de ne pas avoir su quitter la table samedi matin. Ça s'est finalement bien terminé (ou, en tout cas, pas plus mal). Mais j'ai pris un risque énorme en restant assis après plus de dix heures de frustration complète. A long terme, c'est certainement plus dangereux que 5 mains pas jouées de façon optimale sur plus de 40 heures.


On verra bien le week-end prochain... si j'arrive à trouver un ticket pour le 100€ du dimanche (parce que, fatigué lundi midi, j'ai complètement oublié de le prendre...) :(

En attendant, ce sera tout ce kipik, qui retourne se coucher, pour aujourd'hui

Un petit tour et se met au vert

et s'en va à Paris. Enfin ! Plus d'un mois que j'attendais d'aller jouer un ou deux week-ends en live. D'impossibilité en impossibilité, j'ai dû remettre ce moment à chaque fois à la semaine suivante... pour aller m'empaler dans les grèves RATP/SNCF.

Les prévisions semblant optimistes go go go! D'autant plus que ce repoussage répétitif commençait sérieusement à influencer mon jeu. Je suis nettement plus sujet à la frustration que je ne le pensais. Je m'en rends de plus en plus compte. Ce n'est pas forcément sur le moment même. Je peux rester par exemple des heures sans jouer la moindre main et n'en avoir rien à faire. C'est comme ça. Mais cela se déclenche souvent un peu plus tard, souvent pour un détail insignifiant, et ça part en cascade. Mais que je me fasse surelancer ensuite à répétition et... aïe!

C'est un phénomène que j'avais déjà vécu l'année passée. Mais sans pouvoir mettre un nom/cause, dessus/derrière. J'étais simplement parti en vrille. Cette fois, je vois nettement mieux les choses arriver. Pas forcément que je sache vraiment comment corriger le tir. Mais je peux en tout cas réduire les effets de cette accumulation de frustration. Trop de poker. Et surtout trop de tournois.

J'ai donc nettement réduit le rythme cette dernière semaine. Quand j'ai pu; car, parfois, l'envie est plus forte. Abandonné les $109. Et commencé à remettre du cash game dans mon planning. Il va certainement tout de même me falloir une bonne grosse perf avant la fin du mois pour ne pas finir dans le rouge et tâcher ainsi une belle série. Beaucoup trop d'approximations ces dernières semaines.

Ce petit week-end sur les tapis verts de l'ACF devrait donc me faire le plus grand bien. Non seulement j'en avais besoin; mais l'attendre et le reporter commençait à me rendre "fou". Quand on se réveille le matin (lol, disons... quand on se réveille, tout simplement) frustré de ne pas pouvoir, une fois de plus, jouer en live, on ne peut guère s'attendre à vraiment bien jouer. On peut se forcer. Mais je n'y arrive que très moyennement...

Pas de panique pour autant. D'abord car, dans moins de 24h je serai assis à l'ACF. Qu'il est en plus très probable que j'enchaîne sur un second week-end parisien le suivant. Et que je compte bien sur cette petite bulle d'air (ouais, je sais, je sais. On est degen ou on ne l'est pas) pour me remotiver et trouver enfin dans la semaine cette grosse Table Finale qui m'échappe depuis quelques temps. L'an passé, mes expériences en live avaient déréglé mon jeu. Cette année, je compte bien utiliser cet "effet" à mon avantage. Je sens que mon jeu se dérègle (ou, en tout cas, que je ne parviens pas à le garder assez "stable"), allons nous (j'adore le pluriel) vider de toutes ces frustrations absurdes sur de vrais gens pour revenir plus motivé (la limite de parler de soi au pluriel, je n'arrive pas à me contraindre à cet accord, désolé) que jamais.

Est-ce que ça marchera ? Aucune idée. Je pense juste que c'est une bonne chose à faire. Et puis, quelle meilleure occasion que le dernier week-end "fumeur" à l'ACF ?


Le plus dommage est que j'ai multiplié les tournois très intéressants ces derniers temps : beaucoup plus aggressifs, avec de très jolis moves... mais sans succès au final. Il a à chaque fois manqué un poil de réussite pour aller loin. Pas vraiment envie d'en faire des vidéos, désolé. Et celle que j'avais faite (11+R je crois ?), je ne l'ai toujours pas visionnée pour savoir si elle en valait la peine. Si j'ai le temps avant de partir, je la mettrai peut-être en ligne...

Et ce sera tout ce kipik tout excité pour aujourd'hui

Ne pas se tromper de colère

A force de me plaindre de mon piètre jeu de fin de tournoi, une bonne âme charitable a accepté de se pencher sur mes historiques de tournoi. Et on a eu une longue causette sur skype hier après-midi.

Sa conclusion : "Franchement, kipik, je ne vois pas où est le problème". OK, me voila bien avancé : d'après lui, mon jeu en late game était correct. De bons moves au bon moment. Quelques plantages, bien sûr, mais inévitables dans ce genre de situation. De la patience. De l'agression. Bref, d'après lui, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes (même si correct ne veut pas dire parfait, hein).

Par contre, il me trouvait très passif en "mid-game". Et, du coup, arrivant souvent en fin avec un tapis permettant peu de marge de manoeuvre. "Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tu ne le fais pas plus tôt ?". Et la lumière fut!

J'ai tellement passé de temps à travailler le "late game", à me focaliser dessus, que j'en avais oublié qu'il était aussi important, sinon plus, de l'entamer dans de bonnes conditions que d'y arriver. Y arriver, c'est bien. Y arriver bien, c'est excellent.

Du coup, hier soir, changement de vitesse. Et je me suis retrouvé dans chaque freezeout de la nuit, à un moment ou un autre, dans le top 10 (sauf ceux déchattés rapidement, normal). Quel changement !

Pour autant, pas de grosse perf à la clé. Car, en retrouvant cette agression, j'ai également retrouvé mon vieux démon et commencé à trop vouloir pousser mon "avantage". Ça a toujours été ma bête noire, cette difficulté à mettre les freins à un moment crucial. Et je réalise que la seule solution que j'avais trouvée pour lutter contre ce problème était de mettre les freins dès le départ. Autrement dit, rouler avec une F1 bridée à 130. Alors qu'il suffit d'apprendre à se servir des freins. En admettant que, parfois, on finira tout de même dans le mur. Être agressif est une force. Et un danger. Mais le danger ne doit pas faire oublier la force.

Ce sera le programme de ce week-end. En évitant du coup les $109, pas besoin non plus de prendre des risques absurdes. Et en ne changeant quasiment rien pour les rebuys puisque le mode "attentiste" marche très bien (la nuit d'hier fut très très mauvaise en rebuys, ces tournois sont des marathons).


Je ne sais pas si c'est le cas pour vous, mais j'ai toujours cette difficulté à changer de style de jeu pendant un tournoi. Je m'explique mieux : je n'ai aucune difficulté à jouer super tight. Ou super aggro. Mais j'ai beaucoup de mal à alterner ces styles dans un même tournoi. A anticiper le moment où il va falloir basculer. Bilan : ou je reste trop tight trop longtemps (et me réveille donc en toute fin de tournoi mais alors que je suis déjà en situation délicate). Ou je pousse trop l'agressivité alors que, visiblement, la table s'est réveillée et est prête à jouer contre moi.

