Help Yourself (Death In Vegas, pile poil dans l'actu)
Je m'étais promis de mettre de côté les tournois pour me concentrer sur le cash game. Je l'avais même écrit. Force est de constater que ce n'est resté qu'une promesse.
J'ai beaucoup de mal à me l'expliquer. Ou même à comprendre pourquoi. Mais le cash game sur Internet m'ennuie profondément et je dois me faire violence, non seulement pour tenir plus d'une heure, mais aussi, tout simplement, pour me décider à ouvrir une table. Et, dans ces conditions, croyez-moi sur parole, je suis Champion du Monde quand il s'agit de trouver une bonne excuse pour ne pas le faire : hier, j'ai perdu, je ne suis pas en confiance; hmmmm... j'ai beaucoup gagné ces derniers jours, la chance va tourner; je suis fatigué; ah! non, aujourd'hui, je ne fume pas; je me sens trop mou; j'ai pas la tête à ça; d'abord un café !; besoin d'encore un autre; ouais, mais, maintenant que j'ai commencé à mater un film, je le finis d'abord...
Bilan : si je fais une heure de cash game par jour, c'est vraiment un exploit... Sans compter que juin avait l'excuse de rêve : ouais, mais, avec les trads pour pokernews, j'assure le minimum, autant en profiter pour tenter de "retrouver" mon jeu de tournoi. Une excuse au top niveau, je suis très fier de la perversité de mon esprit :)
J'adore jouer en cash game "en live", avec des vrais gens. Je pourrais y rester jusqu'à l'épuisement... ce qui avait bien failli arriver lors d'un passage à l'ACF.
Mais online, rien à faire. Je m'ennuie. Et plus j'ouvre de tables, plus je m'ennuie. Le jeu devient mécanique, le temps de faire attention à rien, c'est pire que tout. Bon, pour le multitable, j'ai compris et j'évite désormais. Tant pis, ça détériore bien trop mon jeu. Je ne sais pas jouer mécaniquement, autant se faire une raison. Il serait bien tout de même de trouver la motivation pour s'asseoir ne serait-ce que deux ou trois heures sur une ou deux tables...
C'est d'autant plus étonnant que le passage à la NL50 se passe très bien. Et que la découverte d'Everest ne cesse de me surprendre. Je ne parlerai pas de mon winrate actuel, indécent lol, vu que mon échantillon est ridiculement faible (forcément, quand on n'a pas la motiv', qu'on joue peu, les stats semblent tout de suite plus belles...)
Du coup, beaucoup de tournois en juin. Essentiellement à très petits buy-in, gestion de bankroll très stricte oblige (bon, là aussi, ça progresse). Mais également pour retrouver le "good feeling" que je ne parvenais plus à éprouver. Pas, donc, de performances notables dont je pourrais me vanter mais le bilan est de plus en plus positif (même si, sur 6 semaines, je suis tout juste à jeu) :
- 2 TF (7ème les deux fois) : $11 NL et $5+Rebuys Omaha 8
- 2 victoires : $5 PLO8 et $4.40 Limit Hold'em
- 5 places payées dans les 8 derniers tournois de NLHE joué (ça, c'est trop, et ça explique ce que je vais détailler ensuite)
De petits tournois, de petits gains. Qui paient tout juste les buy-in des plus gros... Mais la vraie satisfaction n'est pas là. C'est plus un travail de fond qu'il me fallait refaire. Apprendre à nouveau. Réveiller car ça traîne quelque part sous des monceaux d'erreurs accumulées par dessus.
Et rien de tel pour cela, à mon humble avis, que des tournois à low buy-in en limit. Ou en Omaha 8, que ce soit limit ou Pot Limit. L'erreur n'est pas sanctionné par une élimination qu'on a oubliée au bout de 10 minutes. Il faut vivre avec pendant des dizaines de mains. On la traîne comme un boulet, avec le rappel permanent de ce petit tapis qu'on s'est infligé et qui vous empêche de jouer. Tentez de survivre 30mn avec quelques big blinds en limit HE ou en O8 et vous allez voir comme il est frustrant de devoir jeter, jeter, jeter toutes ces mains qu'on aurait pu tenter avec de la réserve. L'erreur commise plus tôt prend un tout autre sens que quand on saute sur un coinflip en NLHE. Plus moyen de maudire la "déchatte" qui vous poursuit. La déchatte, c'est à 75% ses propres erreurs dans ces variantes.
Ce genre de tournoi a aussi d'autres avantages :
- ré-apprendre à jouer après le flop. A force d'enchaîner les tournois de NLHE, j'avais perdu beaucoup dans ce domaine.
