Questions d'objectifs


Je voulais blogger plus en mars. Mais c'est simple : j'ai eu mille fois mieux à faire.

Mars n'a pas été un mois facile pour moi. Manque de réussite en late game, massive tilt ensuite. Et une forme de tilt que je ne connaissais pas trop, qui se manifeste quasiment dès le premier coup perdu et se concrétise en un tilt hyper agressif (mais catégorie lolmaniac, pas l'hyper aggro qu'on rêve d'être, juste celui qui va check-raise bluff river une calling station qui a de toute évidence les nuts).


Pas de panique non plus. Ces tilts hyper intenses, c'est finalement moins pénalisant qu'un tilt de fond qui traîne. On respire. On ne se blâme pas de s'être suicidé avec élégance sur 3-4 MTT pour avoir perdu un coinflip sur un 5€. Et quand la pression retombe, la fin de session peut se passer normalement.

Ça valait bien tout de même quelques jours de break histoire de comprendre le comment et le pourquoi de ce tilt aussi soudain que l'éruption d'acné chez le jeune pubère au printemps. Pas dramatique mais ça pourrit quand même bien l'existence.



Finalement, il y aura même eu plus de peur que de mal vu que je break even. Tu parles d'un tilt...


Ou alors je commence à mieux gérer ce genre de chose ? C'est probablement le cas mais j'ai bien trop peur de le penser et de "baisser la garde". Mieux vaut se faire à l'idée que le combat est permanent et jamais gagné. The Mental Game of Poker est devenu mon livre de chevet. Annoté de partout. Accompagné de mon "journal". Merci beaucoup, Mr Tendler.


A propos de livres, j'en lis énormément depuis quelques mois. En fait, puisqu'il est absurde de refaire encore et encore ce qui ne marche pas, j'ai tenté une approche différente qui me réussit plutôt bien. Les livres de poker ne me servaient généralement à rien. J'en ouvre un, je le lis et, terminé, il n'en reste rien. Je suis un gros lecteur de nature et cela ne fonctionne pas quand il s'agit d'ouvrages "techniques".

Je teste donc quelque chose de différent : 50 bouquins poker/mindfullness/stress dans l'iphone que je lis en même temps. Lire quelques pages de l'un puis, quand il me lasse, passer au suivant. Et encore. Jusqu'à ce que je trouve quelque chose d'intéressant qui mérite que je m'arrête et réfléchisse.


L'idée m'est venue justement d'une lecture où la phrase "don't be the grinder, become the learner" (je paraphrase et je ne sais absolument plus d'où ça vient) m'a parlé comme rarement (got it! c'est l'intro du Blueprint). Depuis que j'ai commencé à jouer sérieusement (si, si), je cherche à devenir un grinder.

J'ai toujours envié les joueurs capables d'assurer des volumes de malade mental. Moi aussi, je veux jouer 24 tables de cash game alors même que, au-delà de 6, je suis probablement aussi mauvais que n'importe quel dégénéré.fr (ok, peut-être au-delà de 10 maintenant mais ça n'est même pas évident). Moi aussi je veux jouer 60 MTT/jour 25j/mois et me batailler pour les leaderboards.

En tout cas, je l'ai toujours souhaité. Je n'ai pas forcément fait ce qu'il fallait pour y arriver (préparation physique et mentale, notamment). Mais, de toute façon, je n'en suis probablement (certainement) pas capable. Ce n'est pas dans ma nature (et si un jour ça devient possible, je le saurai).

Mais, au final, ça n'est même pas important. Ni souhaitable.


Est-ce que j'envie les gars qui se bataillent pour le TLB? Oui, parce que, quels que soient mes efforts pour faire du volume et aller jouer avec eux, je ne pointe qu'en 53ème position. Et je sais pertinemment que la distance qui me sépare de la tête ne va jamais diminuer. Je devrais être satisfait d'avoir au 26 mars 2012 le score que j'avais au 30 novembre 2011. Je devrais me réjouir de tenir sans problème un volume nouveau pour moi (environ 600 MTT/mois). Mais mon cerveau ne voit que l'incapacité à rivaliser avec le peloton de tête et la frustration que cela génère...


Les quelques jours de break après le mini-tilt m'ont permis de reprendre un peu mes esprits. Je n'ai rien à foutre de ce TLB de merde. Je n'ai rien à branler de faire plus de volume pour juste faire du volume. Cette ambition à vouloir devenir un grinder est un frein qui me ronge depuis des années. Et me détourne de l'objectif réel : travailler, apprendre, m'améliorer (gameplay, physique et mental - yep, ça, c'est compris).

Mais à force de voir des news du "défi xewod", tout en constatant que mon ranking commençait à ressembler à celui d'un grinder décent, je me suis laissé emporté. Derrière, par manque de résultat, l'obsession du grinder (l'argent) m'a rattrapé. Et je me suis retrouvé dans la merde...


Or, franchement, ça vous fait envie ces cinq gars qui se sont enchaînés à un rythme de malade mental et peinent à tenir 10% de ROI après même pas la moitié de leur challenge ?

Ma vie est trop heureuse actuellement pour réellement les envier. Et c'est tant mieux. Il me reste encore beaucoup à faire pour trouver la "balance". Mais je suis sur la bonne voie. Je le sais. Grinder pour 10% de ROI n'est pas mon objectif. Je préfère nettement ma position actuelle où je joue deux fois moins pour 40% de ROI. Mon objectif n'est pas de prendre le TLB. Il est de doubler (ou tripler) mon average buy-in et de doubler (tripler?) mon ROI.

Ma vie est heureuse et il me faut en profiter. Certes, mes résultats financiers sont encore un peu juste. Peu importe. Cela signifie simplement qu'il faut encore travailler. Sur mon jeu à 25-35bb par exemple, où j'ai de grosses lacunes. Sur mon hygiène de vie et notamment de sommeil (là-dessus, peu de progrès hélas). Sur ma psychologie et la gestion du stress.



Ni satisfecit ni apitoiement. J'apprend. Je me prépare mieux. Je travaille plus. Je procrastine moins ( ;) ). Un jour, j'aurai probablement de nouveau des choses à dire sur ce blog. Mais, pour l'heure, j'ai quasiment toujours quelque chose de plus important à faire.

Sincèrement, ça m'arrange...


Et ce sera tout ce kipik pour...

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