Et c'est probablement ce qui fait la différence entre un joueur correct et un très bon joueur. Les deux maîtrisent parfaitement les techniques. Mais le premier va rester le plus souvent dans un style donné. Quand le second sera capable de déceler très rapidement le moment où il sera possible de changer de rythme. Quand la table lui offre de nouvelles opportunités.

Cela peut sembler trivial. Ça l'est même pour moi. Pourtant, combien de joueurs sont capables d'appliquer réellement ce principe ? En toute honnêteté, ce n'est pas mon cas. J'ai eu mes périodes super agressif. D'autres, les trois derniers mois, par exemple, super serré. Mais combien de fois ai-je été capable d'alterner sur un même tournoi ? (et d'alterner au bon moment, lol). Pas beaucoup. Pas assez. Et toujours sous la contrainte : parce que mon tapis triple et me donne de l'amplitude; parce qu'il prend une claque et me contraint à jouer short; parce qu'on se retrouve enfin dans ce late game qui m'obsède et que je commence à me lâcher... A l'inverse, combien de fois cette décision vient de moi-même ? En réaction à la dynamique de la table ?

Allez! hop! je suis pétri de bonnes intentions, on verra bien ce que cela donnera sur les deux jours à venir. Et j'espère bien vous retrouver lundi avec une belle vidéo de victoire :D

En attendant, ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui. Au boulot ! Au boulot !!!

kipik est un fish

Hier, un lecteur qui me regardait jouer un tournoi a exprimé son étonnement à me voir jouer une main. Avant d'aller plus loin, merci de passer dire un petit coucou. Ca fait toujours plaisir. Même si, hélas, il n'est pas toujours facile, ou possible, de répondre. Parfois, je ne suis en effet pas sur le chat mais sur un autre onglet, à noter quelques infos sur un joueur ou, en particulier si je suis shortstack, l'oeil rivé sur des infos stratégiques cruciales... comme le temps qu'il reste avant que les blinds augmentent.

J'aurais dû insister sur ce point mais j'ai oublié. Quand vous êtes shortstack, dites adieu au chat (sauf, éventuellement, si vous recevez un monstre pour tenter un peu d'intox). La seule chose qui doit vous occuper l'esprit, à en devenir obsessionnel, c'est : combien de minutes avant de perdre le peu de fold equity qui me reste ? Si les blinds augmentent dans 2 minutes, votre stratégie ne sera probablement pas la même que si l'augmentation a lieu dans 11mn. Dans le second cas, vous pouvez par exemple souvent vous permettre de laisser passer les blinds et d'attendre une bonne main/situation la tour suivant. Si vous n'avez que deux minutes devant vous, c'est une toute autre histoire. Ca ne signifie pas qu'il faille à tout prix gambler dans la seconde. Mais, au moins, qu'il vous faut anticiper et prévoir de nouveaux plans. Il n'y a rien de pire que de ne pas faire attention et se retrouver tout à coup à 2 ou 3 BB. Pas seulement parce que votre situation semble tout à coup désespérée (elle l'est, probablement). Mais, surtout, parce que c'est bien plus dur à encaisser moralement. Et c'est souvent dans ce genre de situation qu'on se retrouve à faire un mauvais push...

Ceci dit, je ne suis pas non plus systématiquement shortstack (lol) et si je ne répond pas toujours, c'est aussi parfois car j'ai plusieurs tournois en cours. Et souvent que certains ne sont que de toutes petites fenêtres dans le bas de mon écran. J'expérimente beaucoup en ce moment sur ce sujet. Le système en cascade ne me convient pas du tout; j'ai besoin de me concentrer sur certaines tables. D'observer le jeu de mes adversaires. De même, je note des différences dans mon jeu selon que la table est en haut ou en bas, à gauche ou à droite (ok, ce n'est qu'une impression. J'ai donc en ce moment souvent une table de bonne taille en haut à gauche, une plus petite à droite et des microbes en bas ($11, $3+R, heure de rebuy etc etc etc). Et j'aime bien...


Donc, à propos de la main en question : je ne la posterai pas, elle était en effet immonde... même si je l'ai gagnée :)

La journée d'hier est de toute façon vite à oublier. Je me sentais pourtant en super forme. Mais, puisque je me suis réveillé tôt, j'en ai profité pour faire une petite vingtaine de SNG à $22. Que je finis légèrement perdant à cause, notamment de 4 bulles où, à chaque fois, un abruti paie avec de la merde et chatte. Je ne pensais pas que ça me toucherait (merde, ce ne sont jamais que des SNG) mais le fait est que, après un ou deux badbeats en tournois dans la soirée, ça s'est cumulé et je suis parti un peu en vrille (mais j'ai rapidement mis un terme à la soirée). Ca arrive à tout le monde (et c'est d'ailleurs pourquoi, quand on prend des notes sur un joueur, il faut aussi ne pas oublier qu'il pouvait être dans un mauvais jour -et, donc, dater ses notes).

Néanmoins, ce n'était pas non plus une main totalement débile... avec les notes que j'avais sur ce joueur. Ce n'était certainement pas une raison pour risquer tout mon tournoi à ce moment vu nos stacks. Hélas, ce n'était pas le jour à me surelancer deux fois de suite, lol. Beaucoup de steaming parfois dans ce petit corps :)


Tout ça pour dire que ça arrive. Il y a des nuits où on ferait mieux d'aller aux putes. Et des semaines où on serait bien mieux en Thaïlande (pas que ce soit vraiment moins cher, lol). L'important est de s'en rendre compte à temps et de corriger le tir si on en est capable. Ou de passer à autre chose. Il n'y pas que le poker dans la vie. Même dans la mienne...


Néanmoins, en ce moment, c'est quasiment un jour sur deux. Et c'est plutôt inquiétant. Je me donne en gros jusqu'à dimanche soir pour retrouver la "forme". Et, si ce n'est pas le cas, ce sera fin du mois en cash game avec un ou deux week-ends à Paris pour se remonter un peu le moral sur des parties live.


Et comme je n'avais pas posté de main depuis longtemps, en voici une petite intéressante. Dans ma vidéo sur le jeu short, ou dans ce que j'écris, on pourrait croire que je systématise le jeu "push/fold". Ca n'est pas entièrement vrai. Même si, la plupart du temps, ça reste la meilleure option. Il arrive néanmoins qu'on soit amené à jouer différemment. Ca arrive si, par exemple, vous êtes de big blind avec 78s et qu'un gars se contente de faire une relance minimum qu'un autre paie. Vous ne pouvez pas envoyer le tapis, ce serait stupide. Mais folder est aussi très laid vu la cote que vous avez. Si vous êtes super short, genre 4BB, le fold est défendable. Mais si vous avez 7 ou 8BB, ça reste un très bon coup à jouer.