- Observer. Les flops. Les autres joueurs. Leurs erreurs (et, à faible buy-in, c'est pas ça qui manque. Pourtant, quand on y réfléchit bien, même si on en commet moins, même si on maîtrise mieux leur gravité et leurs conséquences, ce sont au fond les mêmes erreurs, encore et encore). Le NLHE, à côté, c'est comme vouloir étudier des animaux enfermés.
- Se forcer à être patient, quand une main semble coûter au plus un ou deux big blinds, il est tentant de lacher. On comprend vite à calculer le coût d'une main dans sa totalité, une fois au showdown. Ca calme...
Et certainement d'autres auxquels je ne pense pas dans l'instant...
Rester maintenant à transférer cet acquis sur les tournois de NLHE. Parce que, tout de même, c'est là qu'est l'argent (la gloire, la fortune, la coke et les putes aussi, mais ne soyons pas pressés ;) ). Les premiers résultats sont concluants, je retrouve de bonnes sensations, une grosse régularité à aller "deep" (profond, vers les meilleures places : visualisez un tournoi comme un entonoir) dans les tournois, à monter de gros tapis lors des premiers niveaux, à jouer shortstack autour de la bulle ou après.
Reste un seul point noir à régler : cette longue phase de transition entre le moment où on se monte un joli tapis et la bulle. J'arrive très souvent trop diminué dans les places payées, n'ayant pas su maintenir, ou même faire fructifier, le bon tapis que j'avais en général après deux heures de jeu. Quelque chose (la trouille ?) me bloque encore et me laisse ensuite tributaire de situations hasardeuses qui ne peuvent pas toutes tourner à mon avantage (et non, pas forcément les coinflips). Ou me met en danger à la première main jouée approximativement.
Encore un petit effort. Je sais que j'y suis presque. C'est juste une question de réglage. L'équivalent de ces quelques petits dixièmes ou centièmes qui font toute la différence entre une bonne course et un record (et je ne pousserai pas plus l'analogie, je suis bien conscient que certains sportifs auraient beau y passer leur vie, ces petits rien du tout pourraient toujours leur échapper). Je sais que j'avais trouvé ce réglage l'année dernière. Il n'y a pas de raison que ça ne revienne pas. Et, qui sait, peut-être meilleur encore ?
Mais, après tout, c'est le principe même du poker, non ? Lutter contre soi-même. Contre cette petite voix (spécial dédicassssssse à Isabelle Mercier) qui vous pousse à jouer trop prudemment. Ou, au contraire, à gambler comme un sauvage. Tout le reste, c'est de la spéléologie (je sais, je ne comprend pas non plus, juste l'envie de caser spéléologie. Allez, une dernière fois : spéléologie. Putaion, je suis heureux! Fatigué, mais heureux).
Pour finir ce long post plus défouloir qu'utile (c'est la tendance depuis un moment. Je sais que c'est mal mais, comme déjà dit, je me vois mal venir "donner des leçons" alors que je doute encore -moins, mais tout de même- de tout. De rien. Et parfois aussi du reste)...
Je finirai donc en vous recommandant de télécharger (sur pokerbay ou ailleurs, débrouillez-vous un peu. Et si vous n'êtes pas inscrit, demandez-vous donc pourquoi ?) la vidéo de la Table Finale de l'Event #15 des WSOP. Celle où Phil Hellmuth gagne son 11ème bracelet (et à laquelle participait un Fabrice Soulier qui n'a pas pu, hélas, faire grand chose). Outre l'anecdote "historique", c'est aussi une table finale filmée en intégralité. Avec les hole cards -généralement- visibles. Et une Table Finale dirigée en main de maître par le Phil. Ca pèse trois ou quatre fois le poids d'un épisode des WPT. Mais ça vaut largement, et bien plus, que la totalité d'une de ces saison de poker-spectacle. Je crois que je ne me lasserais pas de la regarder... (je déconne là, mais pas tant que ça).
Voili voila, ce sera tout ce kipik bien bavard aujourd'hui... à croire que la confiance revient ?
This entry was posted on samedi 7 juillet 2007 at 21:22. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response.
# by Unknown - 6:56 PM
Content que tu reprenne confiance en toi. Je passe régulièrement te lire et j'aime beaucoup que nous fasse partager tes émotions et tes pensées.
Petite question pour pokerbay, comment faire pour s'inscrire. Il faut un parrainage mais je ne connais personne. Un petit coup de pouce svp ?
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