happy end (pour l'instant)

Nope, ce blog n'est pas mort. En tout cas, pas totalement. J'avoue n'avoir que très peu d'intérêt à m'en occuper par les temps qui courent mais les choses peuvent très bien évoluer en sens inverse.

Il me reste à résumer quatre mois de mylife. On va tâcher d'être bref...


Je vous laissais fin août après un excellent mois et quelques incertitudes quant à la suite. De fait, la vie et ses hasards se sont chargés de prendre les décisions à ma place. Portable qui explose. Puis la tour qui m'abandonne. Le temps de corriger le tir, c'est la box qui me lâche deux fois de suite en soirée, lorsque la session est à son maximum d'activité. Toujours sans portable pour trouver un Internet de secours, les deux se solderont par la perte de quasi 100% des buy-ins. Vu que je joue intensivement sur la bankroll (10-15% investi par session), ça fait mal. Quoi qu'il en soit, je termine le mois à +2k. Plutôt sweet...

Octobre continue d'entrée sur la lancée. Cette fois, c'est carrément la ligne qui plante. Encore en pleine soirée quand les deux écrans débordent. Évidemment. Et je me retrouve immobilisé pour plusieurs jours, le temps qu'un technicien FT se déplace. Histoire d'éviter de tilter, je ne reste d'ailleurs même pas attendre devant la box qu'elle (éventuellement = jamais) reprennent vie. Direction le pub, profitons-en pour se mettre en vrac.

En fait, ce badboxbeat aura été la meilleure chose qui me soit arrivé depuis longtemps vu que cela m'aura permis de rencontrer la petite merveille qui illumine depuis mes jours (et mes nuits... quand je ne grind pas).

Du coup, pas facile de trouver la concentration, l'envie et le temps de jouer. Je termine le mois au quart du volume prévu/espéré. Et peux m'estimer heureux d'engranger 1.5k grâce à une win sur un 3€ rebuy...


Novembre sera le mois difficile. La présence d'Alice (Alice ? Who the fuck is Alice ?) dans ma vie semble soudainement rendre tout plus compliqué. Je m'ajoute une tonne de pression, je ne pense plus qu'au résultat et jeu et mental vont en se dégradant comme de bien entendu.

Le mois se termine à même pas +1k et je suis incapable de réaliser pourquoi. Le tilt s'est installé, je pense bad run, variance etc. Alors que je ne suis absolument plus dans mon A-Game (ou même B-Game, d'ailleurs). Ça va s'empirer encore la première semaine de décembre que je termine à -1.5k. Jouer un C-Game serait alors un progrès, si vous voyez ce que je veux dire...

Il faudra/suffira d'une remarque innocente d'Alice pour tout à coup prendre conscience de ce qui se passe. Et c'est là qu'on voit quand même que le travail accompli ces derniers mois n'est pas inutile (sic). Dès le lendemain, changement complet d'attitude, de mental. Détaché, détendu, on resserre aussi le jeu (tout en l'élargissant), on cherche moins le "flip" pour plutôt aller profiter de son edge postflop. Bref, on joue, on pense, on retrouve le bouton fold qui était si difficile à trouver la veille encore. Et tout va pour le mieux depuis. Décembre est pour l'instant à +4k. Je vais prendre ce day off et il restera encore deux sessions pour améliorer le score (or just call it a year, dunno).


On m'avait recommandé de trouver des points d'ancrage mentaux : un instant "in the zone" et un autre "braindead on tilt". J'avais trouvé le premier en août (et la technique a parfaitement marché, il m'a suffi d'y penser lorsque j'ai pris conscience de tilter pour aussitôt retrouver "la grâce"). Je pense avoir maintenant un excellent ancrage "tilt" avec la réaction d'Alice début décembre.

Ça m'a aussi permis de réaliser que j'ai eu dans le passé nombre de ces épisodes de tilt inconscient.


L'heure est maintenant aux bilans. La première moitié de 2011 aura été un cauchemar interminable pour moi. Avec du recul, je n'arrive même pas à comprendre pourquoi/comment il aura fallu que j'en arrive à ne même plus avoir de quoi jouer (théoriquement) des MTT à 3€ pour enfin prendre conscience. Il est effrayant de constater comme il est facile de passer, en quelques mois, de joueur correct avec une BR maigrichonne à total donkey broke. Je ne peux même pas feindre l'inconscience (ou l'accident pathétique comme en décembre dernier). Je savais ce qui se passait. Je n'avais juste pas idée de comment inverser la vapeur.