Un autre cas, très particulier, hier dans un $22 :

Seat 1: StijnDaemen (9571 in chips)
Seat 2: -4M- (9805 in chips)
Seat 3: modou2 (7983 in chips)
Seat 4: Abellyus (1899 in chips)
Seat 5: SentiusPo (8160 in chips)
Seat 6: Schrulle (5045 in chips)
Seat 7: Bhappens (4986 in chips)
Seat 8: KCobra81 (4590 in chips)
Seat 9: Brodie (6056 in chips)
Brodie: posts small blind 100
StijnDaemen: posts big blind 200

*** HOLE CARDS ***Dealt to Abellyus [7d 7h]

1 folds
modou2: calls 200
Abellyus: calls 200
SentiusPo: calls 200
1 folds
Bhappens: calls 200
1 folds
Brodie: calls 100
StijnDaemen: checks

*** FLOP *** [8d 5h 4h]
Brodie: checks
StijnDaemen: checks
modou2: bets 800
Abellyus: raises 899 to 1699 and is all-in
SentiusPo: folds
Bhappens: raises 3087 to 4786 and is all-in
Brodie: folds
StijnDaemen: folds
modou2: folds

*** TURN *** [8d 5h 4h]
*** RIVER *** [8d 5h 4h 8s] [9c]

*** SHOW DOWN ***
Abellyus: shows [7d 7h] (two pair, Eights and Sevens)
Bhappens: shows [Th 2h] (a pair of Eights)
Abellyus collected 5398 from pot


modou possède un très beau tapis, est super loose, limp ses belles mains comme les plus spéculatives et paie très facilement.
je suis à 9.5BB et pas encore, donc, en situation désespérée.
nous sommes tous les deux en début de parole et quelques joueurs sont aussi très "gamblers" derrière (comme assez souvent sur un $22).

Envoyer le tapis, ici, n'est pas forcément une bonne idée. Ca n'aurait certainement rien de dramatique non plus. Avec des ante en plus, ce serait même probablement le choix le plus logique. Mais, vu le profil de certains joueurs, et en particulier du limper, je doute de gagner souvent preflop. Et vais donc, en général, devoir jouer un coinflip.

Payer simplement est une option intéressante. Mon tapis est un peu limite pour faire du set mining (aller chercher le brelan au flop) et les bons flops pour une paire de 7 ne sont pas nombreux. Néanmoins, la plupart du temps, je perdrai juste une blind. Ce que je peux encore me permettre. Mais je peux espérer faire venir d'autres joueurs dans le coup (puisque beaucoup sont loose). Et être payé grassement quand je vais toucher et tripler, ou presque, mon tapis dans ce cas. De temps en temps, quelqu'un se réveillera aussi en fin de parole avec une bonne main et relancera. Ce qui me donnera une bonne impression quant à sa main (AK contre qui j'irai tenter ma chance ou paire ?) et un coinflip plus sûr (avec en plus de la dead money) et de meilleures chances de faire folder les autres limpers (ce dont je ne suis pas sûr avec mon tapis).

Evidemment, il arrivera aussi qu'on trouve des flops bancals. Comme ici où il faut serrer les fesses (et remercier très probablement le gars sur tirage). Ou faire un fold/call/shove difficile. Mais c'est le prix à payer pour avoir pris ce genre de risque.

Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parfois oui. Et parfois non. Ca passe par une bonne connaissance de sa table. Si celle-ci est très très loose, par exemple, et qu'il sera difficile d'appliquer une stratégie de shortstack ninja, cela peut éviter de rester "bêtement" à attendre une grosse main en priant qu'elle tienne (ou de trouver une table plus "compréhensive"). A vous de voir selon la situation. Et, évidemment, si vous êtes déjà en situation délicate, évitez.

Mais c'était juste pour rappeler que jouer short n'empêche pas un petit peu de "créativité" (m'enfin, faut pas non plus en faire des caisses, ninja rulz !)

Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui qui va aller chercher sa TF maintenant, banzaï!


Note : pour la vidéo, ça va venir, patience, patience...

J'avais dit quoi ?

J'annonçais sentir une Table Finale. Ce fut fait dans la journée :D

Bon, par contre, ce n'est qu'une 7ème place un poil décevante dans le $11+R. Mais ça confirme mon impression que "mon" jeu revenait. Ou, pour être tout à fait correct, que je recommençais à mieux jouer.

Pour autant, ce n'est pas parfait. Pas mal de mains furent, me semble-t-il, très très douteuses. Je vais lancer là le replayer et tenter un commentaire audio en même temps. S'il y a de bonnes choses, vous aurez le droit à une petite vidéo (doublement compressée, on va tenter). Si ce n'est pas le cas, et que j'ai surtout été un gros chatard, je suis certain que vous saurez vous en passer ;)

Accessoirement, ça m'a aussi amené à jouer le $215, dans la foulée, comme un manche en allant gambler au flop. (edit : 12h plus tard, je termine ce post). Et je continue depuis... Enfin, j'enchaîne tournoi massacré et tournoi sans rien de jouable. Mais, comme toujours, difficile de se plaindre : si tous les tournois recevaient une distribution statistique parfaite des jeux, on ne gagnerait pas souvent. Ce qu'on ne reçoit pas sur un se retrouve concentré sur un autre. Où, tout à coup, les choses paraissent nettement plus simples...





Ce qui m'amène à répondre à une question : pourquoi j'ai changé de tournois, buy-in plus élevés plus de deepstacks etc etc


Et la raison est essentiellement économique : difficile de vivre des tournois à $10 ou $20. Evidemment, le niveau y est moins élevé et ces tournois sont plus "faciles". Mais le prix à payer est un field le plus souvent gigantesque. Et, donc, une variance énorme. Même en jouant correctement, combien peut-on espérer jouer de Tables Finales dans l'année sur des tournois à $10 ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais elle est du genre : très peu. Trop peu pour assurer une rentrée régulière d'argent. Car même gagner un de ces marathons ne rapporte "que" $2-4,000 (sur PS). Et, sur cette somme, combien reste-t-il une fois la variance encaissée ? La, j'ai une idée plus précise de la réponse mais ça revient en gros à : pas assez.



Evidemment, cela suppose d'avoir des résultats aussi bons, ou pas trop moins bons, à la limite supérieure. Car, évidemment, le niveau s'élève au fur et à mesure. Le niveau moyen mais, surtout, le niveau des meilleurs. Reste que, sacrifier un peu de rentabilité, mais pour gagner sur des mises plus élevées et face à un nombre de joueurs bien plus faible n'a que des avantages. Sans compter qu'un tournoi à 300 joueurs est en plus bien plus intéressant aussi en terme d'investissement-temps qu'un tournoi à 1500.



Si on regarde les résultats en détail (excel est votre ami, abusez-en !) :


je suis très gagnant sur les $11. En théorie. Mais, cette année, je n'y arrive plus. Et j'ai cessé de les jouer (juste un cette semaine pour me faire mentir) car je n'arrivais plus à les prendre au sérieux. Quand vous jouez un $11, un $11+R et deux $55 en même temps, devinez qui se retrouve "sacrifié" ?


Je suis aux alentours de 50% de ROI (retour sur investissement, le rapport entre le bénéfice et l'investissement : gagner $15 sur un tournoi à $10 donne un roi de (15-10)/10=50% de ROI) sur les $22. Et très constant. J'en joue peu mais ils tombent souvent à un bon moment dans mon planning.


C'est l'inverse sur les $27.5 mais c'est souvent un tournoi que je joue en "bouche-trou". Je suis en train de changer ça mais, pour l'essentiel, ça a pour l'instant été des tournois "expérimentaux" : je profite qu'ils soient mes tournois n°4 en général pour travailler quelques moves sur ces buy-ins pas trop chers. Or ceux-ci ratent la plupart du temps :)


Les $33 sont mon cauchemard. Et la raison majeure est leur horaire : je les joue parce que je suis trop con pour aller me coucher à la place (tournoi de 9h du mat sur PS). Et, donc, soit je suis naze, soit je cherche à évacuer du stress des badbeats de la nuit, soit je me réveille (plus rare) et lance le tournoi sans même faire trop attention. Bref, jouer ce tournoi est une erreur. Et une erreur qui commence à me coûter cher (et pourtant, là, pendant que j'écris, devinez ce que je viens de lancer ? lol).


Les $55 me coûtent pour l'instant de l'argent. J'ai un excellent taux de places payées. Mais il me faut avouer que je souffre dans le "late game" face à une clientèle plus difficile. C'est nettement mieux ce mois-ci qu'en octobre (je suis "à jeu", rien de bandant non plus, hein) où je faisais mes classes. On verra bien comment cela évolue mais c'est mon objectif prioritaire. Petit souci avec les $55 : le niveau est très hétérogène et il n'est pas toujours évident de s'adapter "stratégiquement". A noter aussi que j'ai "bullé" la TF deux fois sur ces tournois (terminé 10ème et, donc, pas joué la table finale), ce qui "tue" un peu mes résultats. beurk!


Pas assez de recul sur les $109 pour parler chiffres. Légèrement perdant pour l'instant mais pour un poil de couille.



Pour autant, dans ces deux tournois, sur lesquels je dois m'installer, je tourne à plus de 33% de places payées. Ce qui est énorme et laisse espérer que, avec quelques progrès en late game, ça devrait bien se passer. Un peu frileux encore, le kipik mais je flirt avec la limite de ma bankroll. Je serais un gars malin j'rais faire un ou deux mois de cash game à fond pour assurer mes arrières et tout serait plus simple.



Et les meilleurs résultats viennent des rebuys... à la seule exception des $5+R où, dieu sait pourquoi, je n'arrive à rien. Mais alors, rien de rien. Je crois ne jamais jouer plus mal que dans ces tournois...





La raison de cette montée en buy-ins est donc principalement économique. Je ne jouais pas des $11 par plaisir. C'était essentiellement pour apprendre. De la même façon qu'il serait débile (enfin, tout est fonction de sa bankroll, hein. Ca aurait débile pour moi) de commencer le cash game par la $1000. Ma bankroll (que je gère bien plus "serré" que ne le doit un joueur "ordinaire" puisque j'en vis) me permet aujourd'hui de jouer les tournois à $55. Même si, au final, mon retour sur investissement sera probablement plus faible que ce que j'obtiendrais sur des $11 ou $22 (joués sérieusement), et les joueurs meilleurs (en gros), c'est largement compensé par le fait que l'investissement est plus élevé (et, donc, le bénéfice : 10% de ROI sur un $50=50% de ROI sur un $10. A long terme le premier est probablement plus facile à tenir) et l'investissement-temps bien moindre (même si calculer un taux horaire en tournois ne sert pas à grand chose, on est tout de même pas des machines !).



Autre raison de cette montée en enchères : le planning. Si on regarde bien, on voit que PS a articulé ses tournois autour des $55 et $109 qui sont "enveloppés" de tournois à rebuys. Et bonne chance à qui souhaite jouer en dehors de ces "plages préférentielles" où les tournois sont très concentrés (ce qui permet donc de faire des sessions moins longues).

De même, ils ont nettement réduit le nombre de tournois à moins de $55. Ou, pour être encore plus précis, le passage à la structure "3000 jetons" n'a clairement pas profité aux tournois à petit buy-in. Or, cette structure, à laquelle j'ai eu un peu de mal à m'adapter au départ, est nettement plus intéressante que leur "ancienne" à 1500 jetons. Notamment pour un joueur serré. Il était en effet nécessaire sur un 1500 de prendre des risques au départ, sous peine de se voir rapidement étouffé par la structure. Ca ne m'a jamais dérangé de jouer aggro dans ce cas (autre débat pour plus tard). Mais ça n'est pas le cas dans les 3000 chips où on peut quasiment ne pas jouer de la première heure et ne pas souffrir de la structure.


Et puis, il faut bien avouer qu'il est aussi dans la logique des choses de monter de buy-in. Exactement comme en cash game. On est compétiteur, oui, ou merde ?


C'est aussi une logique économique qui m'a fait renoncer aux tournois deep stack. J'adore ce format. Mais il est juste impossible de les jouer de façon "professionnelle" (= pour en vivre) : trop longs et avec bien trop peu de joueurs (et donc une dotation bien plus faible qu'un tournoi classique). Jouer deux fois plus pour gagner deux fois moins n'a pas vraiment de sens. Mais s'ils remettaient le $22 Deep Limit HE, je ne passerais pas à côté ;)

De la même façon, j'ai dû renoncer à mes chers $4 HE ou $5 Limit O8. Tout comme aux tournois de HORSE. Vu la participation moyenne, autant faire des SNG :(


Ce ne sont pas forcément des choix qui me font plaisir. Mais, après une longue discussion avec un pote, il a fallu me rendre à l'évidence et décider si oui ou non je vivais du poker. Ou si j'étais là pour me faire plaisir. J'ai probablement déjà beaucoup trop traîné les pieds l'année dernière. Et j'en ai payé le prix en début d'année. Il n'y avait pas que le "jeu" qu'il fallait remettre en question. Mais aussi mon approche générale qui n'était pas digne de quelqu'un qui souhaite en vivre. Tout n'est pas encore forcément réglé. Je suis très (trop) joueur dans l'âme et le plaisir prend très facilement le pas sur le raisonnement pur. Logique. Mathématique. C'est parfois un avantage. Mai c'est le plus souvent un énorme défaut qui demande de ma part beaucoup de travail. Une des étapes est justement cette montée en buy-in qui force à donner le meilleur de soi-même. Parce qu'on ne pas espérer réussir en se contentant d'être moyen/moyen+. Figurez-vous que cette tendance à se laisser aller, c'est tout moi ;)


Et vous savez quoi Eh bien! ce sera tout ce kipik qui sent encore la table finale pour aujourd'hui ;)

Que fait une vedette quand elle mouille au large ?

Deux fois de suite (et, donc, deux jours, c'est comme les badbeats, ça fait tilter) que j'essaie de rédiger une réponse à quelques récents commentaires. Et que je plante comme une grosse ****. Aussi, vous savez quoi ? Eh bien, on va tenter autre chose. Parce que, en fait, ça n'était guère intéressant.

Alors, on va faire comme ça : merci à tous pour vos messages de soutien. Mais pas de panique! Je n'ai jamais espéré que tout le monde m'aime. Ou m'apprécie. Ou même me "respecte". Ce serait d'ailleurs une première. Rien que dans le monde du poker, même les meilleurs ont leurs détracteurs. Vous pouvez tous les passer en revue, pas un n'en sortira indemne. Alors même qu'aucun d'entre nous n'arrive à la cheville de leur talent (très moche, cette tournure). Au niveau en-dessous, mais déjà plus que respectables et géographiquement plus proches, Elky ou Bruel déchaînent depuis longtemps les messages haineux. Online, tilou (qui va faire son premier EPT, GL bonhomme !) est un gros nit de merde qui ne joue que AAKKAK (je ne poste pas le lien du blog où un parfait nobody le cassait bêtement, ce serait trop d'honneur). belowabove est un donk. bax un immonde chatard. Annette est grosse et laide (ok, je ne peux pas dire le contraire ;) Mais putain quel skill !!!).