C'était peut-être l'étape obligée pour qu'enfin je recommence à travailler. Sur le jeu qui avait beaucoup régressé à force d'être considéré comme acquis (lol). Mais surtout sur le mental qui avait toujours été mon point faible, aucun doute là-dessus. Encore une fois, le savoir n'aide pas réellement. La lecture du Tendler m'aura beaucoup aidé. Le déclic sera venu dès la page 8 :

Conventional wisdom knows the end game, so players are told to be fearless, to be confident, and to not let variance piss them off; but for many players, that's not enough. It's one thing to know the end game, and quite another to actually fix the problems preventing you from getting there.


ding!

Des années que j'essaie le fearless/confident/non-variance merdier. Parce que c'est ce qu'il faut faire, tout le monde vous le dira. J'avais progressé avec l'Angelo et des causettes entre joueurs ou avec des amis. Mais je n'avais jamais réellement réussi à approcher le Graal. Et cette incapacité devenait elle-même un frein permanent, et de plus en plus efficace, à mes chances d'y arriver. En life tilt à force de ne pas savoir non-tilter/gérer le tilt.

Un premier pas aura été franchi en juin. Le dos au mur, il ne m'était plus permis de ne pas travailler. De remettre tout en question (surtout que ça marchait obv merveilleusement bien, hein).

Le second aura été en août avec la retraite à la campagne. Au calme, dans un environnement neuf, sans rien pour me distraire ou m'empêcher d'arriver à la "zen attitude".

Troisième étape en décembre avec la prise de conscience de l'écart entre best et worst game. De ce que me coûte toute sortie du A/B-Game. D'accepter enfin que, oui, je tilt comme un malade. Beaucoup, beaucoup plus souvent et violemment que je feins de le prétendre. D'admettre que c'est sur ces faiblesses que je dois le plus travailler. Je n'ai aucun problème à "suer" pour améliorer mon best game. J'ai une réticence pathologique à accepter et travailler mon worst. Problème d'ego, certainement, qui ne veut/voulait même pas en entendre parler. Je suis au top mais je tilt parfois est tellement plus facile à accepter que "je tilt tellement que mon best game est une anomalie et mon jeu n'est que médiocre".


Rien n'est encore gagné. Il reste beaucoup à faire. Mais j'ai confiance. Les progrès de ces derniers mois laissent espérer le meilleur. La bankroll est remontée à un niveau acceptable qui va me permettre de jouer les 50€ en janvier. Je sais ce dont je suis capable quand je suis au mieux. Et je sais où trouver ce mieux. J'accepte enfin mon pire. Je reconnais que c'est aussi/sourtout ce que je dois travailler. Et je commence à savoir le faire.

Et j'ai Alice. Merci mon amour d'être là. De supporter la vie débile d'un grinder de MTT. De faire de moi quelqu'un de meilleur. De me donner l'envie qui me manque parfois. La motivation. Le rire qui n'est pas toujours facile à trouver quand on se fait badbeater à répétition sur 16 tables. Ou juste de me rappeler que le poker n'est jamais rien d'autre que le job que je me suis choisi. Et rien de plus...


Un dernier petit mot enfin pour tous ceux qui ont cherché à prendre des nouvelles. J'ai répondu à certains. J'ai déplacé vers le dossier "blog-à traiter" (sorte de poubelle bis) la plupart. Le poker draine un fort taux d'abrutis mais aussi beaucoup de gens formidables. J'ai préféré ne faire appel à la générosité d'aucuns d'entre vous car je pensais/savais que j'avais besoin de m'investir à 100% personnellement dans ma reconstruction en tant que joueur (à l'exception d'un petit stacking FCOOP dont le bénéfice attend toujours son investisseur ;)).

Répondus ou ignorés, merci à tous pour soutiens, encouragements, whatever. Je dirais bien que j'essaierai à l'avenir de donner plus de news. Mais j'en doute

J'avais dit bref. Chacun appréciera.

Et ce sera tout ce kipik pour aujourd'hui/2011

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