Je suis un ancien (lol, ça fait retraité) créatif de pub. Et, même si le monde des études marketings n'est pas vraiment le mien, j'en ai bouffé tout de même assez pour savoir que, quel que soit le produit, quelles que soient ses qualités, il y aura toujours une fraction d'irréductibles qui ne le consommeront jamais et n'y verront que de la merde. C'est comme ça : l'unanimité n'existe pas.

Moi-même, je ne suis pas très fan de kgoule après certaines de ses interventions sur forum (rien à voir avec son jeu, que je ne connais pas. Et, d'ailleurs, je ferais bien de m'y intéresser vu comment il cartonne en ce moment, congrats, continue comme ça, t'es énorme!). Ou, pour la même raison, de cutss qui vient de faire une entrée en fanfare dans les events live majeurs (allez, je vais faire ma pute pour le fun : "du circuit européen" lol).

Mais je suis prêt à admettre m'être planté sur toute la ligne. Je ne sais pas pour kgoule mais, dans le cas de cutss, par exemple, on découvre dans ses vidéos (reportages ou replays pour winamax) un gars avec qui il doit être facilement possible de passer une excellente soirée. My bad, donc. J'ai même eu un petit "froid" vis-à-vis de manub après certaines remarques un peu cassantes... jusqu'à ce que je comprenne qu'il avait raison sur toute la ligne. My bad, part 2.

Mais quand je n'aime pas quelqu'un, j'évite juste d'avoir quoi que ce soit à voir avec lui. Je ne passe pas mon temps à le guetter dans l'espoir d'un faux pas. Surtout que le faux pas, chez un joueur de poker, il arrive fatalement. Tôt ou tard, mais il arrive. On fait tous, quel que soit notre niveau, des bad reads de folie qui se terminent fatalement en catastrophe. A l'exception des joueurs débutants weak tights. Et de Negreanu qui fait les bons reads... mais paie quand même ;)


Le précédent post était donc surtout humoristique. Parce que voir le teigneux surgir ainsi, toujours quand je m'y attend le moins, me fait rire. I'm a nolife, baby. Mais pas au point de sacrifier de mon temps pour poursuivre un type que je ne connais pas mais n'aime pas tout de même. Alors, stp, continue mon lapin, le temps ne semble pas avoir la même importance pour toi et ton absence me manquerait plus qu'autre chose (et, oui, maintenant, je laisse toujours la fenêtre ouverte un moment quand je saute, lol). Je n'espérais pas lancer un débat "kipik est-il le meilleur joueur (incompris) du monde ? Ou pas ?" auquel je n'ai pas moi-même (encore eh eh) la réponse (j'anticipe pour les terriens : ceci est de l'humour. Je répète pour les mal-lisants et/ou comprenants : ceci est de l'humour).



Ceci mis au point, je rappelle que ce blog n'est pas celui d'un dieu du poker. Si vous voulez des adresses de blogs de pures brutasses, j'en ai en pagaille. Je suis juste un joueur lambda qui a fait le choix absurde de vivre du poker alors qu'il n'avait pas les skills nécessaires... ni l'envie de faire autre chose. Et maintenant, je bosse comme un beau diable pour tenter de faire que ce coup de folie ne tourne pas au drame. J'assume.


Alors, mes performances sont-elles médiocres ?
Une chose est sûre : elles ne me vaudront pas une entrée au Hall of Fame. En même temps, je n'ai rien demandé (faut postuler, hein ? Parce que je n'ai toujours pas reçu de mail :( )

Plus sérieusement, à partir du moment où le poker est censé me faire vivre, le contrat est pour ma part rempli. Je ne dis pas que je n'aimerais pas vivre mieux. En gagnant plus. Et en jouant beaucoup moins (logique implacable, plus on joue en basses limites, plus il faut jouer pour dégager un bénéfice "satisfaisant"). Et, malgré trois ou quatre premiers mois cataclysmiques (je fume ou je mange ?), je suis presque dans les objectifs que je m'étais fixés pour 2007. Gros avantage : je mène une vie relativement pépère, sans gros besoins (juste une cartouche de Lucky par jour). Ca n'a pas toujours été le cas mais ça me convient depuis quelques années. Evidemment, si la tendance changeait, je serais bien dans la merde :)


Est-ce que je peux faire mieux ?
Je n'en sais rien! J'espère. J'arrive à le croire, même. Mais reste encore à le prouver... Et, de toute façon, je ne serais même pas satisfait ainsi. Je ne le suis jamais. Ja-mais !

Donc, non, en toute honnêteté, je ne trouve pas cela médiocre. Je me considère toujours en "apprentissage". Mes textes et vidéos en sont le reflet. Je l'ai dit et répété maintes et maintes fois. Il n'y a là aucune prétention, juste du partage. Certains vont progresser un petit peu en me lisant, et ça me fait plaisir. D'autres me font des commentaires ou soulignent des erreurs et ça me fait progresser. Le poker est ainsi fait qu'on peut tous apprendre des autres. Quel que soit leur niveau. Dès que quelqu'un avec un regard différent se penche sur votre jeu, il verra des choses que vous ne remarqueriez jamais.

A ce sujet, merci à... Christophe je crois ? pour avoir fait une remarque sur ma probable passivité au BB. Tu ne rêvais pas. A force de détester le BB qui force à jouer sans la position (putain que je déteste ça !), j'en étais en effet arrivé à jouer le BB en mode "hit hard ou check-fold". Or, si c'est souvent la logique correcte, j'en ai abusé et certainement loupé quelques bonnes occasions. J'essaie donc de corrigere tir depuis deux jours et n'ai pas à m'en plaindre. Merci encore, donc. Pour autant, je déteste toujours autant le BB !!! lol




Donc, je ne fais pas du bax-like parce que je me considère comme tel. J'ai encore un cerveau... Mais juste parce que le format est extrêmement intéressant. Que le faire est rafraîchissant. Et amène à se poser beaucoup de question sur son propre jeu. Plus encore qu'en regardant simplement ses hand histories. Et, d'ailleurs, je fais cela gratuitement ;)

Petite note : en même temps, il y a des gens qui apprécient beaucoup et... vous devriez en trouver des plus courtes très prochainement ailleurs, stay tuned ;)

Et si ça ne vous plaît pas, Internet est vaste et saura certainement vous satisfaire. Mais je vous recommande chaudement http://www.pokerxfactor.com/ . Personnellement, perdre quelques emmerdeurs ne gachera pas ma vie. Figurez-vous que je n'ai pas l'oeil rivé sur mes scores de fréquentations (sic). Et je suis sûr que jb, below et les autres se régaleront aussi si quelqu'un vient pour se foutre de leur gueule, lol.


Mise au point faite. Si vous êtes toujours là, parlons un peu de moi... puisque c'est un sujet que vous aimez bien ;)

La reprise après ces quelques dernières semaines d'inactivité forcée n'a pas été de tout repos. Trop d'envie, trop peu de jeu, il n'en fallait pas plus pour que ça parte en vrille avec des mains donkesques comme c'est pas permis en gamblant sur des "bordures de hand range" à partir de reads moisis. Une catastrophe. Il a fallu resserrer les boulons de toute urgence car ça menaçait clairement de partir en vrille...

Et j'ai donc décidé de faire quelques tentatives sur les $109. J'envisageais depuis un petit moment de le faire. Progressivement. Mais c'est clairement mon objectif de fin d'année : devenir regular sur les $55 et $109. Du coup, j'ai suivi le vieil adage "quand tu run bad, monte de limite". lol, je déconne, c'était -presque- la pire chose à faire. Mais, puisque je n'arrivais pas à me "concentrer" suffisamment, que je prenais un peu les tournois à la rigolade, monter les enjeux n'était pas idiot. La preuve (logique totalement result oriented), ça a bien fonctionné. Non seulement les tests en $109 se sont multipliés, mais, en plus, j'ai retrouvé en même temps mon jeu sur les autres tournois. Et tout semble revenu à la "normale". Encore de petites lacunes sur le late game mais ça va vite revenir (ou je m'en coupe une).

Bon, pour être tout à fait honnête, ce n'est pas encore parfait sur les $109. Je les joue très prudemment car ils sont un poil au-dessus de ce que permet ma bankroll (et je suis devenu super rigoureux sur le sujet). Mais, néanmoins, je m'y sens plutôt à l'aise. C'est très aggro. On a vite fait de se faire marcher dessus. Mais un bon jeu tight aggro, voire même super tight aggro pour l'instant, fonctionne très bien. Bon, c'est un peu frais et je penserai peut-être l'inverse dans une semaine, ne vous précipitez donc pas dessus sur ma simple parole. D'autant plus qu'aucune main n'est vraiment facile à jouer. Il y a tout de même quelques gros clients en face qui ne se manipulent pas comme l'habituel donkey des $22/$3+R. Mais ça me convient bien, j'avais besoin d'un "petit" défi à relever ;)

What else ?
Bien envie d'arrêter là. Avant de planter une fois de plus... Je pense faire plusieurs updates dans les jours à venir en m'appuyant de choses et d'autres glanées au fil de vos commentaires. Plusieurs remarques m'inspirent, on verra bien ce qui en ressortira.

Mais, pour l'instant, ce sera tout ce kipik qui sent venir la belle Table Finale pour aujourd'hui (ou pour demain. Ou après-demain. Ou qui sait quand ? Trop mal construite cette phrase de fin. Ou alors c'est un signe à l'approche du Sunday Million ? lol, rêve kipik. Rêve!)


PS : j'oubliais le titre ! Je ne trouvais rien de convaincant quand la télé en fond m'a permis d'entendre cette superbe question métaphysique. J'ai adoré. Enjoy!

La rançon du succès ?

lol (vous ne pensiez tout de même pas que j'étais sérieux, non ?)

Quoi qu'il en soit, j'ai tout de même mon teigneux. Vous savez, le con qui vous suit partout juste pour vous dire combien il vous déteste, vous et ce que vous faites. Il y a toujours un idiot pour cracher sur Elky et sa courbe sharkscope. Ou Bruel qui sait pas jouer. Eh bien, figurez-vous qu'il y a un anti-kipik.

Probablement un visionnaire...

Bon, j'exagère. Ca ne fait que deux ou trois fois que je vois mon teigneux surgir avec des vannes de cour de récré au moment où je saute d'un tournoi. Peut-être est-il plus actif, j'avoue que je regarde rarement le chat quand je saute. Et, parfois, la fenêtre est même fermée avant que la main se termine. Mais je ne l'ai en tout cas jamais vu la ramener après un great call ou un bon move. ;)


J'avoue avoir un peu de mal à comprendre la logique de ce genre d'idiot. Se faire chier à suivre le tournoi d'un gars qu'on n'apprécie pas pour le seul "bonheur" de le vanner quand il saute (et lit le chat) me dépasse. M'enfin, c'est pas grave : moi, j'ai mon teigneux!

Reste plus qu'à trouver le succès qui va avec...


Ce qui m'amène au Sunday Million d'hier. J'ai rarement vu un tournoi aussi pauvre en jeu. Quatre mains la première heure, trois la seconde (sur laquelle je n'ai pas eu à me plaindre puisque je serai bien payé à chaque fois) et rien sur la troisième... En même temps, j'aime bien jouer les petits tapis donc ce n'était pas très grave. Très frustrant, oui. Mais pas si gênant.

Mais cela m'a fait penser à un point que je n'avais absolument pas abordé dans la vidéo "shortstack" : que faire si vous perdez votre fold equity et trouvez une "bonne" main ?

Eh bien, contrairement à ce que pourrait laisser penser cette vidéo, il n'y a guère de choix. Il faudra le plus souvent aller au charbon. La seule exception sera en fin de tournoi, si doubler votre tapis suffit en gros à vous remettre dans la course. Mais si vous êtes encore loin du nirvana, et plus vous en êtes loin, il faudra gambler puisque, dans tous les cas, doubler une fois ne suffira pas. Mais doubler une fois peut être suffisant pour se mettre en bonne position.

Quelques exemples :

hier, dans le $215, je n'ai rien pu faire pour anticiper la dernière augmentation de blinds et me retrouve à 7BB au HJ (deux à droite du bouton). Un joueur très agressif relance en 3 ou 4ème position et j'ai pp8. En temps normal, on a un fold assez facile. Ici, la situation est complexe : il reste environ 1250 joueurs (900 payés). Même jouer la place payée est improbable avec mon tapis. Et, de toutes façons, ce n'est pas mon objectif (mais ça n'empêche pas, non plus, d'y penser). Mais, pire encore, j'ai derrière moi une muraille de bons joueurs, la plupart assez loose, à 50BB et plus... sur lesquels je n'ai quasiment aucune fold equity. Je peux donc difficilement espérer voler les blinds en envoyant mes 7 maigres big blinds ailleurs que dans les deux ou trois premières positions. Autant dire que ce n'est pas gagné...

Faut-il se coucher ? Si je ne trouve pas rapidement une bonne main, et dois payer les blinds, c'est premium (et déchatte pas) ou meurs comme une merde. Si je push (payer revient au même), j'ai zéro fold equity.

Je pense que c'est le genre d'occasion à ne pas rater. Certes, vous savez que vous êtes probablement sur un coinflip. Mais, si votre adversaire est assez agressif pour relancer avec de mauvais as, des connecteurs assortis ou any pair, vous avez beaucoup mieux qu'un 55/45. Et, même si ce n'est pas le cas, et qu'il a KQ ou AT, avez-vous mieux à faire ? La meilleure chose qui puisse vous arriver, à part recevoir AA dans les quatre ou cinq prochaines mains, est de changer de table pour trouver un ou deux tapis encore plus petits (ou des super serrures) à votre gauche. Par expérience, ce n'est pas vraiment une option sur laquelle se reposer. Votre "first-in vigourish" est devenu illusoire. Votre situation va vite devenir désespérée. Time to gambol !!!

Evidemment, on recommande en général d'éviter ce genre de situation. Mais, quand on touche autant au critique, il est important, à mon humble avis, de ne pas faire le difficile. Ca ne veut pas dire qu'il faille aller chercher le coup dur à tout prix. Si j'avais eu pp4 ou AT, dans la même situation, par exemple, j'aurais couché ma main bien sagement ne pouvant espérer mieux qu'un coinflip. Mais si vous estimez vos chances de revenir à moins de 50% à court terme (en gros : un coinflip ne suffira plus si votre situation se dégrade encore un peu), alors, prenez le 50/50 (vous pouvez aussi demander l'avis du public mais celui-ci vous dira de push en général). Et tant pis si ça ne tourne pas à votre avantage, ça vaudra toujours mieux que de mourir à petit feu.


Un autre cas particulier de ce genre de situation est lorsque vous avez 2 ou 3 BB et recevez un mauvais as alors que le joueur de big blind a un tapis monstrueux. Vous savez que vous serez payé si vous faites tapis. En général, il est recommandé de coucher son mauvais as et d'attaquer un meilleur spot puisque la main qui vous paiera le plus souvent sera un meilleur as ou que vous serez, au mieux, sur un coinflip (ou presque). Mais, dans ce genre de situation, où la BB vous paiera de toutes façons, votre As, aussi mauvais soit-il, sera favori. Et il sera difficile, pour un A7 ou A8, situé entre vous et la BB, de payer (ou relancer pour vous isoler) à cause du gros tapis dans les blinds. Etonnamment, ce qui a tout d'une mauvaise situation se transforme en bon coup à jouer. Evidemment, vous sauterez presque une fois sur deux (et plus si quelqu'un d'autre paie). Mais vous espériez quoi de mieux ?


Mon teigneux me conseillait de parler dans mon blog d'expert (dixit le teigneux) de la main qui me fait sortir hier du Sunday Million. J'espère qu'il sera satisfait ;)

Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui.


PS : bien pris note de vos conseils pour les vidéos. On va tenter la double compression la prochaine fois puisque Camstasia semble incapable de sortir de bons divx/xvid en-dehors de son codec maison

Heure d'hiver, humeur variable

Du neuf depuis mon dernier post ? Pas vraiment. Dieu sait pourquoi, je n'ai pas trop eu envie de jouer ces derniers jours. Et ne me suis pas forcé. Tout au plus quelques petits tournois pour la forme, mais sans réelle implication. Et souvent en faisant autre chose. Et pas du tout de cash game.

Dans ces conditions, la sanction était prévisible : aucun résultat. En même temps, mon jeu n'était pas terrible. Comme si le fait d'avoir réussi un de mes meilleurs mois, en ne jouant pas la moitié du temps puisque malade, était suffisant. Du coup, autant laisser retomber cette fausse sensation d'euphorie. Et attendre que l'envie de gagner reprenne le dessus. Probablement pas avant dimanche soir puisque j'ai un pote en visite demain et une crémaillère samedi. Ça ne fera pas de mal de se vider un peu la tête..

En attendant, j'en ai profité pour faire des tas de choses que je mettais depuis longtemps de côté. Et me rappeler que les badbeats n'arrivaient pas qu'au poker. Note en passant : évitez de travailler sur un fichier zippé joint à un mail. Sauvegarder son travail toutes les 15 minutes pour découvrir au final que rien n'a été pris en compte fait bien mal aux fesses...

Et j'ai aussi réalisé le retard incroyable pris dans mes mails ces derniers mois. J'en suis désolé. Et je n'ai pas encore tout rattrapé :(

Ceci dit, quelques infos qui devraient plus vous intéresser :


L'évolution du blog
Je suis bien conscient que, telle quelle, la formule ne me convient plus non plus. Difficile de faire cohabiter le mylife avec le technique. Or, si le technique me plaît beaucoup, et plaît aussi à certains visiteurs, il faut bien avouer qu'un article comme celui sur le calcul de la fold equity laisse un paquet de monde sur le carreau. De même, le blog souffre d'une structure trop verticale, trop "court terme" pour permettre d'écrire des articles qui pourraient évoluer dans le temps. Ou servir de base à une discussion plus ouverte, le système de commentaires étant bien trop insuffisant. Je commence à avoir ma petite idée de ce que j'aimerais faire et je pense savoir où je pourrais le faire. Reste à le faire (et, ça, ça n'est pas mon point fort, lol)


"Le" $3+R
Je l'avais promis. Il est même prêt depuis un moment. Il me restait juste à publier le lien :
http://www.megaupload.com/?d=UP1JH9UG

C'est un poil long encore mais difficile de faire moins pour un tournoi en entier (mais pas trop lourd, moins de 300Mo). J'ai hésité à laisser la fin, qui présente peu d'intérêt mais, finalement, ce n'est pas parce que je joue mal que ça ne se montre pas. D'ailleurs, dans l'ensemble, je ne suis de toute façon pas très satisfait de mon jeu. Je rate pas mal de choses, amha. Et suis à moitié en tilt une bonne demi-heure pendant une période stratégiquement cruciale. Better lucky than good...


Paris
Je devrais venir jouer une petite semaine en novembre. J'en ai besoin. Le cash game online me fait toujours autant chier et j'ai besoin de jouer en cash game !!! Je ne suis pas encore sûr de la date, probablement d'ici une ou deux semaines. On verra bien...


Et ce sera tout ce kipik peu en verve pour aujourd'hui. Je manque cruellement d'envie en ce moment, désolé...

pot pourri

Un peu de tout et de rien au programme du jour.

Dans le désordre le plus complet :

L'article sur la fold equity
Je m'y attendais un peu, il a du mal à passer. Certains concepts sont délicats. Certains calculs (pourtant basiques) sont peu connus ou mal maîtrisés. Donc, forcément, il y a quelques incompréhensions. Un petit thread a été ouvert sur clubpoker qui a dévié un peu par hasard sur le sujet. J'essaie d'y faire les mises au point qu'on me demande. C'est certainement plus pratique que les "commentaires" (auxquels je répond autant que possible mais je peux en louper). Si, donc, vous avez des doutes, des questions ou critiques, n'hésitez pas : http://www.clubpoker.net/forum/viewtopic.php?t=42331


La vidéo du dernier $3+R
il y en aura bien une. Elle est même enregistrée. Il ne reste plus qu'à convertir en divx (ou autre, je fais encore des tests). Hélas, ça prend une éternité sur mon portable et j'ai oublié de lancer l'encodage cette nuit. Ce sera donc sans doute pour demain. Et bonne nouvelle pour les anciens fumeurs : il y aura de vrais sons d'aspiration dedans ;)


Un commentaire d'un lecteur m'a étonné.
Sans m'emmerder à le copier-coller, il regrette que je ne parle pas plus de ma vie de joueur comme à certaines époques. Je suis surpris car je ne pensais vraiment pas que c'était ce qui pouvait vous intéresser. Et, en même temps, c'est plutôt un bon signe pour moi de ne pas vous en parler : c'est que tout va bien. Ou, en tout cas, pas trop mal. Je parle un petit peu de ce qui me passe par la tête et, s'il s'agit de ma vie, c'est donc que je suis inquiet. On ne se soucie pas de sa vie quand tout va bien (et, ça, ce n'est pas propre à la vie d'un joueur de poker...).


Parce que, soyons francs : quand tout va bien, la vie d'un joueur de poker se résume à de longues heures derrière son PC à jouer. Et le reste est globalement insignifiant. Un apéro par ci. Une sortie par là. Musique. Lecture. Films. Ca n'est jamais que la vie de monsieur Toulemonde (coucou!). La différence est dans la profession exercée. Mais, quand tout va bien, la meilleure façon d'en parler est de partager mes résultats de tournoi (puisque je ne fais quasiment que ça en ce moment). Et un peu des techniques que je travaille. Ou auxquelles je pense au détour d'une main.


Alors, il est vrai que la "technique" a un peu pris le pas ces derniers temps. Mais c'est aussi parce que le travail "théorique" a pris, depuis 6 mois, une place de plus en plus importante dans les 24h qui me sont allouées quotidiennement.



Un petit détour : j'ai remboursé cette semaine le "bienfaiteur" anonyme qui m'avait le plus apporté quand j'étais au fond du gouffre. Il n'y avait aucun engagement. Et surtout aucune raison que je lui verse un peu d'intérêts. Quand il s'en est étonné, je lui ai expliqué que, non seulement son aide m'avait certainement sauvé financièrement; mais aussi que, quelque part, ça m'avait apporté comme une contrainte. Un engagement moral. L'obligation de le rembourser. Mais, plus encore, de prouver que j'étais digne de sa confiance. Et, donc, pas seulement m'asseoir de nouveau à des tables pour grinder en priant Sainte Chatte. Mais vraiment chercher à m'améliorer. Pour que ça ne se reproduise plus (ça, c'est un rêve). Parce que, si cela était arrivé, c'est certainement aussi que mon niveau de jeu était insuffisant.



Il n'est pas facile de se remettre en question. Euphémisme. Ca devient extrêmement difficile dans une activité comme le poker. Personne ne se demande réellement s'il gagne car il est doué. Ou car il traverse une période chanceuse. Ou, tout simplement, parce que ses adversaires sont juste plus mauvais. On gagne, that's all !!! Qu'un seul paramètre change. Ou que votre niveau baisse, même légèrement, par fatigue, lassitude, un poil trop de multitabling ou quoi que ce soit. Et l'edge que vous pensiez avoir va révéler sa véritable nature : mince. Très mince. Beaucoup plus qu'on ne l'imaginait. Il n'y a pas tant que ça de différences entre pas mal de joueurs gagnants et beaucoup de perdants (je ne parle pas, tout de même, des cas pathologiques). Si cette mauvaise passe m'a appris quelque chose, c'est au moins ça.



Pour en revenir au point de départ, non seulement cette aide inattendue m'a permis de repartir. Mais, surtout, de repartir avec une nouvelle volonté : pas seulement être un joueur gagnant. Mais en remettant en cause l'edge que je pensais avoir. Et avec la ferme volonté de tout faire pour l'améliorer. C'est pas facile. Ca demande un max de temps à éplucher des hh, à traîner sur des forums, à mater des vidéos. Mais c'est le prix à payer pour vivre, vivre bien, et vivre de mieux en mieux, du poker. En tout cas, au moins dans mon cas. Je glisse si vite dans la facilité...

Et sans perdre de vue que, même quand on progresse, son edge n'est pas forcément aussi "beau" qu'on se plait à le croire. Et, ça, c'est peut-être le plus dur ;)


Ou, en résumé : vivre du poker, c'est passer du temps aux tables. Beaucoup de temps. Pour un "salaire" très incertain. Et parfois négatif. Avec en plus beaucoup de "homework" à côté. Pas vraiment grand chose de bien excitant à en dire... si ce n'est que c'est très routinier. Ca n'a pas toujours été mon cas. Mais, finalement, cette "routine" est une bonne chose. Bon, en même temps, c'est pas la prison non plus et c'est une routine super souple à laquelle on échappe quand on le veut (sinon, pourquoi ne pas continuer à bosser comme ses voisins ?). Maintenant, je connais des sites de joueurs qui racontent cette routine. Croyez-moi, c'est d'un chiant à mourir.

Tout ça (j'avais prévu de faire super court, super loupé!) pour dire que, même si ça n'en a pas l'air, mes récents posts vous font partager ma vie de joueur. Quand les temps sont durs, vous avez le droit à mes angoisses car elles sont (hélas) omniprésentes. En ce moment, vous partagez mes petits succès en tournois. Et tout le travail "technique" fait à côté. Je ne sais pas pour vous mais, moi, je trouve ça bien plus intéressant ;)


Et ce sera... ah! non, ce ne sera pas tout de suite. Je voulais poster une petite main rigolote survenue hier dans un SNG $22 (ça fait aussi partie des "travaux forcés") :

Seat 3: CASTIGATION (3323 in chips)
Seat 4: Old Journey (268 in chips)
Seat 9: Abellyus (9909 in chips)

CASTIGATION: posts the ante 50
Old Journey: posts the ante 50
Abellyus: posts the ante 50
Abellyus: posts small blind 300
CASTIGATION: posts big blind 600


*** HOLE CARDS ***
Dealt to Abellyus [2s 7s]

Old Journey: calls 218 and is all-in
Abellyus: raises 2400 to 3000
CASTIGATION: folds

*** FLOP *** [Ah Jh 8c]
TURN *** [Ah Jh 8c] [6h]
*** RIVER *** [Ah Jh 8c 6h] [5s]

*** SHOW DOWN ***
Abellyus: shows [2s 7s] (high card Ace)
Abellyus collected 764 from side pot

Old Journey: shows [7d Th] (high card Ace - Jack+Ten kicker)
Old Journey collected 804 from main pot

CASTIGATION said, "wtf is your problem"



C'est con, mais ça me fait beaucoup rire. Le pauvre CASTIGATION se voyait déjà avec l'argent de la seconde place assurée. Il va en fait partir en tilt en voyant que j'isole (ce genre de move pour se retrouver avec le joueur all-in en tête-à-tête est appelé un "isolation raise") avec 72... Et sortir la main suivante sur un très très très mauvais call. Ce qui me vaudra une finale plutôt facile...

Je ne dis pas que ce move n'est pas "borderline". Ni que la "règle" veuille qu'on collabore. Mais je ne joue pas au poker pour faire plaisir aux gens (vous ne devriez pas non plus). Et collaborer ne m'avantage en rien. Cela n'avantage en fait que le second en jeton. Avec ce move, je gagne un peu de jetons. J'affaiblis le second tapis. J'ai une bonne chance, en plus, de le faire tilter. Mais, même si ce n'est pas le cas, je conforte ma position de leader en ne lui permettant toujours pas de commencer à jouer puisqu'il reste encore un plus shortstack. Et je peux même espérer qu'il prenne une note sur moi et tente de me "faire la peau" si on se recroise. On parie que je n'aurai pas 72 ?

Voila, maintenant, c'est tout ce kipik pour aujourd'hui. Ma session nocturne est très décevante, faut que j'aille gagner le $11+R :)

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